03/06/2025
ACTUALITEENERGIE

L’Algérie, leader africain du GNL avec une capacité de 25,3 millions de tonnes/an

Au cœur d’une compétition énergétique de plus en plus intense, l’Algérie s’impose en 2025 comme le premier acteur africain en matière de capacité d’isolation du gaz naturel liquéfié (GNL), avec une capacité totale de 25,3 millions de tonnes par an (Mtpa). Ce leadership s’inscrit dans un contexte continental en pleine transformation, marqué par une montée en puissance des projets de liquéfaction, alors que l’Afrique affirme progressivement sa place dans le marché mondial du GNL.

Selon un rapport de la plateforme spécialisée « Attaqa.net », la capacité d’isolation de GNL sur le continent a atteint 77,3 Mtpa au début de l’année 2025, en hausse par rapport aux 75 Mtpa enregistrés fin 2024. Ce bond est en grande partie lié à l’entrée en production de la première phase du projet Tortue Ahmeyim, situé au large de la Mauritanie et du Sénégal, avec une capacité initiale de 2,3 Mtpa.

L’Algérie, forte d’une infrastructure historique dans le domaine du gaz, maintient la première place continentale grâce à quatre installations majeures réparties entre Skikda et Arzew, exploitées par la compagnie nationale Sonatrach. Dans la zone industrielle d’Arzew, les complexes GL1Z et GL2Z comptent chacun six unités de production, avec des capacités respectives de 7,9 et 8,2 Mtpa, tandis que le complexe GL3Z dispose d’une unité de 4,7 Mtpa. De son côté, Skikda contribue avec une unité de 4,5 Mtpa, portant l’ensemble à 25,3 Mtpa, un volume qui permet à l’Algérie de devancer le Nigeria sur ce segment stratégique.

Le Nigeria, deuxième producteur africain de GNL, affiche une capacité de 22,2 Mtpa, concentrée dans le complexe NLNG sur l’île de Bonny. Ce site regroupe six trains de liquéfaction, dont trois à 3,3 Mtpa chacun (T1 à T3), deux à 8,2 Mtpa (T4 et T5 ensemble), et un dernier de 4,1 Mtpa (T6).En troisième position, l’Égypte détient une capacité de 12,2 Mtpa, répartie entre la station de Damiette (5 Mtpa) et celle d’Idku (7,2 Mtpa via deux unités de 3,6 Mtpa chacune). Toutefois, les difficultés rencontrées par l’Égypte sur le plan de la production nationale, tombée à son plus bas niveau en neuf ans l’ont contrainte à reprendre les importations de GNL à partir de juin 2024, totalisant près de 4 Mt importés en onze mois, jusqu’en avril 2025.

Malgré l’augmentation des capacités, les exportations africaines de GNL ont reculé, atteignant 38,85 Mt en 2024 contre 41,32 Mt en 2023, selon le rapport annuel MENA and Global LNG Markets 2024. Ce recul s’est poursuivi au premier trimestre 2025 avec 8,88 Mt exportés, contre 9,93 Mt à la même période de l’année précédente. Deux facteurs majeurs expliquent cette tendance : la baisse des exportations algériennes et le basculement de l’Égypte vers l’importation.Dans ce contexte, le Nigeria est devenu le principal exportateur africain de GNL au premier trimestre 2025 avec 3,43 Mt, suivi de l’Algérie avec 2,24 Mt.

Alors que l’Algérie et le Nigeria occupent toujours le devant de la scène dans le secteur du gaz naturel liquéfié en Afrique, le continent connaît une véritable dynamique d’expansion, marquée par l’émergence progressive d’autres acteurs. L’Angola s’appuie sur son installation unique « Angola LNG » pour contribuer à cette montée en puissance, tandis que la Guinée équatoriale s’inscrit dans cette tendance grâce à la station « EG LNG ». Depuis 2022, le Mozambique s’est imposé comme un nouveau venu ambitieux avec l’entrée en service du projet offshore flottant Coral South, piloté par la société italienne Eni. Le Congo, bien que disposant d’une capacité plus modeste, fait partie de cette vague de pays africains qui misent sur le GNL pour renforcer leur présence énergétique à l’échelle mondiale. Quant à la Mauritanie et au Sénégal, ils ont franchi un cap décisif avec la mise en service du projet Tortue Ahmeyim début 2025, lequel a permis à la Mauritanie de rejoindre pour la première fois le cercle restreint des nations exportatrices de gaz naturel liquéfié. Cette accélération des projets à travers le continent dessine les contours d’une Afrique gazière plus structurée et résolument tournée vers les marchés internationaux. D’ici à 2050, la capacité de liquéfaction du GNL en Afrique pourrait représenter 19 % de la capacité mondiale estimée à 1.004 milliards de tonnes par an, en grande partie grâce à des projets d’envergure prévus au Mozambique, au Nigeria, en Mauritanie et au Sénégal. À l’échelle mondiale, selon les prévisions de l’OAPEC, la capacité totale de liquéfaction pourrait atteindre 515,6 Mtpa d’ici fin 2025, sous l’effet des extensions en Afrique, mais aussi en Amérique du Nord.

Par Mourad A.

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