15/02/2025
ACTUNATIONAL

Préservation des zones humides en Algérie: Un engagement renouvelé

Les zones humides, véritables poumons écologiques du territoire national, occupent aujourd’hui une place centrale dans les préoccupations environnementales du pays. Face aux menaces croissantes liées à l’activité humaine et au changement climatique, l’Algérie met en place des stratégies visant à préserver ces écosystèmes fragiles mais essentiels. Mme Saida Laouer, Sous-Directrice de la Préservation du Littoral, des Milieux Marins et des Zones Humides au Ministère de l’Environnement et des Énergies Renouvelables, revient sur les initiatives gouvernementales ambitieuses mises en œuvre.

L’Algérie recense 2 375 zones humides réparties à travers les 58 wilayas, dont 50 sont classées au niveau international par la Convention de Ramsar. Le pays entend faire de ces espaces des leviers pour la biodiversité et le développement local, a précisé Mme Laouer lors de son intervention sur la « Chaîne II » de la radio algérienne. « Notre priorité est de garantir une exploitation rationnelle et durable de ces écosystèmes », a-t-elle affirmé, soulignant l’importance de concilier développement économique et préservation de l’environnement.Les stratégies mises en place reposent sur plusieurs axes. Tout d’abord, le cadre législatif est renforcé par des lois spécifiques telles que la Loi 03-10 sur la protection de l’environnement dans le cadre du développement durable, ainsi que la Loi 02-02 visant à protéger le littoral. « Ces lois nous permettent de classer certaines zones sensibles comme espaces protégés, ce qui implique une gestion encadrée pour éviter toute exploitation anarchique », a expliqué SadiaLaouer. Cette réglementation est soutenue par une surveillance environnementale renforcée, avec des inspections régulières des industries et des activités susceptibles de polluer.

En parallèle, le gouvernement met l’accent sur la valorisation économique des zones humides, notamment à travers le développement du tourisme écologique et l’exploitation raisonnée des ressources naturelles locales. « Nous croyons fermement que le tourisme écologique peut devenir un moteur économique tout en sensibilisant le grand public à l’importance de ces écosystèmes », a souligné la responsable. Par ailleurs, la promotion des plantes médicinales et aromatiques ainsi que l’aquaculture sont explorées comme moyens de valoriser ces espaces tout en préservant leur équilibre écologique. Les universités algériennes jouent également un rôle crucial dans cette démarche. Des partenariats, notamment avec les universités de Guelma et Ouargla, permettent de mieux comprendre la biodiversité locale et de proposer des solutions adaptées. « La recherche scientifique est notre boussole, » a expliqué Mme Laouer. « C’est grâce à ces études que nous pouvons adapter nos stratégies et prendre des décisions éclairées pour protéger ces habitats uniques », a-t-elle ajouté.

L’État a également lancé huit nouvelles opérations financées par le budget national pour classer d’autres zones humides, dans le cadre d’une initiative plus large visant à préserver les ressources en eau, particulièrement menacées par la hausse des températures et la baisse des précipitations. « Nous devons agir maintenant pour sécuriser l’avenir de notre patrimoine naturel », a averti la responsable.

Si la pollution et l’urbanisation représentent des menaces directes, le changement climatique est également un facteur aggravant pour les zones humides. « Nous observons une accélération de la dégradation de ces écosystèmes due aux sécheresses prolongées et aux phénomènes climatiques extrêmes », a alerté l’intervenante. À l’échelle mondiale, les zones humides ont diminué de 35 % de leurs surfaces, ce qui entraîne une évaporation accrue des ressources en eau et met en péril les espèces qui en dépendent. Face à ce constat, des actions de reforestation et de restauration écologique sont engagées en Algérie, avec le soutien des collectivités locales et de la société civile. « Notre objectif est de renforcer la résilience de ces espaces en reconstituant des habitats naturels et en limitant les pressions humaines », ajoute-t-elle. De plus, la gestion raisonnée des barrages et des retenues d’eau constitue un levier clé pour assurer un approvisionnement stable en eau douce, notamment pour les zones humides artificielles.

À travers ces initiatives, le gouvernement algérien montre sa détermination à protéger ses zones humides, véritables trésors naturels. Mais comme l’a rappellé Mme Laouer, « la protection de ces espaces ne peut réussir qu’avec la mobilisation de tous, du citoyen à l’entreprise ». Cela nous invite à repenser notre rapport à la nature pour un avenir plus vert et plus durable.

Par Mourad A.

Publicité

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *