19/07/2025
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Exploitation des hydrocarbures: L’Algérie, acteur central en Afrique

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Alors que le continent africain renforce ses ambitions dans l’exploitation des hydrocarbures terrestres, l’Algérie s’impose comme un acteur central de cette dynamique. Grâce à une nouvelle stratégie d’appel d’offres et à un potentiel énergétique considérable, elle entend consolider sa place de fournisseur fiable tout en répondant à une demande interne croissante, a indiqué la plateforme spécialisée « Attaqa.net ».

Lancée sous l’intitulé « AlgeriaBid Round 2024 », la plus récente mécanique d’appel d’offres internationale a permis à l’Algérie d’attirer plusieurs compagnies mondiales autour d’un objectif clair : valoriser 200 milliards de mètres cubes de gaz naturel et 560 millions de barils de pétrole brut. Selon Samia Charekh, directrice de la gestion des ressources minières et des hydrocarbures à l’Agence nationale de valorisation des ressources en hydrocarbures (Alnaft), cette initiative a abouti à des résultats jugés « remarquables », illustrant l’attractivité du sous-sol algérien malgré un contexte concurrentiel. L’enjeu est double pour Alger : répondre à une consommation énergétique nationale en hausse, et préserver son rang sur le marché mondial, notamment face à une Afrique de plus en plus active dans le secteur.

À l’image de l’Algérie, plusieurs pays africains multiplient les campagnes de forage terrestre, portés par des ambitions énergétiques renouvelées. La Libye, par exemple, vise un doublement de sa production pour atteindre 2 millions de barils par jour. Des majors tels qu’OMV, Repsol, TotalEnergies et Eni sont à pied d’œuvre dans les bassins de Syrte et de Murzuq, avec une reprise des opérations amorcée dès janvier 2025. Plus au sud, l’Afrique du Sud s’illustre dans le gaz. La société australienne KinetikoEnergy y mène une campagne appuyée par une levée de fonds de 2,2 millions de dollars, visant l’extraction de 6 trillions de pieds cubes de gaz naturel. L’Angola mise pour sa part sur une exploration de long terme : un contrat de services signé en mai 2025 pour le bloc KON-4 prévoit un programme de cinq ans avec une projection de production sur vingt ans. D’autres initiatives, à l’image de celles de Corcel, SintanaEnergy ou encore de la société locale ACREP, viennent compléter l’effort.

En Namibie, la stratégie d’exploration s’accompagne d’investissements massifs : ReconAfrica a prévu un plan d’investissement global de 10 milliards de dollars, incluant une campagne de forage et un levé sismique 3D pour le second semestre 2025. Au Zimbabwe, InvictusEnergy se positionne sur un potentiel de 1,2 trillion de pieds cubes de gaz et 73 millions de barils de condensats, avec une licence prolongée pour soutenir les phases d’exploration. Enfin, en Ouganda, la montée en puissance est également notable. Le pays prévoit de forer plus de 300 puits à partir de 2025, dans le cadre du projet Tilenga, avec des perspectives ouvertes dans les bassins de Moroto-Kadam et de Kyoga.

Une position stratégique à préserver

Face à cette effervescence régionale, l’Algérie se distingue par l’ampleur de ses réserves mobilisées et la structure de ses appels d’offres, qui rassure les investisseurs. Toutefois, la concurrence devient de plus en plus tangible. Plusieurs États africains misent désormais sur la diversification de leurs ressources, des cadres contractuels plus attractifs, et des stratégies à long terme appuyées par des partenariats internationaux.

L’année 2025 marque ainsi un tournant pour le secteur énergétique africain, où la transition ne signifie pas abandon, mais plutôt optimisation des ressources disponibles, notamment terrestres. Dans ce paysage en mutation, l’Algérie reste en tête, mais l’écart se resserre, et la compétition s’annonce de plus en plus technique et stratégique.

Par Mourad A.

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