Le président Tebboune rassure sur la situation économique: Tous les indicateurs sont au vert
Affichant une vision résolument optimiste et stratégique, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a mis en avant les progrès tangibles de l’économie nationale lors de son entrevue périodique avec les médias algériens, diffusée vendredi soir. L’Algérie avance à pas sûrs et confiants vers une économie diversifiée, libérée de la dépendance aux hydrocarbures», a-t-il affirmé, soulignant la robustesse des indicateurs économiques, les réformes en cours et la volonté d’ancrer le pays dans une trajectoire de croissance durable.

À travers ses déclarations, le chef de l’État a défendu une politique économique fondée sur la souveraineté, l’efficacité de la gouvernance et la justice sociale, tout en répondant aux critiques sur l’endettement et les transferts sociaux.
D’emblée, le chef de l’État a insisté sur la solidité des fondamentaux économiques du pays. Tous les indicateurs sont, selon lui, au vert : la croissance économique devrait dépasser les 4 %, soit l’un des taux les plus élevés de la région méditerranéenne, tandis que l’inflation a été ramenée de 9,7 % en 2020 à moins de 4 % en 2025. Il a également révélé que les réserves de change atteignent aujourd’hui environ 70 milliards de dollars, démentant ainsi les rumeurs alarmistes sur leur prétendue chute. À cela s’ajoute l’absence totale de dette extérieure, un signe fort de la stabilité financière du pays. Face aux inquiétudes exprimées dans certains rapports internationaux sur la dette intérieure, le président a balayé les craintes, affirmant qu’«aucun pays n’est à l’abri du déficit budgétaire», et rappelant que l’Algérie, fidèle à son caractère d’État social, adapte les recommandations extérieures à ses propres priorités économiques et sociales.
Pas d’austérité
Il a exclu toute mesure d’austérité, assurant que «la gestion optimale selon des priorités bien définies» remplace les politiques restrictives, même en période de baisse des prix du pétrole. «Il n’y a aucun danger imminent pour l’économie nationale», a-t-il affirmé, soulignant que les transferts sociaux, estimés entre 13 et 15 milliards de dollars par an, ainsi que l’allocation chômage unique en dehors de l’Europe occidentale sont maintenus sans mettre en péril l’équilibre économique. «L’Algérie est en train de créer des emplois à tour de bras… c’est un pays qui arrive, il faut lui faire mille calculs», a-t-il résumé, en évoquant les 13 000 projets d’investissement actuellement en cours, dont l’objectif est de renforcer la production nationale dans tous les secteurs économiques, afin de réduire les importations et d’encourager les exportations hors hydrocarbures.
Le Président Tebboune a affirmé que « 80 à 85% des objectifs fixés en matière d’investissement et de relance du développement» ont été atteints, mettant en avant l’importance des projets d’investissement enregistrés dans plusieurs secteurs.
Signe de cette volonté de diversification, l’industrie automobile occupe une place de choix dans la stratégie du gouvernement. Le chef de l’Etat a annoncé l’installation prochaine de grandes marques internationales en Algérie, avec des taux d’intégration « élevés dès le départ ». Il a notamment cité la dynamique positive de l’usine « Fiat » à Tafraoui (Oran) et évoqué un taux d’intégration prévu de 40 % pour certains modèles. À l’inverse, il a rappelé que «Renault n’a jamais dépassé les 5 % de taux d’intégration», conditionnant sa reprise à des standards industriels plus rigoureux. «Nous avons tourné la page de l’ancienne logique d’assemblage vide de valeur ajoutée. Désormais, toute importation de véhicules sera conditionnée par l’existence d’un réseau de services après-vente», a-t-il averti, tout en réaffirmant l’objectif de bâtir un écosystème national de sous-traitance.
« Autosuffisance en blé dur atteinte pour la première fois depuis 63 ans »
L’agriculture constitue une autre locomotive de cette transformation. Le président a salué les performances des agriculteurs et des investisseurs, soulignant que ce secteur, autrefois considéré comme social, est devenu un pilier économique. Il a notamment révélé que l’Algérie avait atteint l’autosuffisance en blé dur pour la première fois depuis 63 ans, tout en poursuivant les efforts pour couvrir les besoins en blé tendre, maïs et orge. Évoquant les ressources hydriques, il a rappelé l’existence de 87 barrages à travers le pays, tout en appelant à «intensifier les efforts dans le traitement des eaux usées», en partenariat avec les start-up, afin de faire face aux défis du changement climatique. Par ailleurs, il a vanté les avancées en matière de numérisation et d’intelligence artificielle, affirmant que l’Algérie progresse vers une gouvernance économique plus transparente, fondée sur des données précises. Cette stratégie vise notamment à intégrer progressivement l’économie informelle à travers la codification de la micro-importation et l’encouragement de l’auto-entreprenariat.
Des mesures pour éradiquer l’informel
En parallèle, le président de la République a déclaré une véritable guerre à l’économie informelle, qu’il juge nuisible au développement du pays. «L’économie informelle doit disparaître», a-t-il martelé, évoquant des situations choquantes où «des appartements entiers sont remplis de billets de banque». Préférant convaincre plutôt que réprimer, il a tout de même averti : «Celui qui achète une villa à 40 milliards, il doit déclarer 40 milliards». Dans cette logique, de nouvelles mesures seront mises en place pour intégrer ces flux financiers dans le circuit officiel.
Par ailleurs, le chef de l’Etat a réitéré son engagement à honorer ses promesses électorales jusqu’à la fin du mandat. Il a évoqué la nécessité de revoir certains ministères à «faible rendement» et assuré que les réformes se poursuivront jusqu’en 2025, voire 2027, conformément à la feuille de route fixée. Sur le plan diplomatique, le président a réitéré l’attachement de l’Algérie au principe de non-ingérence, rappelant son soutien aux peuples maliens, libyens, nigériens et sahraouis. Il a également mis en avant la fidélité du pays au principe du non-alignement, tout en entretenant de «bonnes relations avec les États-Unis, la Russie et la Chine», ainsi qu’avec l’Asie du Sud-Est.
Par Mourad A.