De nouvelles mesures pour booster l’industrie pharmaceutique
L’industrie pharmaceutique joue un rôle clé dans l’économie du pays, en garantissant l’accès aux médicaments tout en réduisant la dépendance aux importations. Cette stratégie a déjà donné des résultats concrets. De nombreux médicaments sont désormais produits en Algérie, permettant de réduire la facture d’importation de plus de 3 milliards de dollars au cours des quatre dernières années.
Le gouvernement prévoit ainsi de continuer sur cette lancée afin de réduire davantage la facture d’importation et de conquérir des parts de marché à l’international. C’est dans ce cadre que s’inscrit l’instruction du ministre de l’Industrie et de la Production pharmaceutique, Sifi Ghrieb, qui a ordonné le traitement « en urgence » des dossiers d’investissement en suspens dans le domaine des industries pharmaceutiques.
Cette instruction a été donnée lors d’une rencontre avec les opérateurs publics et privés activant dans ce domaine, en présence du ministre délégué auprès du ministre de l’Industrie chargé de la Production pharmaceutique, Fouad Hadji, et de cadres du ministère, en application des directives du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, visant à assurer la disponibilité et la qualité des médicaments, pour une meilleure prise en charge des patients et la satisfaction des besoins nationaux.
En effet, l’objectif est de lever les obstacles liés à ces projets d’investissements, qui devraient contribuer pleinement à l’augmentation de la couverture du « made in Algeria » sur le marché national, à hauteur de 80%, tout en se lançant dans la production de médicaments innovants. Ces traitements innovants continuent de peser fortement sur la facture d’importation. De nombreux investissements importants sont actuellement en cours de réalisation, et d’autres ont été annoncés. Aujourd’hui, plusieurs entreprises algériennes fabriquent des médicaments dans diverses catégories thérapeutiques, comme les médicaments génériques, les antibiotiques, les analgésiques, les traitements contre les maladies chroniques et les vaccins. De nombreuses grandes entreprises pharmaceutiques mondiales ont également établi des partenariats avec des entreprises algériennes pour la production locale de médicaments. Des orientations claires ont été données par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, afin de dynamiser davantage la production nationale, et il a souligné que le Groupe public Saidal doit retrouver sa place, en recouvrant une partie du marché local.
Création d’un bureau vert au ministère
Au cours de cette réunion, M. Ghrieb a écouté les préoccupations et les propositions des opérateurs, portant essentiellement sur l’encouragement des investissements dans le secteur pharmaceutique, en particulier la production en full process à partir des matières premières, l’enregistrement des médicaments et le traitement des dossiers y afférents, ainsi que les études de bioéquivalence des médicaments génériques.
Les opérateurs ont également évoqué le processus d’authentification et de conformité, notamment en ce qui concerne les dispositifs médicaux, ainsi que le développement de médicaments innovants et l’exportation de médicaments et de produits pharmaceutiques pour lesquels l’Algérie a atteint l’autosuffisance. A l’issue des discussions, M. Ghrieb a donné des instructions pour la «création d’un bureau vert au niveau du ministère pour le traitement urgent des dossiers de projets d’investissement qui ont été réalisés et qui attendent d’obtenir les licences nécessaires pour commencer la production, ainsi que ceux qui contribuent à répondre aux besoins du marché national et à développer la production locale ». Le ministre a mis l’accent sur la nécessité de « trouver un mécanisme pour orienter et organiser les investissements dans l’industrie pharmaceutique de manière à répondre aux besoins nationaux concernant différents types de médicaments, de produits pharmaceutiques et de matériel médical, tout en impliquant les opérateurs activant dans ce domaine », précisant que les canaux de communication restent ouverts à tous les opérateurs.
Les propositions des opérateurs «seront prises en compte et constitueront le point de départ pour élaborer une feuille de route et une stratégie globale aux contours claires pour le développement de l’industrie pharmaceutique en Algérie», a-t-il assuré. Il a rassuré que les opérateurs activant dans l’industrie pharmaceutique «bénéficieront de toutes les facilitations et de l’accompagnement nécessaire pour concrétiser leurs investissements», tout en «œuvrant à réduire les délais de traitement des dossiers d’enregistrement des médicaments et à alléger les procédures de conformité concernant le matériel médical».
De son côté, le ministre délégué auprès du ministre de l’Industrie, chargé de la Production pharmaceutique a expliqué que «l’objectif de ces rencontres est de débattre de l’état du secteur, de relancer la production pharmaceutique nationale, de garantir la disponibilité des médicaments efficaces, de réduire la facture des importations de médicaments et de trouver des solutions aux problèmes rencontrés par les opérateurs sur le terrain». En somme, le secteur pharmaceutique en Algérie continue de se moderniser et de se développer, avec une vision à long terme pour atteindre une plus grande autosuffisance en matière de production de médicaments. L’objectif pour l’avenir est d’améliorer la compétitivité de l’industrie, d’investir dans la R&D et de répondre aux exigences de qualité internationales.
Par Sirine R