En prévision du mois de Ramadhan: Les acteurs économiques se mobilisent
À quelques jours du mois de Ramadan, les secteurs économiques chargés de l’approvisionnement du marché en produits de grande consommation redoublent d’efforts pour assurer une disponibilité optimale. Les entreprises du secteur alimentaire, à l’image des complexes AGRODIV, ONAB et GIPLAIT, se sont engagées à garantir la qualité des produits tout en veillant à maintenir des prix accessibles. Parallèlement, le Conseil du Renouveau Économique Algérien (CREA) a lancé une initiative pour réduire les prix pendant le mois de Ramadan.
Cette dynamique s’inscrit dans un cadre plus large visant à adopter le nouveau modèle économique, axé sur l’augmentation de la production, la couverture de la demande interne et l’expansion des exportations. Elle fait écho à l’engagement du Président de la République, qui, cette semaine, a réaffirmé sa volonté de renforcer les acquis sociaux tout en encourageant l’utilisation des énergies productives. Ce discours s’inscrit dans la vision d’une Algérie déterminée à jouer un rôle clé sur la scène internationale, notamment au sein des forums des pays émergents.
Lors de l’émission « El Mouachir » diffusée sur la chaîne I de la Radio nationale, plusieurs responsables de grands groupes agroalimentaires ont exposé leurs stratégies pour répondre à l’augmentation de la demande pendant cette période tout en préservant le pouvoir d’achat des consommateurs. Brahim Lazreg, PDG du groupe Agrodiv, a annoncé une augmentation de 20 % des volumes de production par rapport à l’année précédente, avec la mise sur le marché de plus de 131 000 quintaux de semoule, 200 000 quintaux de farine et 5 000 quintaux de pâtes alimentaires. « Nous avons anticipé les besoins croissants durant le mois de Ramadan pour éviter toute rupture de stock et garantir des prix abordables », a-t-il souligné. Le groupe prévoit également des réductions de prix allant jusqu’à 15 % sur certains produits, dans le but de limiter l’impact de l’inflation sur les ménages.
De son côté, Hamza Houssam-Eddine, vice-directeur général du groupe ONAB, a insisté sur l’importance de réguler le marché avicole, notamment à travers la constitution d’un stock stratégique de 20 000 quintaux de volaille pour éviter toute spéculation. « Nous avons mis en place une stratégie rigoureuse pour assurer une distribution équitable via nos 200 points de vente, notamment dans les régions du Sud, où l’accès aux produits peut être plus difficile », a-t-il précisé.
Le secteur laitier n’est pas en reste. Samah Lahlouh, PDG du groupe Giplait, a détaillé un plan ambitieux pour augmenter la production de lait pasteurisé, qui passera de 5,2 à 6,2 millions de litres par jour. Le groupe prévoit également l’ouverture de 40 nouveaux points de vente et sa participation à 80 marchés de proximité pour garantir une couverture optimale du territoire.
Parallèlement, le CREA a réaffirmé son engagement à travers une initiative de réduction des prix touchant plus de 820 produits alimentaires et électroménagers en ciblant des produits de première nécessité tels que l’huile, le sucre, les produits laitiers et la viande, afin de préserver le pouvoir d’achat des citoyens. Ces mesures toucheront particulièrement les familles modestes et les régions enclavées, qui risquent davantage de souffrir de la hausse des prix. L’objectif est de garantir que chaque Algérien, quelles que soient ses conditions socio-économiques, puisse accéder à ces produits essentiels.« Notre objectif est de garantir des prix accessibles tout en renforçant la production nationale », a souligné Raouf Bouhabila, membre du CREA.
L’émission a également été l’occasion de rappeler les objectifs stratégiques du gouvernement en matière d’autosuffisance alimentaire. Grâce à l’exploitation de 16 000 hectares supplémentaires pour la production céréalière et l’ouverture de nouvelles unités industrielles, l’Algérie ambitionne non seulement de répondre à ses besoins locaux, mais aussi d’accroître ses exportations. « Nous avons multiplié par trois nos capacités d’exportation depuis 2020″, a précisé Brahim Lazreg, mettant en avant les efforts d’Agrodiv pour pénétrer les marchés internationaux. Ces initiatives concertées entre acteurs économiques et pouvoirs publics témoignent d’une volonté commune de garantir la disponibilité des produits de consommation courante et de préserver la stabilité du marché pendant cette période cruciale. Un effort collectif qui traduit une ambition nationale : faire du Ramadan un mois de solidarité et de stabilité économique, en renforçant la souveraineté alimentaire nationale tout en soutenant les familles les plus vulnérables.
Par Mourad A.