Economie algérienne: Les bons points de la Banque mondiale
L’Algérie dispose de trois leviers – énergétique, minier et agricole- pour se développer davantage. Si les performances de l’économie algérienne en 2024 sont globalement satisfaisantes, malgré les chocs externes et internes successifs depuis 2020, des réformes engagées se sont avérées nécessaires pour renforcer les perspectives de croissance à moyen terme. De plus, les performances macroéconomiques de l’Algérie en 2024 reflètent clairement l’option, à court terme, de la croissance par l’endettement.
D’après les derniers indicateurs macroéconomiques du FMI, la croissance économique devrait atteindre 3,8%, principalement soutenue par l’agriculture, l’industrie, la construction et les services, tandis que le secteur pétrolier ne connaîtrait qu’une augmentation de 2,7%. Mais pas que le FMI, la Banque mondiale aussi, par la voix du vice-président de la Banque mondiale (BM) pour la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA), Ousmane Dione, souligne son satisfecit, et affirme que l’Algérie est en train de progresser de manière tout à fait positive.
Invité par nos collègues de la radio nationale, ce responsable dit que«La situation économique de l’Algérie est bonne et saine et qu’il est important de féliciter les autorités algériennes par rapport aux résultats qu’elles sont en train d’enregistrer. Et de reconnaitre que depuis 2021, l’économie algérienne a enregistré une reprise vigoureuse.
L’importance stratégique d’améliorer la collecte de données pour soutenir la diversification de la croissance en Algérie a été mise en avant comme une priorité dans les derniers rapports de la Banque mondiale sur le pays. Des données améliorées et transparentes permettront une meilleure compréhension de la dynamique économique du pays, ouvrant ainsi la voie à des opportunités accrues pour l’élaboration de politiques efficaces.
Or de ce point de vue, le responsable de la Banque Mondiale, les réformes engagées sont probantes, et pour lui il faudra la féliciter pour ces progrès et l’inciter à continuer à aller de l’avant.
Certes l’Algérie a entrepris des réformes en profondeur, tant structurelles qu’économiques, à commencer par l’assainissement du climat des affaires, la numérisation entre autres, ce qui a été un impact positif de la stabilité institutionnelle du pays sur la situation économique globale, et cette stabilité a permis d’impulser un véritable dynamisme économique et la mise en œuvre de réformes structurelles appropriées, sur des bases modernes, d’autant plus que de nombreux indicateurs confirment que notre pays se redresse économiquement, grâce à la politique rationnelle adoptée.
Une situation confirmée par ce responsable de la BM, chiffres à l’appui, a notamment cité «un taux de croissance de 3,9% à 4% par an, réalisé par l’économie algérienne après l’épidémie du Covid, une croissance aujourd’hui mieux stabilisée et qui continue à croitre.
Cette croissance, poursuit-il, est «soutenue, en large partie, par les hydrocarbures des exportations», saluant aussi «l’effort constaté en termes de diversification, avec des recettes (hors hydrocarbures)». Il a également fait observer «le solde positif de la balance courante depuis 2022», et «la hausse des réserves de change de l’Algérie, pour se situer aujourd’hui à l’équivalent de 16 mois d’importations».
Une inflation maîtrisée et une politique sociale remarquable
Quand au taux d’inflation, le vice-président de la BM estime que «la phase inflationniste a été bien maitrisée» en Algérie, faisant remarquer que «les prix sur le marché algérien sont beaucoup plus abordables comparés aux prix mondiaux». La hausse du déficit budgétaire est d’ailleurs engendrée, soutient-il, par «les différentes interventions de l’Etat destinées à soutenir et à préserver le pouvoir d’achat des Algériens».
Pour lui, cette politique sociale de l’Etat est «importante et intéressante dans le contexte mondial actuel où il n’y a pas beaucoup de pays qui peuvent se permettre d’investir autant pour soutenir le pouvoir d’achat de leurs populations».
Celui-ci, s’est notamment réjoui de «l’ouverture du marché, de la compétitivité, la stabilité macroéconomique, un cadre où les IDE se sentent de plus en plus à l’aise, le développement des infrastructures et le développement régulier de certain +secteurs niches+ comme l’agriculture, le tourisme, le digital et les startups». Il a également évoqué la qualité de la qualification des Algériens, notamment dans le secteur des hydrocarbures.
Le représentant de l’institution internationale a cependant attiré l’attention sur la nécessité de renforcer les efforts en matière de marketing et de communication sur ces progrès. «Les chiffres parlent d’eux-mêmes, mais il faut plus d’effort de marketing pour faire connaitre les progrès réalisés par l’Algérie. A titre d’exemple: de grandes performances ont été réalisées par le pays en matière de dessalement de l’eau de mer, des réalisations qui restent malheureusement inconnues par beaucoup de gens», a-t-il regretté.
Mettant, d’autre part, l’accent sur la place stratégique de l’Algérie en Afrique, M. Dione a invité le pays à exploiter sa position géographique pour pouvoir renforcer les échanges économiques, commerciaux et technologique avec les pays africains, afin de consolider sa position en termes d’exportation, d’attrait des investissements et des technologies nouvelles.
Par Réda Hadi