Commerce extérieur: La politique adoptée porte ses fruits
La promotion des exportations algériennes hors hydrocarbures demeure un objectif stratégique pour les pouvoirs publics qui projettent de porter la valeur des exportations hors hydrocarbures à 10 milliards de dollars durant l’année en cours et 29 milliards de dollars à l’horizon 2030. Invitée par des confrères de la radio nationale, Mme Souhila Abellache Chef de cabinet au ministère du Commerce et de la Promotion des Exportations, a affirmé que les exportations hors hydrocarbures, constituent un défi majeur pour l’Algérie, et qu’elles connaissent une hausse record comparativement aux autres années.
Cette responsable a d’emblée assurée que les progrès enregistrés en matière d’exportation, ne sont pas anodins et encore moins un fait de hasard, mais bel et bien un fait de conjonctures dues à la politique mise en branle.
A ce sujet, cette responsable a tenu à mettre en relief le succès de la dernière Edition de la Foire internationale d’Alger qui a connu une évolution positive de plus de 34 %. Et ceci nous ramène dit-elle que l’Algérie a prouvé son attractivité et de souligner ensuite, qu’en ce domaine trois secteur se sont distingués.
Il s’agit en premier lieu du secteur industriel, qui a connu une évolution de 55 %. De l’agriculture et l’agro-alimentaire avec 11% pour une valeur de 397 millions de dollars en 2023 et enfin les matériaux de constructions avec plus de 1 milliard de dollars. Et de préciser que même les produits de la mer, ont connu une hausse de 66 %n pour une recette de 34 millions de dollars ce qui est assez inédit pour notre pays.
Revenant sur les matériaux de construction, elle relève, que les besoins nationaux sont satisfaits, et de souligner par ailleurs que ce secteur qui importait l’équivalant d’un milliard de dollars/an, exporte aujourd’hui pour plus de 1,3 milliards de dollars. Tout ceci fait que les pouvoirs publics vont continuer à soutenir les exportateurs, tout en disant qu’en parallèle à cela, des efforts considérables ont été fourni en matière d’amélioration logistique.
La feuille de route établie sera observée
Pour cette responsable ce résultat a été atteint à la faveur d’une batterie de mesures incitatives qui comprend notamment la création de couloirs verts dédiés à l’exportation, des avantages fiscaux, des facilitations administratives, en plus du renforcement du rôle de la diplomatie algérienne dans la promotion des produits algériens à l’étranger.
Après des valeurs des exportations allant crescendo ces dernières années, l’objectif pour cette année 2023 est celui d’atteindre les 10 milliards de dollars, et les 29 milliards de dollars à l’horizon 2030, a indiqué Souhila Abellache.
«Et pour cela, il faut une mise en œuvre de toute une panoplie de mesures touchant plusieurs secteurs. C’est donc une stratégie multisectorielle touchant aussi bien à la logistique en matière de transports, aux banques et à la coopération, etc.», a-t-elle souligné.
Les résultats obtenus dénotent de la volonté de l’Etat de sortir progressivement de la dépendance aux hydrocarbures en diversifiant les activités économiques et commerciales pour intégrer un nouveau modèle économique bâti sur la création de la valeur ajoutée. L’autre démarche de l’Algérie est celle de réduire les importations. Ainsi, l’Etat ne s’oppose pas à l’importation qui complète la production nationale mais lutte contre l’importation qui épuise l’économie nationale.
Selon Mme Abellache, il existe plusieurs filières où l’Algérie dispose d’avantages comparatifs avérés lui permettant d’être très compétitive sur plusieurs marchés internationaux. Selon la même responsable, grâce à cette nouvelle politique, l’Algérie est passé d’un pays importateur dans plusieurs filières à un pays exportateur, en citant l’exemple des pâtes et sauces, dont le pays importait pour 700 millions de dollars, alors maintenant, « on exporte pour 44 millions de dollars».
L’autre filière émergente, c’est celle des matériaux de construction. « Nous avons passé d’un pays importateur de plus d’un milliard de dollars en ciment et rond à béton avant 2019 à un pays exportateur. En 2023, nous avons réalisé un bon de 1,3 milliard de dollars», souligne-t-elle. En effet, cette politique de promotion de l’investissement a contribué à l’émergence de nouvelle filière dans le domaine du commerce extérieur.
Mme Souhila Abellache a énuméré les produits agricoles, miniers, électroménagers, électroniques et électromécaniques, matériaux de construction et les services et également les produits qui rentrent dans la chaîne de valeurs nationale telle que l’industrie automobile (pièces) et le textile qui un produit à valeur forte ajoutée. « Nous disposons de plusieurs produits qui ne sont pas exploités jusqu’à présent, à titre d’exemple e complexe de Relizane ne tourne qu’à 30% de ces capacités de production)», note-t-elle, soulignant l’émergence de nouvelles entreprises et startups dans le domaine des services et l’industrie innovante. Et de préciser en conclusion a soutenu que d’ores et déjà, l’Algérie s’emploie à protéger le label national, par l’entremise d’actions concrètes.
Par Réda Hadi