18/09/2025
ACTUNATIONAL

Décarbonation dans le monde arabe: L’Algérie s’illustre par une réduction notable

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Alors que les émissions mondiales de gaz à effet de serre poursuivent leur ascension, l’Algérie se démarque par une performance environnementale notable. Selon un rapport publié par la plateforme spécialisée « Attaqa.net », le pays a enregistré en 2024 la plus forte baisse des émissions de CO₂ parmi les pays arabes, un recul de 4,1 % par rapport à l’année précédente.

Avec 256,9 millions de tonnes de dioxyde de carbone émises en 2024, contre 267,3 millions de tonnes en 2023, l’Algérie rompt avec la tendance régionale où la majorité des pays producteurs de pétrole voient leurs émissions repartir à la hausse. Alors que les émissions mondiales ont atteint un niveau record de 40,81 milliards de tonnes en 2024, dopées notamment par la Chine (12,53 milliards) et les États-Unis (5,11 milliards), les pays du Golfe comme l’Arabie saoudite (738,1 Mt), les Émirats (358,3 Mt) et le Qatar (169,3 Mt) continuent d’afficher des hausses, parfois pour la quatrième année consécutive. Dans ce paysage, l’Algérie occupe la cinquième position en volume d’émissions dans le monde arabe, mais elle est la première à enregistrer une baisse nette et soutenue.

Ce recul des émissions pourrait s’expliquer par plusieurs dynamiques conjuguées : amélioration de l’efficacité énergétique, stabilisation de la consommation intérieure d’hydrocarbures, ou encore montée en puissance de certains projets liés aux énergies renouvelables. Le rapport ne précise pas les leviers exacts, mais souligne la portée symbolique et stratégique d’un tel infléchissement dans un pays à forte vocation énergétique. À titre de comparaison, l’Égypte a également réduit ses émissions de 1,4 %, tandis que le Koweït a enregistré une baisse plus modeste de 0,6 %.

Pour l’Algérie, ce résultat intervient alors que le pays cherche à s’engager progressivement dans une trajectoire de transition énergétique, notamment à travers l’essor de l’hydrogène vert et le développement de la filière solaire. Si l’impact direct de ces initiatives reste encore marginal à court terme, le signal envoyé est fort : l’Algérie peut conjuguer développement énergétique et responsabilité climatique. Pour transformer cette performance ponctuelle en tendance structurelle, des efforts supplémentaires seront nécessaires, en particulier dans l’industrie, les transports et la gestion des déchets. La consolidation de cette baisse passera également par des politiques publiques claires, des investissements verts ciblés et une meilleure intégration des normes environnementales dans les grands projets économiques.

Dans un contexte de diplomatie climatique et de pressions croissantes sur les pays exportateurs d’énergie, la réduction des émissions positionne l’Algérie favorablement dans les négociations multilatérales. Cette avancée pourrait aussi renforcer son attractivité pour les partenaires européens en quête de fournisseurs plus respectueux de l’environnement. L’Algérie, sans renier sa vocation énergétique, esquisse une nouvelle orientation plus durable. Une trajectoire à encourager et à structurer, pour que la baisse des émissions devienne un pilier d’un développement plus résilient et plus vert.

Hydrogène vert : une carte à jouer dans la transition énergétique

Alors que la pression internationale pour la décarbonation s’intensifie, l’Algérie cherche à se positionner sur un nouveau segment énergétique stratégique : l’hydrogène vert. À travers cette molécule propre, issue des énergies renouvelables, le pays entrevoit une opportunité de transformation de son modèle économique tout en capitalisant sur son savoir-faire énergétique.

Selon un rapport de la plateforme spécialisée « Attaqa.net », l’Algérie prévoit de produire 1,2 million de tonnes d’hydrogène vert à l’horizon 2040. Si ce chiffre reste inférieur aux ambitions affichées par d’autres pays de la région comme l’Égypte ou la Mauritanie, il s’inscrit dans une logique pragmatique qui mise d’abord sur la reconversion de ses infrastructures existantes, notamment les gazoducs à destination de l’Europe. Historiquement dépendante des exportations de gaz naturel et de pétrole, l’Algérie voit dans l’hydrogène une chance de diversifier ses revenus tout en réduisant son empreinte carbone. Grâce à des atouts naturels majeurs ? Ensoleillement abondant, vastes espaces désertiques et régularité des vents le pays est bien positionné pour produire cette énergie propre à coût compétitif, sans pour autant concurrencer ses exportations fossiles à court terme. Ce positionnement intermédiaire lui permettrait non seulement de répondre à la demande européenne croissante en carburants décarbonés, mais aussi de préparer sa propre transition énergétique. L’hydrogène pourrait ainsi alimenter des industries vertes, comme la production d’acier ou d’ammoniac, et réduire la dépendance aux énergies fossiles dans l’agriculture ou le transport.

Par Mourad A.

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