18/09/2025
NATIONAL

Commerce extérieur: Cap sur l’Afrique et l’intégration régionale

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Face aux défis de diversification économique et à la nécessité de réduire la dépendance aux hydrocarbures, l’Algérie redéfinit sa stratégie de commerce extérieur en faisant de l’Afrique une priorité centrale. Cette nouvelle orientation repose sur la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF), que Zohir Moussaoui, directeur central au ministère du Commerce extérieur, qualifie de « plus grand marché commun du monde ».

Comptant 54 pays membres, une population estimée à 1,3 milliard d’habitants et un produit intérieur brut avoisinant les 3 000 milliards de dollars, la ZLECAF représente une véritable opportunité pour les exportateurs algériens. Selon les prévisions, les échanges intra-africains pourraient passer de 10 % à 33 %, tandis que la population du continent pourrait atteindre 1,5 milliard d’habitants d’ici cinq ans. « L’Afrique n’est plus une option, mais une nécessité. C’est un marché en pleine expansion que nous devons conquérir avec méthode et compétitivité »,a affirmé M. Moussaoui à la télévision algérienne.

Dans cette dynamique, l’Algérie ambitionne de porter ses exportations hors hydrocarbures à 10 milliards de dollars, contre 7 milliards atteints en 2022 et environ 5 milliards en 2024. Un objectif jugé réalisable, à condition de maintenir les réformes engagées et de renforcer l’accompagnement des exportateurs. À ce jour, le pays compte 2 400 exportateurs, contre 800 seulement avant 2020. Parmi eux, plus de 150 réalisent un chiffre d’affaires annuel supérieur à un million de dollars. Le secteur des services connaît également une croissance notable, avec plus de 400 exportateurs identifiés, dont 80 dépassent ce même seuil.

Les salons internationaux comme levier de pénétration commerciale

Pour concrétiser son ambition d’ouverture sur l’Afrique et au-delà, l’Algérie mise fortement sur les salons professionnels. Le ministère du Commerce extérieur a ainsi lancé un programme ambitieux pour la période 2025-2026, incluant la participation à des foires organisées en Mauritanie, au Kenya, au Togo, en Afrique du Sud et au Qatar, entre autres. L’événement phare sera la participation algérienne au Salon commercial intra-africain (IATF), prévu du 4 au 10 septembre 2025, où sont attendus 140 pays, dont les 54 États membres de la ZLECAF. « Nous visons une part significative des 45 milliards de dollars de contrats attendus lors de ce salon », a déclaré ZohirMoussaoui, soulignant l’importance de ce rendez-vous comme vitrine du savoir-faire algérien.

Au-delà de leur dimension commerciale, ces salons permettent de tisser des partenariats multisectoriels, de mettre en valeur le potentiel industriel national et de renforcer l’image de marque du pays. Des retombées concrètes commencent déjà à se manifester, notamment dans le secteur de l’électroménager, avec l’exportation récente de plus de 20 camions de produits fabriqués localement. Cette filière est désormais en mesure de générer entre 300 et 500 millions de dollars d’exportations.

Pour accompagner cette dynamique, plusieurs dispositifs de facilitation ont été mis en place. Un guichet unique est en cours de déploiement pour accélérer les démarches administratives liées à l’exportation. Parallèlement, une plateforme numérique permet le dépôt en ligne des demandes adressées au Fonds de promotion des exportations (FSPPE). En outre, le recours à la figure du « trader », professionnel spécialisé dans la prospection et l’export, a été encouragé, ouvrant la voie à des exportateurs non traditionnels tels que les artisans ou les agriculteurs, qui peuvent désormais accéder aux marchés étrangers sans posséder de registre commercial spécifique. « Nous voulons démocratiser l’acte d’exporter. Aujourd’hui, tout producteur peut trouver sa place sur un marché international, à condition de respecter les standards de qualité », a expliqué le responsable.

Cette stratégie inclut également la valorisation des certifications qualité, désormais indispensables pour accéder à certains marchés, ainsi que la formation des opérateurs économiques à leur obtention et à leur utilisation. Le ministère entend renforcer l’accompagnement des nouveaux exportateurs, dont le nombre ne cesse de croître, tout en ciblant en priorité les secteurs jugés porteurs, tels que les services, les industries de transformation et l’agroalimentaire.

Par Mourad A.

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