Développement des cultures stratégiques dans le Sud: La feuille de route du gouvernement dévoilée
Le gouvernement veut développer l’agriculture saharienne. Après avoir organisé un séminaire sur les opportunités d’investissement agricole dans les wilayas du sud, à Adrar, une deuxième rencontre a été organisée, samedi à Naâma, sous le haut patronage du président de la République, Abdelmadjid Tebboune.
Un rendez-vous visant à mettre en relief les atouts et le potentiel agricole et économique de cette wilaya. À travers ce genre de rencontre, les pouvoirs publics veulent la réalisation d’un développement local équitable, en exploitant les richesses de chaque région, notamment agricole afin de renforcer la sécurité alimentaire de l’Algérie.
Le coup d’envoi de cette Rencontre, organisée par la wilaya de Nâama, sous l’égide des ministères de l’Agriculture et de l’Intérieur, sous le thème «Nâama : des perspectives prometteuses pour investir dans l’agriculture stratégique et valoriser les races locales», a été donné en présence du ministre de l’Agriculture et du Développement rural, M. Youcef Cherfa, du ministre de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire, M. Brahim Merad, du ministre de l’Industrie et de la Production pharmaceutique, M. Ali Aoun, du ministre de l’Hydraulique, M. Taha Derbal, et de la ministre de l’Environnement et des Energies renouvelables, Mme Fazia Dahleb. Dans son discours, le ministre Cherfa a fait savoir que son département a élaboré un plan national pour développer six (06) filières stratégiques, à savoir les céréales, les légumineuses, les plantes oléagineuses et sucrières, les semences et le lait.
Pour atteindre les objectifs fixés, des efforts importants sont consentis par le ministère pour la mise en valeur de terres agricoles afin de les mettre à la disposition des investisseurs pour la réalisation de projets intégrés dans les wilayas du Sud. « À ce jour, une superficie totale de 458 823 hectares a été transférée à l’Office de Développement de l’Agriculture Industrielle dans les Territoires Sahariens (ODAS), répartie sur 54 périmètres dont 46 ont été attribués aux opérateurs et investisseurs», souligne le ministre Youcef Cherfa.
Ce plan comprend également la création d’unités de production agricole, après la restructuration des fermes pilotes, dédiées à la production et au développement des filières stratégiques (légumineuses, intensification des semences, semences oléagineuses, arbres résistants), sur une superficie agricole totale de 114 393 hectares, ajoute-t-il, en faisant savoir que le plan de développement des cultures stratégiques est axé la carte des potentiels agricoles (sol, eau) disponibles dans les wilayas des Hauts Plateaux steppiques et les wilayas du Sud, telles que Naâma, El Bayadh, Saïda, Béchar, Timimoun, etc. En effet, un capacité foncière de 1,5 million d’hectares a été identifiée comme étant apte à la réhabilitation et à l’attraction de projets d’investissement intégrés dans les wilayas du Sud.
Poursuivant son intervention, le ministre a affirmé également que le plan national de développement des cultures stratégiques repose sur un programme d’extension des capacités de stockage, comprenant la construction de 350 centres de proximité avec une capacité de stockage estimée à 1,75 million de tonnes de céréales, ainsi que la relance du projet de construction de 16 silos, en plus de la construction de 30 nouveaux silos pour stocker 3 millions de tonnes de céréales.
Par ailleurs, le ministre a indiqué que la préservation et la valorisation de la race « Hamra » ou « Daghma » font partie de la stratégie du secteur pour développer la filière des viandes rouges, et pour conserver et valoriser notre patrimoine génétique agricole.
Pour sa part, le ministre de l’Industrie et de la Production pharmaceutique, Ali Aoun, a souligné la nécessité de renforcer l’intégration entre les secteurs agricole et industriel pour développer les industries alimentaires. Il a déclaré, dans son discours à cette rencontre, que l’industrie alimentaire représente le deuxième et le plus grand secteur de l’industrie, contribuant à plus de 50% du produit intérieur brut industriel en hors hydrocarbures.
Dans cette perspective, le ministre a appelé au renforcement de l’intégration et de l’interconnexion entre les secteurs industriel et agricole afin de développer des industries alimentaires dépendantes des matières agricoles et les transformer en produits industriels à valeur ajoutée. Aoun a expliqué que ce forum vise à attirer des projets d’investissement dans les cultures stratégiques, industrielles et alimentaires à Naama, en raison de ses capacités, notamment l’abondance du foncier agricole. Selon les chiffres dévoilés lors de cette rencontre, plus de 80 000 ha alloués aux cultures stratégiques. Ali Aoun a souligné que le défi d’aujourd’hui réside dans la coordination, le développement et l’intégration des investissements au sein de la chaîne de valeur agricole. Cela se fait par la mise en œuvre de projets incitatifs à l’intégration à la fois dans l’activité agricole et industrielle, dira-t-il, en affirmant que la wilaya de Naâma possède des qualifications et qu’il est possible d’investir dans plusieurs projets, comme l’activité d’élevage selon des modèles modernes.
Par ailleurs, le ministre de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire, M. Brahim Merad, a précisé que l’organisation de cette Rencontre nationale dans l’une des wilayas des Hauts Plateaux, en présence de plusieurs membres du Gouvernement et de cadres supérieurs de l’Etat, de chercheurs et d’opérateurs économiques, scellait la rupture définitive avec les anciens modèles, où de telles rencontres étaient l’apanage de quelques wilayas avec une approche horizontale qui ne tenait pas compte des spécificités locales.
Ce changement incarne la nouvelle politique de développement portée par le président de la République et visant la généralisation du développement sur la base de l’équité et de la durabilité, pour ériger toutes les régions du pays en acteurs du développement socio-économique national et accorder un intérêt particulier aux régions des Hauts Plateaux et du Sud, au vu des richesses qu’elles recèlent et qui leur permettent d’opérer le saut économique escompté, a-t-il expliqué.
Par Sirine R