15/05/2025
ACTUALITENATIONAL

Les ports algériens à l’heure de la performance: Cap sur la modernisation et l’efficacité

Portée par une dynamique économique affirmée et une volonté politique de transformation, la filière portuaire algérienne poursuit sa mutation. Entre performances records, numérisation avancée et investissements colossaux, une nouvelle ère s’annonce pour le transport maritime national, au service de la diversification des exportations.

La réforme portuaire représente un tournant stratégique dans l’histoire des ports algériens. Aujourd’hui, ses effets sont visibles non seulement dans les chiffres, mais aussi dans l’organisation du travail et la reconnaissance internationale des infrastructures. En 2023, les exportations algériennes hors hydrocarbures ont franchi un seuil historique de plus de 5 milliards de dollars, là où elles ne représentaient que quelques millions par le passé. Pour 2024 et 2025, l’ambition est clairement de dépasser les 7 milliards de dollars. Le trafic global dans les ports algériens en 2023 a atteint 126 millions de tonnes, dont 60 millions de tonnes hors hydrocarbures. Pour 2024, ce volume est prévu pour atteindre 130 millions de tonnes, avec une croissance de 3 %, dont 65 millions de tonnes hors hydrocarbures, soit une hausse de 8 %. « Ces chiffres témoignent clairement de la vitalité croissante du commerce extérieur hors pétrole », a souligné Mohamed Karim Eddine Harkati, président-directeur général de SERPORT, lors de son passage sur la « Chaîne I » de la radio nationale. L’évolution des conteneurs illustre également cette dynamique. En 2023, 1,5 million de conteneurs ont été traités, et cette tendance se poursuit. Au premier trimestre 2024, 429 000 conteneurs ont été traités, et en 2025, le chiffre devrait atteindre 483 983, marquant ainsi une progression de plus de 12 %.

Le plan d’investissement 2024-2025 du groupe SERPORT, avec une enveloppe de 29 milliards de dinars, vise à moderniser les équipements portuaires. Cette initiative permettra l’acquisition de grues, chariots élévateurs, scanners et autres matériels de manutention de dernière génération. L’objectif est d’améliorer l’efficacité logistique, de réduire les délais de traitement des marchandises et de limiter les pénalités liées aux retards. Ces enjeux sont d’autant plus cruciaux dans un environnement de concurrence régionale croissante.En parallèle, des projets d’infrastructure d’envergure sont en cours. À Jijel, le port de DjenDjen se transforme en un hub régional stratégique, capable de recevoir des navires de plus de 14 000 conteneurs, avec une capacité annuelle prévue de 2 millions de conteneurs. À Annaba, la construction d’un quai de 1 600 mètres permettra d’accueillir des navires de grande capacité dans le cadre du projet d’exportation du phosphate. À Arzew, l’extension de la capacité portuaire de 4 millions de tonnes et la création d’un centre de maintenance navale visent à réduire la dépendance aux services étrangers. « Cette dynamique d’investissement illustre notre volonté de faire des ports algériens des plateformes compétitives à l’échelle internationale », a précisé M. Harkati.

Dans un autre registre, les ports algériens ont démontré leur efficacité dans des opérations d’intérêt public, comme celle lancée pour l’Aïd al-Adha. Sur instructions du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, une vaste opération d’importation de moutons à prix abordables a été mise en place pour répondre à la demande des citoyens pendant la fête. Grâce à une coordination parfaite entre les ministères des Transports, de l’Agriculture, les Douanes et la société LogiTrans, les moutons ont été rapidement acheminés des navires vers des camions spécialisés, avant d’être envoyés dans des zones de quarantaine sanitaire. Le port d’Alger a accueilli deux cargaisons majeures : la première avec près de 15 000 têtes, suivie d’une seconde de plus de 11 000, et une troisième cargaison est attendue en fin de semaine. Cette logistique fluide a impliqué plusieurs ports à travers le pays, d’Annaba à Ghazaouet, en passant par DjenDjen, Béjaïa, Skikda, Mostaganem et Oran, à l’exception du port d’Arzew, réservé aux activités pétrolières. « Cette opération illustre parfaitement notre capacité à réagir vite, efficacement, et au service du citoyen », a déclaré Mohamed Karim Eddine Harkati. Sur un autre plan, le secteur portuaire a également montré sa réactivité grâce à une série de réformes structurelles mises en œuvre sous la supervision du ministère des Transports. Depuis février dernier, six ports clés (Alger, Annaba, DjenDjen, Béjaïa, Mostaganem et Oran) fonctionnent désormais 24 heures sur 24. « Ce changement a permis de réduire considérablement les délais de traitement tout en offrant aux exportateurs un service continu et plus compétitif. Certaines taxes portuaires ont même été réduites de jusqu’à 50 % pour encourager l’export », a souligné M. Harkati. Ces réformes visent à positionner l’Algérie comme un carrefour logistique stratégique entre l’Europe, l’Afrique et le Moyen-Orient. « Ce que nous construisons aujourd’hui, ce sont les fondations d’un commerce extérieur plus fort, plus diversifié, plus agile. Les ports ne sont plus de simples points de passage ; ce sont des moteurs de croissance », a conclu le PDG de SERPORT.

Par Mourad A.

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