Enquête de l’ONS sur l’industrie: Des perspectives favorables pour le deuxième trimestre
L’enquête de conjoncture réalisée par l’Office national des statistiques (ONS) auprès des chefs d’entreprises industrielles révèle une situation différenciée selon les secteurs pour le premier trimestre 2025.
Si le secteur privé affiche une dynamique positive, notamment en matière de production, de demande et d’emploi, le secteur public reste en retrait. Les perspectives pour le deuxième trimestre sont néanmoins globalement optimistes, avec des prévisions haussières concernant l’activité, la demande et les effectifs.
L’activité industrielle a continué d’augmenter dans les entreprises privées, avec un taux d’utilisation des capacités supérieur à 75 % pour la majorité des enquêtés. En revanche, dans le secteur public, l’activité est en recul, bien que plus de 60 % des entreprises aient utilisé plus de la moitié de leurs capacités.
La demande en produits industriels est en hausse, particulièrement dans le secteur privé. Près de 90 % des chefs d’entreprises privées affirment avoir satisfait toutes les commandes, malgré des problèmes logistiques persistants (21 % des privés et 12 % des publics déclarent des difficultés de transport). Les stocks de produits finis sont jugés globalement normaux.
Les effectifs ont augmenté dans le secteur privé, tandis qu’ils sont restés stables ou en légère baisse dans le secteur public. Des difficultés de recrutement subsistent, notamment chez 30 % des chefs d’entreprise privés et 24 % de ceux du public. Malgré cela, la plupart des industriels estiment ne pas pouvoir augmenter leur production par de simples embauches, mais plutôt par le renouvellement des équipements, précise la même source.
Trésorerie : une situation globalement maîtrisée
La situation de trésorerie est jugée normale à bonne par une majorité d’entreprises. Toutefois, certaines contraintes pèsent encore, comme les charges d’exploitation élevées, le remboursement des crédits ou les délais de recouvrement. Plus de 22 % des entreprises privées et 9 % des publiques ont eu recours au crédit bancaire sans rencontrer de difficultés.
Une large majorité des entreprises déclarent avoir connu des pannes d’équipement, souvent dues à la vétusté ou à la surcharge d’utilisation, mais les arrêts ont généralement été inférieurs à 6 jours. Près de 40 % des entreprises privées et 27 % des publiques ont entrepris des renouvellements ou extensions. Plus de 85 % des entreprises publiques et 77 % des privées estiment pouvoir augmenter leur production sans embauche, à condition de renouveler leur parc industriel.
Selon l’ONS, les prévisions sont favorables pour le deuxième trimestre : la majorité des chefs d’entreprises s’attendent à une hausse de la production, de la demande et des effectifs, ainsi qu’à une amélioration de la trésorerie. Pour les matériaux de construction, une forte croissance est attendue. Plus de 80 % des entreprises utilisent déjà plus de 75 % de leurs capacités. L’activité et la demande devraient continuer d’augmenter. En outre, dans les industries agroalimentaires (IAA), la situation est restée stable, avec des prévisions de hausse de la demande et de la production. Les entreprises anticipent également une amélioration de leur trésorerie.
Pour les industries textiles et cuirs, une augmentation modérée de l’activité au T1 et stabilité prévue pour le deuxième trimestre. Les entreprises ont l’intention de produire davantage par le biais d’investissements matériels.
En somme, l’industrie algérienne montre des signes de résilience, avec une reprise perceptible dans plusieurs filières et une volonté affirmée d’investir dans le renouvellement des équipements plutôt que dans l’embauche immédiate. Le deuxième trimestre 2025 pourrait ainsi marquer une accélération modérée de la relance industrielle, à condition de surmonter les obstacles structurels liés à la logistique, aux ressources humaines et à la modernisation du tissu productif.
Par Reda Hadi