Campagne moisson-battage: « La récolte 2025 sera plus abondante que la précédente »
Les prévisions des professionnels laissent entrevoir des résultats significatifs pour la campagne agricole en cours, qui devraient rapprocher davantage l’Algérie de l’objectif d’autosuffisance en céréales. Cette tendance est d’autant plus marquée dans les régions du Sud, où les rendements céréaliers s’annoncent particulièrement prometteurs.

La production enregistrée dans les wilayas du Sud est qualifiée d’« excellente » par le ministre de l’Agriculture, du Développement rural et de la Pêche. S’appuyant sur des indicateurs positifs relevés dans plusieurs wilayas, cette dynamique est attribuée à des conditions climatiques favorables, à la mise en service de nouveaux centres de stockage, ainsi qu’à un soutien renforcé aux agriculteurs.
Pour les acteurs du secteur, ces résultats viennent consolider les fondements d’une souveraineté alimentaire nationale, basée sur une production locale durable, en particulier au vu des rendements élevés enregistrés dans le Sud.
Lors du dernier conseil des ministres, le Président de la République avait ordonné, de renouveler et de mieux structurer l’organigramme pour la mise en œuvre des plans du secteur agricole et d’œuvrer et de veiller rigoureusement à réaliser, lors de cette campagne, des résultats supérieurs à ceux enregistrés la saison précédente.
Les prévisions et les projections sont si favorables, que le Secrétaire général de l’Union nationale des paysans algériens (UNPA), M. Khelfallah Mechri, a indiqué, dans une déclaration à l’APS, que la campagne agricole actuelle «s’annonce prometteuse» dans la plupart des wilayas, assurant que la récolte sera «supérieure à celle de l’année dernière» au vu de la bonne pluviométrie enregistrée, des efforts consentis par les professionnels et du rendement élevé dans les wilayas du sud qui recourent à l’irrigation à pivot central.
Selon lui, l’Algérie est sur le point de réaliser l’autosuffisance totale en blé dur (actuellement 80% est produit localement), notamment avec l’élimination des difficultés auxquelles étaient confrontés les agriculteurs, notamment en ce qui a trait à la collecte et au stockage des céréales, grâce à l’entrée en service des silos de proximité et centraux et à la mobilisation des moyens de transport.
De son côté, le président de la Chambre nationale d’agriculture (CNA), Mohamed Yazid Hambli, a affirmé ces performances s’inscrivaient dans le cadre du soutien continu à ce secteur stratégique, soulignant que «la campagne moisson-battage 2024-2025 connaissait une évolution par rapport à la saison précédente, grâce à une bonne pluviométrie et à l’étendue des superficies consacrées aux céréales dans les wilayas du sud, où « de bons résultats sont a priori enregistrés», a-t-il dit.
Aussi tous s’accordent à dire que la production de blé dur cette année est à même d’assurer l’autosuffisance et de ne plus importer ce produit en 2026. Il faut se souvenir qu’en 2024, cette production avait assuré 80% des besoins nationaux. Elle avait permis d’assurer 1,2 milliard de dollars au profit du Trésor.
Une tendance attendue encore cette année. Ce qui fera sans nul doute baisser la facture d’importation de blé dur. Faudrait-il rappeler dans ce sillage que selon le Conseil international des céréales, l’Algérie était le deuxième importateur de blé dur, avec un volume d’achat de 12,8 millions de quintaux en 2022/2023. Alors au titre de la saison agricole actuelle, une superficie de plus de trois (3) millions d’hectares a été consacrée à la culture céréalière, dont plus d’un million d’hectares pour la culture du blé dur et plus d’un million d’hectares pour l’orge.
Par ailleurs, 4,2 millions de quintaux de semences certifiées ont été mis à disposition afin de répondre à la demande enregistrée. Dans les wilayas du sud, où la campagne moisson-battage a débuté le mois dernier sur une superficie cultivée avoisinant les 150.000 hectares (+40.000 hectares par rapport à la précédente saison agricole), des résultats très positifs ont été enregistrés, selon les responsables locaux. Maintenant que l’autosuffisance totale est à portée de main, comme souligné par le ministre se référant à l’objectif fixé par le président de la République, l’enjeu est de maintenir cette cadence de production.
Par Réda Hadi