Économie de la connaissance: Vers la création de 20 000 start-up d’ici 2029
Dans le cadre du développement de son économie de la connaissance, l’Algérie ambitionne de créer 20 000 start-ups d’ici 2029, visant ainsi à favoriser l’émergence de licornes locales et à attirer des investisseurs internationaux. Cette dynamique a pour objectif de propulser l’Algérie et l’Afrique vers une nouvelle ère de prospérité, centrée sur l’innovation, la technologie et la coopération continentale. Avec des initiatives stratégiques et un cadre législatif évolutif, l’économie de la connaissance devrait devenir un pilier du développement durable et de l’intégration des jeunes talents, comme l’a souligné Noureddine Ouadah, ministre de l’Économie de la connaissance, des Start-up et des Micro-entreprises.
L’Algérie traverse une transformation économique et technologique profonde, et les ambitions exprimées par le ministre Noureddine Ouadah en témoignent. Lors de son intervention dans l’émission « Médiatics » sur la Chaîne III de la radio nationale, il a exposé une vision stratégique destinée à révolutionner l’économie nationale et à renforcer le rayonnement international du pays. L’objectif est d’encourager l’émergence de « licornes », ces start-up valorisées à plus d’un milliard de dollars. Si certaines entreprises algériennes ont déjà connu le succès à l’étranger, l’ambition est désormais de soutenir ces réussites depuis le territoire national. Le ministre a précisé : « Nous avons déjà une dizaine de start-up qui suscitent un intérêt grandissant des investisseurs internationaux », soulignant l’importance de cette dynamique pour attirer des fonds étrangers et repositionner l’Algérie comme un acteur majeur de l’innovation technologique en Afrique.
Les technologies et l’innovation sont des moteurs essentiels de cette transformation. Les start-up jouent un rôle clé dans l’économie nationale et continentale, notamment en matière d’intelligence artificielle (IA), devenue un impératif stratégique pour le développement économique. L’Algérie s’engage pleinement à promouvoir l’IA et soutient des projets d’envergure, comme la fibre optique africaine, pour favoriser la connectivité et l’échange d’informations à travers le continent. Cette initiative s’inscrit dans une vision de collaboration accrue entre les pays africains, visant à développer un écosystème commun pour soutenir l’innovation et la croissance économique.
Stratégie 2025 : Mobilisation de la diaspora et incitations à l’investissement
Pour atteindre ces objectifs, une stratégie sera déployée dès janvier 2025. Elle reposera sur plusieurs axes clés : simplification des démarches de création d’entreprises, digitalisation des services et mobilisation des compétences locales et internationales. Un rôle central sera attribué à la diaspora, qui représente près de 20 % des fondateurs de start-up basés à l’étranger. « Ces compétences doivent être mobilisées, qu’elles soient présentes sur le territoire ou non », a souligné le ministre. Par ailleurs, des mesures incitatives, telles que des déductions fiscales et des opportunités d’accès aux marchés publics, ont été mises en place pour encourager l’investissement privé dans les start-up. Le ministère mise également sur la participation des jeunes entreprises à des événements internationaux, tels que le CES de Las Vegas ou le Mobile World Congress à Barcelone, afin d’augmenter leur visibilité et attirer des investisseurs.
En matière de soutien institutionnel et financier, l’Algérie a mis en place des mécanismes pour faciliter la collaboration entre les start-up et les entreprises publiques, grâce à des dispositions légales comme l’article 41 du code des marchés publics. Ce cadre juridique favorise les partenariats publics-privés et stimule l’innovation. De plus, le gouvernement encourage les initiatives de recherche et développement, notamment par des déductions fiscales pour les entreprises privées investissant dans l’innovation.
La formation et le transfert de compétences jouent également un rôle central dans cette stratégie. L’Algérie mise sur l’intégration des étudiants africains dans des programmes entrepreneuriaux, renforçant ainsi leur contribution au développement économique du continent. En collaborant avec les universités et les centres de recherche, le pays cherche à transformer les connaissances théoriques en projets concrets et viables. Les centres de développement entrepreneurial (CDE), implantés à travers le pays, ont déjà permis de former et accompagner plus de 1 700 micro-entreprises en un an. Le ministre a affirmé : « Nous ne voulons plus que les étudiants se limitent à chercher un emploi après leur diplôme. Créer son entreprise est une alternative réelle. » Grâce au soutien des universités et des incubateurs, ces jeunes bénéficient d’un encadrement adapté pour transformer leurs idées en réalités économiques.
Par Mourad A.