En adoptant le système panafricain de paiement (PAPSS): L’Algérie renforce son intégration continentale
Le Réseau du Système Panafricain de Paiement et de Règlement (PAPSS) a annoncé l’adhésion officielle de l’Algérie à sa plateforme. Dans un communiqué publié sur sa page officielle, le réseau a salué l’entrée de la Banque d’Algérie au sein de cette initiative continentale, soulignant qu’il s’agit d’une étape majeure dans le renforcement de l’intégration financière et de la coopération économique à l’échelle africaine.

En effet, avec cette nouvelle adhésion, le système PAPSS couvre désormais 18 pays répartis sur quatre régions du continent, marquant un tournant décisif dans la construction d’un espace économique africain plus intégré. Ce partenariat stratégique permettra de simplifier les paiements transfrontaliers, de réduire considérablement les coûts et les délais des transactions, et de dynamiser les échanges commerciaux entre l’Algérie et le reste de l’Afrique.
C’est quoi le système PAPSS ?
Le Système de Paiement et de Règlement Panafricain – PAPSS – permet de faire circuler l’argent de manière efficace et sécurisée à travers les frontières africaines, en minimisant les risques et en contribuant à l’intégration financière des régions.
Qu’il s’agisse de faire des achats, de transférer de l’argent, de payer des salaires, de négocier des actions et des parts ou d’effectuer des transactions commerciales de grande valeur, l’infrastructure en temps réel du PAPSS offre une solution fiable et rentable pour les paiements instantanés.
PAPSS travaille en collaboration avec les banques centrales africaines pour fournir un service de paiement et de règlement auquel les banques commerciales, les prestataires de services de paiement et les fintechs à travers le continent peuvent se connecter en tant que « Participants ». À l’heure où le commerce transfrontalier est devenu une priorité absolue avec l’accord sur la zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf), PAPSS est prêt à faciliter l’augmentation attendue des volumes de paiements transfrontaliers.
Un engagement affirmé pour l’intégration africaine
L’adhésion au PAPSS ne constitue pas un acte isolé, mais s’inscrit dans une stratégie globale adoptée par Alger pour renforcer sa présence et son rôle dans les institutions et mécanismes panafricains. Troisième économie du continent et membre actif de la ZLECAf, l’Algérie multiplie les initiatives pour approfondir son ancrage africain à travers le commerce, la finance, la logistique et l’énergie. La participation de la Banque d’Algérie à ce système panafricain représente une avancée concrète en matière d’intégration monétaire et financière. Elle permettra aux opérateurs économiques algériens d’effectuer des paiements directs vers d’autres pays africains sans avoir à passer par les circuits bancaires traditionnels internationaux, souvent longs, coûteux et exposés aux fluctuations des devises étrangères.
Le PAPSS permet d’exécuter des paiements dans les monnaies locales des pays participants, ce qui réduit considérablement les coûts de conversion, les délais de traitement et les risques liés aux taux de change. Concrètement, une entreprise algérienne pourra désormais payer un fournisseur ghanéen, sénégalais ou rwandais dans sa propre monnaie, avec une conversion instantanée via le système.
Ce mécanisme est destiné à lever l’un des principaux obstacles au commerce intra-africain, dont la part reste marginale dans les échanges globaux du continent (environ 15 %), en raison notamment de la faiblesse des infrastructures de paiement et du recours quasi systématique aux devises étrangères pour les transactions inter-africaines.
Le renforcement du rôle de l’Algérie dans les mécanismes continentaux s’est accéléré ces dernières années. Outre le domaine financier, le pays est également engagé dans des projets structurants visant à relier l’Algérie à l’Afrique subsaharienne, tels que le gazoduc transsaharien (TSGP), le port de Cherchell, ou encore la route transsaharienne qui relie Alger à Lagos. À cela s’ajoute la stratégie logistique visant à faire du pays une plateforme de transit vers l’Afrique de l’Ouest, grâce notamment aux infrastructures ferroviaires reliant le Nord au Grand Sud.
Par Sirine R.