11/09/2024
ACTUALITEAGRICULTURE/PÊCHE

Fluctuations du marché des céréales: L’Algérie diversifie ses fournisseurs

Au cours de ces dernières années, l’Algérie a connu d’importantes fluctuations dans ses importations de céréales, notamment en ce qui concerne le blé et l’orge. Ces variations reflètent non seulement les dynamiques changeantes des marchés internationaux, mais aussi les stratégies d’approvisionnement du pays face à des défis mondiaux tels que la guerre en Ukraine et les ajustements économiques post-Brexit. Selon les estimations du ministère de l’Agriculture des États-Unis (USDA), les évolutions récentes des importations algériennes témoignent d’une adaptation continue aux conditions globales et d’une gestion prudente des ressources pour assurer la sécurité alimentaire nationale.

Au cours des périodes de juillet à mai des années 2022/23 et 2023/24, l’Algérie a observé des changements notables dans ses importations de blé, selon le rapport américain. Les achats auprès de l’Union européenne ont diminué de 31 %, passant de 4 171 494 tonnes en 2022/23 à 2 889 085 tonnes en 2023/24. Une baisse similaire de 29 % a été enregistrée pour les importations en provenance du Canada, qui sont passées de 1 030 072 tonnes à 734 970 tonnes. En revanche, les importations en provenance des États-Unis ont connu une augmentation significative de 60 %, atteignant 309 233 tonnes en 2023/2024. La Turquie a également émergé comme un fournisseur majeur, avec une augmentation spectaculaire de 1710 % de ses exportations vers l’Algérie, passant de 16 027 tonnes en 2022/23 à 290 200 tonnes en 2023/24. L’Ukraine, malgré le contexte difficile de guerre, a vu ses exportations vers l’Algérie augmenter de 49 % pour atteindre 270 482 tonnes. De même, l’Australie a considérablement augmenté ses exportations de blé vers l’Algérie, enregistrant une hausse de 447 % pour atteindre 166 086 tonnes en 2023/24. Cependant, aucun blé n’a été importé du Royaume-Uni ni du Brésil en 2023/24, alors que de légères importations avaient été observées l’année précédente. Globalement, les importations de blé de l’Algérie ont diminué de 18 %, passant de 5 712 741 tonnes en 2022/23 à 4 660 057 tonnes en 2023/24.

En parallèle, le rapport a indiqué que les importations d’orge par l’Algérie ont également fluctué au cours des dernières années. L’Algérie a cessé d’importer de l’orge de Russie après l’année commerciale 2020/21, et ses importations en provenance du Royaume-Uni et de l’Argentine ont été limitées à la même période. Cependant, l’Union européenne est restée un fournisseur clé, bien que ses exportations d’orge vers l’Algérie aient diminué en 2022/23 avant de remonter à 372 820 tonnes au cours des onze premiers mois de 2023/24. La Turquie, qui n’avait pratiquement pas exporté d’orge vers l’Algérie avant 2021/22, a maintenu ses exportations autour de 2 800 tonnes. L’Ukraine a également vu une diminution de ses exportations d’orge vers l’Algérie en 2023/24, bien qu’elles restent une source importante pour ce produit. En résumé, les importations totales d’orge de l’Algérie ont chuté de manière significative en 2022/23, mais ont partiellement rebondi en 2023/24 pour atteindre 414 454 tonnes.

Quant aux prévisions de production, d’approvisionnement et de distribution de blé en Algérie pour les années 2022/2023, 2023/2024 et 2024/2025, plusieurs tendances peuvent être observées. La superficie récoltée est stable selon l’USDA, mais légèrement plus élevée selon les nouvelles estimations, atteignant 2 075 000 hectares. La production de blé devrait rester constante d’année en année, avec une légère augmentation prévue pour 2024/2025. Les importations, bien qu’élevées, montrent une tendance à la baisse, surtout pour 2024/2025, tandis que la consommation devrait rester relativement stable, avec une légère baisse selon les nouvelles estimations. Les stocks de fin varient d’une année à l’autre, mais une diminution progressive est attendue pour 2024/2025. Ces projections mettent en lumière une gestion prudente des ressources, visant à stabiliser la production de blé et à assurer la sécurité alimentaire du pays face à une demande intérieure croissante. Les légères différences entre les chiffres de l’USDA et les nouvelles estimations, notamment en ce qui concerne la superficie récoltée et la consommation, suggèrent une adaptation continue aux réalités du marché.

Par Mourad A.

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