Le Brent à plus de 91 dollars
Les cours du pétrole montaient mardi, le resserrement de l’offre mondiale de pétrole contribuant à compenser les inquiétudes sur la demande. Mardi matin, le baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en novembre, prenait 0,84% à 91,40 dollars.
Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en octobre, gagnait 0,96% à 88,13 dollars. Les deux références mondiales du brut évoluent à des niveaux proches de leurs sommets depuis novembre. Le resserrement de l’offre mondiale compense pour l’instant largement les inquiétudes quant à la demande, affirment des analystes.
En effet, l’offre devrait continuer «d’être restreinte jusqu’à la fin de l’année, au moins à la suite de l’annonce récente de l’Arabie saoudite et de la Russie», rappellent les analystes, ce qui maintient les prix à un haut niveau. La semaine dernière, les deux poids lourds de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et leurs alliés (Opep+) ont en effet annoncé la prolongation de leurs coupes de production et d’exportations de brut jusqu’à la fin de l’année.
Pour sa part, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) entrevoit un pic de la demande pour l’ensemble des énergies fossiles (pétrole, gaz et charbon) « dans les prochaines années » de la décennie, a affirmé mardi le directeur exécutif de l’institution de l’OCDE, Fatih
Birol, sur la base de nouvelles projections. «Même sans aucune nouvelle politique climatique, la demande pour chacun des trois combustibles fossiles devrait atteindre un sommet dans les années
à venir», a indiqué Fatih Birol dans une tribune publiée par le Financial Times, en assurant que «c’est la première fois qu’un pic de demande est visible pour chacun de ces carburants au cours de la décennie», et plus tôt que prévu par de «nombreux personnes». Ces nouvelles perspectives sont basées sur de nouvelles projections du prochain rapport annuel 2023 de l’AIE attendu le mois prochain.
Jusqu’ici l’AIE, basée à Paris, anticipait un pic de la demande globale du pétrole avant la fin de la décennie, mais elle inclut désormais, outre le charbon, le gaz naturel. L’AIE estimait que la demande mondiale de pétrole allait continuer d’augmenter, mais que la croissance de celle-ci «devrait significativement ralentir d’ici 2028», à la faveur de l’essor de la voiture électrique, selon son rapport 2023 sur cette énergie fossile, vision à cinq ans du marché, publié en juin dernier. Dans son précédent rapport « World Energy Outlook » de 2022, l’AIE voyait «la demande mondiale de pétrole rebondir malgré des prix élevés, culminer et se stabiliser après 2035». Ces prévisions ne peuvent être que bénéfiques pour les pays exportateurs de pétrole, dont l’Algérie.
Par Sirine R/Agence