15/05/2025
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Intégration de l’IA dans l’économie, innovation, compétitivité: L’Algérie adopte une stratégie nationale

L’Algérie se positionne aujourd’hui comme un acteur clé dans la transformation numérique du continent africain. Avec le lancement de sa première stratégie nationale pour l’intelligence artificielle, le pays amorce un tournant décisif dans son développement technologique. Cette initiative ambitieuse repose sur des axes stratégiques solides visant à intégrer l’intelligence artificielle dans divers secteurs économiques, stimuler l’innovation et renforcer la compétitivité à l’échelle nationale et régionale, comme l’a expliqué Nassima Arhab, Secrétaire Générale du Ministère de l’Économie de la Connaissance, des Startups et des Micro-entreprises.

Dans cette dynamique, l’Algérie a franchi une étape décisive en dévoilant la première version de sa stratégie nationale pour l’intelligence artificielle, a souligné Mme Arhab lors de son intervention sur les ondes de la «Chaîne I» de la radio nationale. Cette annonce a été faite lors de la cérémonie de clôture de la 3e Conférence africaine des startups, marquant un moment clé de la conférence. Cette initiative repose sur des axes essentiels, tels que le renforcement des infrastructures technologiques, l’élaboration de cadres juridiques adaptés, la sécurisation de l’utilisation de l’IA et la mise en place de formations spécialisées. L’objectif principal est de bâtir un écosystème durable où l’intelligence artificielle est intégrée dans différents secteurs, contribuant ainsi à stimuler l’innovation, à renforcer la compétitivité économique et à accélérer la transformation numérique du pays. Ce projet s’articule également autour de six axes majeurs, qui incluent la recherche scientifique, la création d’un environnement favorable à l’IA, et le soutien au développement des capacités locales dans ce domaine.

Parallèlement à ces efforts, l’Algérie complète sa stratégie par un soutien ciblé aux startups, notamment à travers la proposition d’un fonds africain pour financer les projets liés à l’IA. Cette initiative s’inscrit dans une vision plus large visant à retenir les talents africains et à encourager leur retour et leur implication locale. « Plus de 120 experts algériens, y compris des membres de la diaspora, ont été mobilisés, certains exprimant leur volonté de revenir investir dans le pays », a déclaré Mme Arhab, précisant que « ce rapprochement entre talents locaux et expatriés témoigne d’une ambition commune de dynamiser les projets technologiques et de renforcer la coopération régionale, comme l’illustre la signature d’un mémorandum d’entente avec l’Afrique du Sud, facilitant les échanges entre startups et investisseurs africains. »

Cependant, plusieurs défis demeurent pour la pleine réalisation de ces ambitions, notamment l’accès au financement, les infrastructures insuffisantes et le manque de sensibilisation aux opportunités technologiques. Pour surmonter ces obstacles, des solutions ont été proposées, telles que la diversification des sources de financement, la création d’une bourse pour les startups et l’intégration de solutions technologiques dans le cadre du développement durable. « Ces mesures visent à garantir la pérennité des projets tout en renforçant leur compétitivité », a-t-elle ajouté.

Pour une coopération renforcée entre l’Algérie et l’Afrique

Sur le plan continental, Mme Arhab a indiqué que l’Algérie joue également un rôle clé dans l’adoption d’une stratégie continentale unifiée pour l’intelligence artificielle, visant à renforcer la coopération entre les pays africains. « Cette initiative a pour objectif de créer un cadre réglementaire commun pour la gestion des données, la protection de la vie privée et le respect des principes éthiques. Elle vise à favoriser un développement technologique équilibré et inclusif sur le continent, permettant à l’Afrique de tirer pleinement parti des opportunités offertes par l’IA », a-t-elle expliqué.

De son côté, le Pr Merouane Debbah, président du Conseil scientifique de l’intelligence artificielle, a soulignélors de la cérémonie de clôture de la 3e Conférence africaine des startupsque l’adoption de cette stratégie par l’Algérie permet de réduire la dépendance aux technologies importées et d’assurer un leadership africain dans ce domaine. L’objectif est d’offrir des solutions algériennes adaptées aux besoins locaux et de mettre en place des centres de données, tout en définissant des secteurs prioritaires pour l’utilisation de l’IA, tels que l’agriculture, la santé et l’industrie. Pour la mise en œuvre de cette stratégie, les autorités publiques ont affecté un budget spécial, consolidant ainsi la position de l’Algérie comme un leader de l’IA en Afrique.

L’économie de la connaissance et l’intelligence artificielle se positionnent ainsi comme des leviers essentiels pour renforcer la compétitivité économique, créer des emplois et générer de la richesse. La Conférence africaine des startups, l’un des plus grands événements consacrés à l’innovation en Afrique, a illustré cette dynamique. En réunissant 25 000 participants, 500 startups, 100 investisseurs de 50 pays africains, ainsi que des délégations officielles et des experts internationaux, cet événement a mis en lumière l’importance de l’innovation technologique pour le développement économique et social du continent, soulignant l’engagement croissant de l’Afrique dans la révolution numérique.

Par Mourad A.

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