Hausse inquiétante de la consommation énergétique
Des experts tirent la sonnette d’alarme
La mise en place en place d’une nouvelle politique de consommation énergétique est plus que nécessaire. Près 40% de la production primaire en pétrole, estimée à 164 millions Tep, soit l’équivalent de 67,2 millions Tep est consommée en local. « Si nous continuons avec ce même rythme de consommation, à partir de 2028 et 2030, toute la production nationale sera destinée exclusivement au marché local. Nous allons rien à exporter», a indiqué Kamel Dali, directeur des actions sectorielles, à l’Aprue qui s’exprimait hier lors d’une conférence sur le thème : « Matériaux de construction et efficacité énergétique», organisée en marge de la 25 éme édition du salon Batimatec.
L’intervenant a estimé nécessaire d’accélérer nos programmes d’efficacités énergétique et surtout notre transition vers les énergies renouvelables (EnR). Dans le détail, le secteur du bâtiment qui détrône la taille de lion, en consommant près de 46%.
Cette dernière est appelée à continuer sa progression en particulier avec le développement démographique (arrivée d’un million de nouveaux naissances/an) et l’extension du parc national en logement. Il est à signaler que chaque année, entre 100 000 à 200 000 nouvelles unités sont réalisées à travers le pays.
À tous cela s’ajoutent, l’amélioration des conditions de vie des ménages, en recourant à l’utilisation de plusieurs appareils électroniques, dont la plupart sont énergivores.
À cet effet, il est plus que nécessaire d’engager une réflexion sérieuse afin de freiner cette consommation, dont le gaspillage bat son plein.
Conscient de cette réalité, l’Etat a engagé des programmes pour la réduction et la rationalisation de la consommation en local depuis 2006, dira-t-il, mais qui sont insuffisants. « Nous devons procéder dans les meilleurs délais à la création d’un marché d’efficacité énergétique», recommande-t-il.
En effet, il est plus que nécessaire de «revoir notre manière avec laquelle nous construisons nos logements et maisons, en recourant à des produits limitant les déperditions thermiques. Actuellement 55% de ces déperditions se font à travers les murs extérieurs».
Le responsable à l’Aprue a rappelé que le programme d’efficacité énergétique vise en particulier à la réduction de la consommation, à hauteur de 10% d’ici 2030, qui passe par une série de mesure.
Il s’agit, en effet, de l’amélioration de l’isolation thermiques des bâtiments, en le rendant obligatoire pour les nouvelles constructions ; le recours à l’éclairage performant à travers le recours au EnR et placement de lampes LED et l’amélioration de l’isolation dans l’ancien parc de logements évalué à 9 millions d’unités et enfin la mise en place des normes d’efficacités énergétiques stricts.
Le conférencier a précisé que le programme national d’efficacité énergétique (PNEE) vise à réduire la consommation énergétique, tout en préservant une partie de l’énergie fossile pour les générations futures et la contribution à la réduction des émissions du gaz à effet de serre de 7% sur fonds propre de l’Algérie et possibilité de le porter à 20% s’il y a un accompagnement international et également de jeter les base d’un marché durable de l’efficacité énergétique.
Quant au programme EnR, Kamel Dali a fait savoir que l’objectif des pouvoirs publics c’est de d’assurer 30% des besoins nationaux via les énergies renouvelables. Des projets pour la réalisation de plusieurs centrales photovoltaïques sont annoncés dans ce cadre, dont l’entrée en production est prévu pour certaines à partir de 2024.
Zahir R.