Commerce extérieur: Un nouveau mécanisme pour la gestion des importations
La réorganisation du commerce extérieur est l’une des priorités du gouvernement. Une nouvelle plateforme numérique sera lancée dimanche, à titre expérimental, avant son entrée en service, à partir du 1er novembre prochain.
Elle est dédiée au retrait du certificat de respect exigé pour l’activité d’importation des matières premières et des produits et marchandises destinés à la revente en l’état, indique le ministère du Commerce dans un communiqué.
Cette plateforme vise, selon le communiqué, à rapprocher l’administration des opérateurs économiques, à renforcer la transparence, à réduire la bureaucratie et à assurer des prestations plus rapides et efficaces, en permettant à l’opérateur d’introduire et de suivre sa demande pour obtenir électroniquement ledit document».
En effet, les procédures seront simplifiées pour les opérateurs économiques qui n’avaient pas cessé d’appeler à la révision de l’ancien système mis en place, jugé «long» et «opaque». En termes clairs, il était difficile d’obtenir les autorisations nécessaires pour l’engagement d’une opération d’importation. Ceci a influé négativement sur l’approvisionnement du marché national. Plusieurs produits et matières premières sont en rupture de stock. La tutelle avait interdit des produits qu’on produits pas localement, à l’instar de la pièce de rechange, matières premières et autres. Le résultat : les prix ont passé du simple au double et parfois au triple. Afin d’y remédier à cette situation, le ministère du Commerce et de la Promotion des exportations a pris une batterie de mesures afin d’assurer une meilleure réorganisation du commerce extérieur, tout en garantissant une réelle protection du «made in bladi» et surtout un approvisionnement durable pour le marché local.
Durant les deux dernières années, des décisions administratives ont été prises par le ministère du Commerce réduire la facture d’importation, sans toutefois prendre connaissance des besoins réels de notre marché. Suite à cela, le président de la république, Abdelmadjid Tebboune qui avait déclaré qu’il n’a jamais ordonné d’interdire l’importation, mais plutôt un meilleur suivi. Donc, l’importation doit être un élément complémentaire pour la production nationale. Mais, le manque flagrant en matière de statistiques de la production nationale et également de nos besoins, il est difficile d’atteindre les objectifs fixés.
Des orientations claires ont été données, rappelle-t-on, à l’Exécutif pour la généralisation de la numérisation et la mise en place de nouveau système digital d’information, permettant de connaitre les besoins du marché et les capacités de la production nationale avant de passer à l’importation.
De l’avis de l’expert en export, et ex-président de l’Association nationale des exportateurs algériens, M. Ali Bey Nasri, cette initiative est certes la bienvenue même si elle a tardé à venir, car la régulation du marché passe impérativement par la création et/ou l’activation de plusieurs espaces de concertation avec l’ensemble des opérateurs.
L’intervenant, dans une déclaration à la radio nationale, a fait remarquer à cet effet que les importations sont effectivement un instrument de régulation du marché, mais cela suppose une connaissance minutieuse de ses offres et demandes. «Or, jusque-là nous avons toujours agi par réactivité et dans l’immédiateté avec tous « les dommages collatéraux », dira-t-il. Pour lui, il est impérative de passer à un réel management du Commerce extérieur afin d’en finir avec la gestion douteuse. «On a besoin d’une vision et stratégie à long terme. L’objectif c’est d’aller vers une identification de ce que nous produisons et faire une évaluation de ce c’est que passé durant les années précédentes», a-t-il souligné. L’intervenant a également recommandé d’instaurer un espace pour la concertation entre l’administration et les opérateurs économiques (producteurs et importateurs) afin de corriger les insuffisances et les incohérences avant que les choses se dégradaient et revivre des situations de tensions.
Et le premier espace de concertation qui existe est bel et bien, « n’est autre que la CACI (Chambre algérienne de commerce et d’industrie) qui doit réunir toutes les filières avec l’adhésion, j’allais dire obligatoire, de tous les opérateurs», ajoute-t-il. Il est à rappeler également que le ministère du Commerce a libéré des licences d’importation de plusieurs produits. Il s’agit, entre autres, des pièces de rechange, les cosmétiques, l’habillement, les meubles, les appareils électroménagers et la banane.
Par Sirine R