Diversification de l’économie et promotion des exportations: Les Douanes adoptent une série de mesures
La Douane algérienne multiplie ses réformes pour offrir aux opérateurs économiques un environnement plus fluide, moins coûteux et davantage orienté vers la compétitivité. Entre transformation numérique, simplification des procédures et accompagnement des exportateurs, les mesures adoptées ces derniers mois traduisent une volonté claire d’adapter l’institution aux besoins d’une économie tournée vers l’exportation et la diversification.
Invité de la Télévision nationale, Ammar Hamlaoui, sous-directeur de la communication à la Direction générale des Douanes, a souligné que l’action de son institution s’inscrit dans le cadre du plan national de relance économique. « Notre objectif est de réduire au maximum les délais de traitement, d’alléger les charges financières et de fluidifier les échanges commerciaux. Chaque mesure va dans le sens de l’efficacité et du soutien à l’opérateur économique », a-t-il expliqué.
L’été 2025 a été marqué par un afflux massif de la diaspora algérienne. Les services des Douanes s’y sont préparés dès avril 2025, en renforçant les effectifs au port d’Alger et en instaurant des équipes embarquées sur les navires pour délivrer directement les documents de transit. Grâce au nouveau système numérique “ALCES”, le temps de traitement a été considérablement réduit : « Nous avons atteint un délai moyen de 3 à 4 minutes par famille à bord de son véhicule », a précisé M. Hamlaoui. Au quotidien, le port d’Alger gère l’arrivée de 3 à 4 navires par jour, un flux important qui, selon le responsable, « n’a donné lieu à aucune plainte cette saison, preuve que la fluidité est au rendez-vous».
Pour les entreprises, les Douanes ont mis en place un dispositif en trois étapes afin de faciliter les opérations d’exportation. Cela commence par l’information et l’accompagnement à travers la création de cellules spécialisées et l’élaboration d’un guide de l’exportateur. Ensuite, la mise en œuvre est simplifiée grâce à des déclarations électroniques, des procédures à distance et des exonérations de contrôle physique pour les produits déclarés en bureaux intérieurs. Enfin, les contrôles sont adaptés pour donner la priorité aux exportations, notamment pour les denrées périssables comme les dattes, qui bénéficient d’un traitement accéléré. « Nous voulons éviter que la bureaucratie ne freine l’élan exportateur. Même en cas de litige, les Douanes privilégient la continuité des opérations de livraison avant de régler le différend », a ajouté M. Hamlaoui.
Le 5 août 2025, le ministère du Commerce extérieur a ordonné le déblocage immédiat des marchandises restées en souffrance dans les ports et aéroports. L’opération, menée en coordination avec les différents acteurs économiques, a permis d’écouler l’ensemble des stocks du port d’Alger. L’objectif est de réduire les délais de séjour des conteneurs et donc leurs coûts. « Chaque jour de gagné au port, c’est une charge financière en moins pour l’opérateur », a insisté le sous-directeur. En parallèle, le développement des zones de dédouanement élargies permet désormais aux opérateurs de transférer leurs marchandises hors des ports pour les formalités douanières, allégeant ainsi la congestion et favorisant la rapidité de sortie.
Cap sur l’Afrique et compétitivité internationale
L’un des tournants majeurs reste l’introduction du nouveau système d’information “SAZ”, qui offre traçabilité et transparence. « Ce dispositif numérique permettra un suivi en temps réel des marchandises, depuis leur entrée jusqu’à leur sortie du territoire. Il générera aussi des statistiques précises, utiles pour la prise de décision », a expliqué M. Hamlaoui. À terme, ce système sera interconnecté avec 14 secteurs stratégiques (banques, registre du commerce, assurances, etc.) pour simplifier l’octroi des autorisations et accélérer les transactions.
La Douane accompagne également le choix stratégique de l’Algérie de s’ouvrir davantage au marché africain. Des régimes douaniers spécifiques, tels que l’admission temporaire pour perfectionnement actif, permettent aux opérateurs d’importer des matières premières, de les transformer puis de les réexporter avec une valeur ajoutée accrue. « Ces dispositifs donnent à nos produits une meilleure compétitivité et favorisent leur insertion sur les marchés africains », a insisté M. Hamlaoui. L’exemple des dattes algériennes, bénéficiant de procédures allégées, illustre ce potentiel. Cette stratégie sera mise en avant lors du Salon du commerce intra-africain, que l’Algérie accueillera du 4 au 8 septembre 2025. Les Douanes y joueront un rôle clé en accompagnant les exportateurs et en valorisant l’image d’une administration modernisée et proactive.
Les réformes engagées par les Douanes algériennes traduisent un changement profond dans leur mission : d’une administration perçue comme un frein, elles se positionnent désormais comme un facilitateur stratégique pour les opérateurs économiques. Réduction des coûts, digitalisation, souplesse et accompagnement : autant de leviers que les autorités veulent mettre au service de la compétitivité nationale et de la conquête de nouveaux marchés, particulièrement en Afrique.
Par Mourad A.
