Le brut algérien grimpe à la 2e place des pétroles arabes
Dans un marché pétrolier marqué par une baisse généralisée des prix, le brut algérien, connu sous le nom de Sahara Blend, s’est distingué en mai 2025 en se hissant à la deuxième place des pétroles arabes les plus chers. Avec un prix de 64,47 dollars le baril, il devance pour la première fois les bruts koweïtien et émirati, habituellement mieux valorisés sur les marchés internationaux.
Selon la plateforme spécialisée « Attaqa.net », ce repositionnement inattendu du brut algérien intervient dans un contexte de repli généralisé des prix du pétrole. Le panier de l’OPEP a enregistré une baisse de 7,8 % par rapport au mois d’avril, tombant à 63,62 dollars, tandis que le Brent a reculé à 64,01 dollars, en baisse de 2,45 dollars, et le WTI à 60,94 dollars, en recul de 2,02 dollars. Le rapport mensuel de l’OPEP confirme que le Sahara Blend, aux côtés du brut Es Sider libyen, a connu la plus faible baisse mensuelle parmi les bruts arabes, avec une perte de seulement 3,48 dollars. À titre de comparaison, le brut koweïtien a chuté de 6,34 dollars, et le brut léger saoudien de 5,92 dollars.
Ce comportement plus stable du brut algérien lui permet de se positionner juste derrière l’Arabian Light saoudien, qui reste en tête avec un prix de 65 dollars le baril. Il devance désormais plusieurs autres bruts arabes, dont le brut koweïtien coté à 63,94 dollars, le Murban émirati à 63,63 dollars, le EsSider libyen à 63,52 dollars, ainsi que le Bassorah moyen irakien dont le prix a atteint 63,23 dollars.
Cette remontée du Sahara Blend dans le classement intervient toutefois dans un contexte de fort recul annuel. Sur les cinq premiers mois de 2025, le brut algérien a perdu 13,20 dollars par rapport à la même période en 2024, enregistrant un prix moyen de 72,28 dollars, contre plus de 85 dollars un an plus tôt. Ce paradoxe entre baisse tendancielle et performance mensuelle illustre une certaine résilience du brut algérien. Si la demande mondiale ralentit et que les cours s’ajustent à la baisse, la qualité du Sahara Blend, sa stabilité logistique et son positionnement géographique peuvent jouer en sa faveur sur les marchés régionaux, voire internationaux.
La remontée du Sahara Blend dans la hiérarchie des bruts arabes pourrait constituer une opportunité stratégique pour l’Algérie, dans un moment où le pays cherche à relancer ses exportations et à maximiser ses recettes pétrolières dans un environnement concurrentiel. Ce changement de dynamique intervient alors que le brut algérien reste compétitif, tout en bénéficiant d’une meilleure résistance aux fluctuations mensuelles. Un argument de poids à intégrer dans la politique de commercialisation de Sonatrach et dans les négociations futures avec les clients.
Par M. A.