Financement des projets touristiques: Les investisseurs réclament des allègements
Le président de la Fédération nationale de l’hôtellerie et du tourisme (FNHT), Boulfkhad Abdelwahab, a interpellé les pouvoirs publics sur la situation du financement des projets d’investissement dans l’hôtellerie. Pas moins de 450 hôtels sont en difficulté de paiement. Ils risquent d’être saisis par les banques.
Pour la simple raison, les propriétaires n’arrivaient pas à rembourser leurs crédits et à honorer leurs engagements auprès des banques. « Nous interpellons les pouvoirs publics afin de prendre des décisions courageuses et remédier à cette situation dont ses répercussions seront néfastes sur le développement d’un secteur considéré comme étant un levier de croissance pour l’économie nationale », a lancé Boulfkhad lors de son passage hier au «Forum d’El Moudjahid».
Ces investisseurs et opérateurs touristiques ne demandent pas l’effacement de leur dette, dira-t-il, mais une révision à la baisse des taux d’intérêt appliqués par les banques et l’augmentation des délais de remboursement. Actuellement, le délai de remboursement est fixé à 7 ans.Ces investisseurs et opérateurs touristiques ne demandent pas l’effacement de leur dette, dira-t-il, mais une révision à la baisse des taux d’intérêt appliqués par les banques et l’augmentation des délais de remboursement.
« Il est pratiquement impossible de rembourser le crédit d’un délai de 7 ans. Nous en tant que professionnels du secteur, nous demandons la réduction des taux d’intérêt et l’allégement des calendriers de remboursement de crédits et de les porter a entre 15 et 22 ans», a-t-il souligné, en indiquant que « les banques nous considèrent comme des industriels, alors que l’investissement dans une infrastructure d’hôtellerie ne pourrait être rentable qu’après plusieurs années d’exploitation ». D’ailleurs, c’est à cause de cette problématique que les prix des prestations touristiques sont excessivement chers dans notre pays, précise pour sa part Abdelatif Hmamda, représentant de FNHT de la wilaya d’Alger. Donc, un travail reste à faire dans le domaine du financement des projets touristiques et surtout pour l’augmentation du parc hôtellerie. Selon le président de la FNHT, « la capacité d’accueil est de 148 270 lits ».
C’est un chiffre important, mais qui reste insuffisant, notamment durant l’été où la demande dépasse de loin l’offre. Donc des investissements sont encore à consentir dans le domaine de réalisation de nouvelles infrastructures. Un chantier de réformes est ouvert au niveau du ministère du Tourisme afin de trouver une solution à cette problématique qui pèse lourdement sur le développement et la promotion du secteur, a annoncé Terguini Abdelhamid, directeur de l’aménagement touristique au ministère.
« Nous sommes en discussion avec le ministère des Finances pour apporter des allégements aux investisseurs touristiques, en considérants les projets dans ce domaine comme spécifique. Un chantier de réformes est ouvert au niveau de notre département pour la révision de l’arsenal juridique», affirme-t-il. Pour l’intervenant, un projet d’hôtellerie ne pourrait être rentable qu’après 7 ans de son début d’exploitation. « Il faut que les banques suivent», dira-t-il.
Le représentant du ministère du Tourisme a indiqué que son département a tracé une stratégie ambitieuse pour la relance du secteur du tourisme en Algérie, d’autant que tous les ingrédients sont réunis pour redynamiser la destination Algérie. Il a fait savoir que des efforts sont en cours de combler le déficit en matière d’hébergement, dont un plan pour la réhabilitation et modernisation des complexes touristiques publics réalisés durant les années 70 et également des investissements de la part du secteur privé, dont entre 50 à 60 hôtels sont réceptionnés chaque année, soit une capacité d’accueil supplémentaire de 6000 à 7000 lit/an.
«Nous sommes un peu plus de la moyenne mondiale qui est de 4000 lits/an. Donc, nous sommes bien partis pour rattraper le retard consenti dans le domaine de l’accueil. Il nous reste un travail à faire en matière de la formation et amélioration de la qualité de service et également promouvoir la destination Algérie. Nous devons intensifier nos présences aux foires et événements internationaux pour faire connaître les potentialités de l’Algérie. Actuellement, nous ne sommes pas visibles sur la carte touristique mondiale», conclut-il.
Par Zahir R.