19/07/2025
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Économie algérienne: Entre essor prometteur et défis structurels

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Portée par une stratégie nationale ambitieuse et des réformes structurelles, l’économie algérienne affiche des signes clairs de redressement. Une croissance des investissements et une diversification progressive des secteurs traduisent cette dynamique encourageante. Toutefois, malgré ces avancées, des défis majeurs subsistent, notamment en matière de financement, d’infrastructures et de dépendance persistante aux hydrocarbures.

Les chiffres récents viennent confirmer cette tendance. Selon l’expert économique El Houari Tigharsi, pas moins de 15 000 projets ont été approuvés, représentant un volume d’investissements estimé à 50 milliards de dollars. Parmi eux, 702 projets sont déjà opérationnels, tandis que 2 640 sont en cours de réalisation. « Ces chiffres témoignent d’une volonté réelle de relance économique. Nous constatons une mobilisation sans précédent autour de secteurs clés tels que l’agriculture, les énergies renouvelables et l’industrie de transformation », a-t-il déclaré sur les ondes de la Chaîne II de la radio nationale.L’agriculture, en particulier, se distingue par une contribution significative de 17,5 % au PIB, dépassant même le secteur énergétique en 2022. « Grâce aux politiques publiques de soutien, nous avons renforcé notre sécurité alimentaire tout en réduisant notre dépendance aux importations », a ajouté Tigharsi.

Afin d’accompagner cette dynamique, le gouvernement a lancé une série de réformes, dont la nouvelle loi sur l’investissement, destinée à simplifier les procédures et à attirer davantage de capitaux. Le dispositif du « guichet unique » a été consolidé, facilitant les démarches administratives pour les investisseurs. « Aujourd’hui, un investisseur peut obtenir toutes les autorisations nécessaires au même endroit, sans avoir à passer par plusieurs administrations. C’est un gain de temps et d’efficacité considérable », a-t-il précisé.En parallèle, des zones économiques spécialisées ont été créées pour valoriser les ressources locales. Ainsi, les régions de Tlemcen et de Ghardaïa se positionnent comme des pôles agricoles d’envergure, tandis que des projets industriels émergent autour des matières premières stratégiques, notamment le fer, dont la transformation locale pourrait décupler la valeur ajoutée.

Des défis à relever

Malgré ces avancées, plusieurs obstacles freinent encore l’élan économique. Le financement des projets reste l’un des principaux écueils, les banques se montrant souvent réticentes à accorder des crédits. « Il est essentiel que les établissements bancaires s’impliquent davantage, notamment via le guichet unique », a souligné Tigharsi.

Sur le plan des infrastructures, les efforts déployés ont permis d’étendre le réseau routier de 4 500 à 15 000 km, mais des insuffisances persistent, notamment dans la viabilisation des zones industrielles. De plus, la dépendance aux hydrocarbures continue de peser sur l’économie nationale. Bien que des initiatives aient été lancées pour promouvoir les énergies renouvelables avec un objectif de 50 % d’énergies propres d’ici 2030, la transition vers un modèle économique diversifié nécessite encore des investissements massifs et une vision à long terme.

Pour El Houari Tigharsi, le potentiel de l’Algérie est indéniable. Mais sa concrétisation dépendra de la continuité des réformes, de l’amélioration de l’environnement des affaires et de la mobilisation de l’ensemble des acteurs économiques. « Nous avons les atouts pour devenir une économie émergente, à condition de maintenir le cap et de renforcer la confiance des investisseurs », a-t-il conclu.

Par M A.

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