Industrie automobile: La sous-traitance appelée à se renforcer
Avec le retour de l’activité de la fabrication du premier véhicule en Algérie, le marché de la sous-traitance, qui constitue la base de toute industrie, est devenu un souci constant des pouvoirs publics. Reste que cette activité devra répondre aux besoins des manufacturiers, tant en quantité qu’en qualité. L’organisation avant-hier à Oran d’une rentre par le constructeur Stellantis avec des opérateurs algériens, était une occasion que le ministre de l’Industrie et de la Production pharmaceutique, Ali Aoun, a saisi pour souligner, l’importance de la création d’un tissu de sous-traitance dans le domaine de l’industrie automobile, en mesure de répondre aux normes et aux standards internationaux.
L’absence d’un réseau de sous-traitance qualifié et capable de fournir des pièces conformes aux normes internationales ne peut pas permettre un fort taux d’intégration dans l’industrie automobile que le gouvernement appelle de tous ses vœux.
Dans un pays où les besoins du marché sont estimés à 350 000 véhicules par an, il s’agit là d’une carte que doit jouer l’Algérie pour attirer les investisseurs et les constructeurs étrangers, avec la possibilité de booster l’économie nationale avec les perspectives d’exportation de voitures à fabriquer dans le pays.
C’est pour cela que Ali Aoun intervenant à l’ouverture d’une rencontre organisée par le groupe Stellantis, qui a réuni 90 opérateurs algériens et étrangers, dans le but de nouer des partenariats de sous-traitance pour la fabrication des pièces et composantes automobiles, a noté que cette démarche vise à garantir le lancement d’une industrie automobile basée sur l’intégration locale, à travers la création d’un tissu de sous-traitance en mesure de répondre aux normes et aux standards internationaux en matière de qualité et de sécurité.
En bref, le marché automobile demeure confronté à des défis à plus d’un niveau pour répondre aux aspirations et espoirs du citoyen. Des spécialistes estiment que le nombre de sous-traitants dans le domaine de la pièce de rechange des véhicules est «faible» par rapport aux défis qui attendent l’Algérie dans le domaine de la fabrication.
Il faut dire que le secteur de la sous-traitance est considéré comme similaire au secteur industriel en Algérie, dont la contribution au produit intérieur brut ne dépasse pas 5% malgré toutes les capacités et les atouts disponibles. C’est en cela que la rencontre organisée par Stellantis, qui est le 4eme groupe autos mondial, revêt, un intérêt tout particulier. Cette rencontre, qui a réuni 90 opérateurs de 7 pays, soit l’Algérie, la Turquie, la France, l’Italie, la Tunisie, le Portugal et la Chine, vise à présenter la stratégie du groupe Stellantis en matière d’achat et d’approvisionnement en pièces et composants automobiles. Durant cette rencontre, le ministre de l’Industrie et de la Production pharmaceutique a expliqué que son ministère ambitionne « de construire des partenariats gagnants dans différents domaines de sous-traitance, soit localement ou en joint-venture pour satisfaire la demande nationale ou à l’export ».
Il a également souligné la volonté du ministère de l’Industrie et de la Production pharmaceutique et son engagement à bâtir une base solide pour le développement de l’industrie automobile en s’associant avec des partenaires ayant une grande expérience dans ce domaine. « Cette démarche vise également à constituer une base de PME sous-traitantes afin d’assurer une intégration locale en valorisant les matières premières et en stimulant le progrès technologique, scientifique et l’innovation « , a-t-il noté.
Il a, par ailleurs, estimé que l’écosystème est aujourd’hui favorable pour attirer les investissements nationaux et étrangers dans l’industrie automobile, mettant en avant les avantages offerts par la loi sur la promotion de l’investissement.
Le chef d’opération Moyen-Orient et Afrique du groupe Stellantis, Samir Cherfan, a souligné pour sa part que le projet Fiat Algérie est un premier écosystème automobile intégré en Algérie, que les sous-traitants peuvent rejoindre.
L’Ambassadeur d’Italie en Algérie, Alberto Cutillo, a souligné que le gouvernement italien suit le projet Fiat Algérie avec « beaucoup d’attention », ajoutant que l’Italie est prête à continuer à accompagner l’Algérie dans l’implantation de l’industrie automobile, à travers un partenariat gagnant-gagnant qui caractérise les relations bilatérales entre les deux pays.
Des observateurs soulignent que toutes les pièces du puzzle sont réunies pour développer cette industrie, et l’élever à un rang international, mais soulignent aussi, que les sous-traitants sont dans l’obligation de plus investir dans le Recherche et le développement, car de la même manière que la numérisation s’impose à l’industrie automobile, les exigences en matière de durabilité sont beaucoup plus élevées. L’industrie de la sous-traitance ne doit nullement se cantonner dans, la fabrication de pièces, mais aussi penser à leur durabilité. Car d’ores et déjà, il faut penser à mettre en place un système de vente de pièces détachées automobiles remises à neuf et de haute qualité, ainsi qu’un système de retour qui recycle chaque produit. Et c’est en cela que la sous-traitance se pérennisera
Par Réda Hadi