Industrie: Ralentissement de la production au 2e trimestre 2024
Dans le secteur industriel, les chefs d’entreprises publiques prévoient une augmentation de la production et de la demande, tandis que leurs homologues du secteur privé anticipent plutôt une stabilité. Certains secteurs, comme les matériaux de construction et la sidérurgie, envisagent une dynamique positive avec une hausse de l’activité, alors que les industries chimiques et agroalimentaires prévoient une baisse de la demande et de l’activité. Les perspectives pour le prochain trimestre varient ainsi selon les secteurs, selon le dernier rapport de l’Office National des Statistiques (ONS), intitulé «Enquête sur la situation et les perspectives dans l’industrie au 2e trimestre 2024».
Le rapport de l’ONS pour le deuxième trimestre 2024, basé sur une enquête d’opinion auprès des chefs d’entreprises, brosse un tableau général de la situation industrielle en Algérie. Il révèle un ralentissement global de l’activité par rapport au trimestre précédent, avec un taux d’utilisation des capacités de production majoritairement compris entre 50 % et 75 %. Près de 32 % des entreprises publiques ont rencontré des difficultés d’approvisionnement en matières premières, entraînant des ruptures de stock atteignant jusqu’à 29 jours.
Les réponses des entreprises mettent en évidence des tendances contrastées selon le secteur. La demande pour les produits fabriqués a augmenté dans le secteur public, alors qu’elle est restée stable dans le secteur privé. La majorité des entreprises affirment avoir pu satisfaire les commandes reçues, maintenant des stocks jugés normaux par les chefs d’entreprise. Sur le plan structurel, le rapport met en exergue des défis communs : la vétusté des équipements, les difficultés d’approvisionnement en matières premières et les contraintes de trésorerie. Ces problèmes structurels poussent de nombreux chefs d’entreprise à plaider pour la modernisation des équipements, afin d’améliorer la productivité sans recourir à des embauches massives. Environ 62 % des entreprises publiques et 24 % des entreprises privées ont été confrontées à des pannes d’équipement au cours du trimestre, bien que celles-ci aient été généralement de courte durée. Pour beaucoup, investir dans le renouvellement des équipements est perçu comme une stratégie plus prometteuse que l’augmentation des effectifs pour renforcer les capacités de production.
En matière de trésorerie, environ 70 % des entreprises publiques et privées considèrent leur situation comme stable, malgré des problèmes persistants tels que les longs délais de recouvrement des créances et des coûts d’exploitation élevés. Ces facteurs continuent de peser sur leurs finances, bien que plus de 20 % des entreprises publiques et environ 2 % de celles du secteur privé aient pu obtenir des crédits bancaires sans grande difficulté.
Enfin, le rapport relève une baisse des effectifs dans les deux secteurs. Bien que la qualification du personnel soit jugée adéquate par 75 % des répondants dans le secteur public et 82 % dans le privé, certaines entreprises publiques éprouvent des difficultés de recrutement. Cependant, la majorité des chefs d’entreprise estiment que le potentiel de production ne pourrait pas être sensiblement amélioré par des embauches supplémentaires.
Par Mourad A.