17/09/2025
ACTUALITEAGRICULTURE/PÊCHE

L’Algérie, premier producteur arabe de poires

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Dans l’univers agricole maghrébin et arabe, souvent dominé par des cultures emblématiques comme l’olive, la datte ou l’agrume, la poire, un fruit discret, vient bouleverser les classements. Ce produit, souvent relégué au second plan, propulse aujourd’hui l’Algérie au rang de premier producteur de poires dans le monde arabe, selon un rapport publié par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).

Avec une production estimée à 170 000 tonnes métriques en une seule année, l’Algérie surclasse largement ses concurrents régionaux. L’Égypte, deuxième du classement, affiche une production de 82 000 tonnes, suivie du Maroc avec 35 000 tonnes et du Liban qui en produit 32 700 tonnes. Cet écart significatif illustre la dynamique silencieuse mais efficace du secteur arboricole algérien, en particulier dans la filière poire. Loin de la médiatisation des cultures plus emblématiques, la poire a su trouver ses marques dans les vergers algériens, portée par des conditions climatiques favorables, un savoir-faire agricole local et une extension progressive des superficies cultivées.

Pourtant, malgré cette avance régionale, la production reste presque exclusivement destinée au marché intérieur, sans débouché à l’international. La FAO note l’absence quasi totale d’exportations, alors même que cette performance pourrait offrir des perspectives économiques nouvelles pour l’Algérie. Les poires sont principalement consommées localement ou transformées industriellement, sans atteindre les marchés extérieurs. Plusieurs facteurs expliquent cette situation : un manque d’infrastructures adaptées au transport de fruits frais, une filière peu structurée pour l’export et une priorité donnée à la couverture de la demande nationale. Si cette orientation garantit une autosuffisance sur le produit, elle limite fortement les marges de valorisation économique.

À l’échelle mondiale, l’Algérie reste encore loin des grands producteurs. La Chine domine largement le marché avec près de 20 millions de tonnes, suivie par l’Union européenne (1,87 million de tonnes), l’Argentine (655 000 tonnes), la Turquie (620 000 tonnes) et le Chili (207 000 tonnes). Avec ses 170 000 tonnes, l’Algérie ne figure pas dans le top 5, mais sa progression est réelle et laisse entrevoir un potentiel de développement considérable, notamment à travers des investissements dans la transformation agroalimentaire et l’ouverture à l’exportation. Alors que les autorités algériennes multiplient les appels à la diversification de l’économie agricole, le cas de la poire constitue un exemple concret de réussite sectorielle encore sous-exploitée. Il ne tient qu’aux décideurs et aux opérateurs de transformer cette avance quantitative en succès économique durable.

Par M. A

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