La culture risques en Algérie: Un enjeu à relever et une valeur à développer
La maîtrise des risques est devenue depuis quelques années au cœur des préoccupations des autorités financières, des actionnaires et des dirigeants des différentes banques. Si l’objectif parait clair, le chemin pour y parvenir est bien plus complexe. Car maîtriser ses risques c’est bien un des défis que les banques et les autorités financières ont à affronter et ce depuis leur origine. En Algérie, la maîtrise des risques est devenue depuis quelques années au cœur des préoccupations des autorités financières, actionnaires et des dirigeants des différentes banques.
Dans une étude de la revue «recherches éco » deux chercheurs enseignants à l’université Blida 2, affirment que le rôle primordial de la fonction management des risques est devenu «absolument central dans la création de valeur et également la prévention de sa destruction». Être un acteur majeur de la maîtrise des risques. Voici en quoi se résument souvent les attentes des banques et des institutions financières. D’aucuns affirment que les établissements bancaires doivent être spécialisés dans la prise de risques. C’est dans leur ADN puisque inhérent à leur activité, d’ou la maitrise de ce facteur. En Algérie, les banques sont plutôt timides en la matière, en dépit des dispositions législatives, prises par les autorités tant politiques que financières. Et en cela, beaucoup soulignent que c’est une question de culture. Pour les deux chercheurs algériens, ils disent que le suivi permanant des opportunités et menaces est « l’un des moyens les plus importants pour prendre des décisions au temps opportun ». Aussi, ils recommandent d’«instaurer au niveau des institutions financières (banques, compagne d’assurance, entreprise de bail….) une culture des risques qui permettra d’anticiper les différents types de risques pourront mettre en danger l’attente des objectifs et par conséquence la mise en cause sa pérennité ». Il sera également question, selon les universitaires, de «faire maîtriser les facteurs de risque revient donc à diminuer significativement le risque qu’il engendre, au tour de cette conclusion, il est important de surveiller à jour les changements sur l’environnement externe et interne à la banque».
Dans le même registre, l’étude note qu’il est indispensable de mettre en place un registre «risques/facteurs de risque », afin de bien connaitre en quotidien les menaces et opportunités interne à la banque ou externe. En effet, « la mise en place d’une direction des risques ou la structure de management des risques au niveau des banques commerciales est un maillon essentiel dans la performance, la rentabilité et la continuité d’exploitation». Or a trop vouloir être prudentes, les banques, n’ont elles pas altéré cette gestion? En effet, à force d’être timorées, ces institutions ont quelque peu dénaturé la fonction risques. D’autres experts financiers soulignent pour leurs parts, que de nos jours, les facteurs risques sont multiformes et plus nombreux. Et qu’à cela il convient de mettre en lumière l’extrême mouvance des risques et la complexité à les prendre en charge et à concevoir des mécanismes protecteurs efficaces. La panoplie sécuritaire est donc importante mais force est de constater que ces mécanismes demeurent insuffisants.
Car il est en effet acquis qu’une bonne maîtrise des risques reposant sur une culture risques développée est bénéfique au développement de l’activité, et sur la garantie sécuritaire.
Si la mesure du risque est importante, certains estiment que sa gestion principale consiste à agréger l’ensemble des risques majeurs et à assurer la cohérence d’ensemble de l’analyse des risques et des plans d’actions au niveau de l’organisation.
Par Reda Hadi