L’université prête à accompagner les entreprises
L’un des classements mondiaux des universités, à savoir le Webometrics, vient de révéler, dans son classement 2024, que 13 des universités algériennes comptent parmi les meilleures classées mondialement. Il faut, préciser que le critère de ce classement est celui de la visibilité sur le web, comme son nom l’indique.
Parmi celles-ci figurent l’université des Frères Mentouri de Constantine, l’USTHB d’Alger (université des sciences et technologies Houari Boumediène), celle de Aboubaker Belkaid de Tlemcen. Or en économie, il faut innover pour durer, et en cela, le rôle de nos universités est primordial pour nos entreprises, à condition que celles-ci intègrent dans son plan de charge la recherche scientifique.
A ce sujet, le professeur Mohamed Bouhicha, directeur général de recherche scientifique au ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, qui s’est exprimé chez nos confrères de la radio nationale, précise que cela (le classement) est le résultat du remarquable travail de l’une des commissions installées par le ministre du secteur, à savoir celle chargée de donner plus de visibilité à nos universités à l’internationale.
Et de préciser, qu’un « autre classement, le THE Young (le Times Higher Education) », fait ressortir de son côté que le nombre des universités algériennes classées est passé de 11 à 21 entre 2023 et 2024.
Evoquant ce que peut apporter l’université aux entreprises algériennes, il souligne que la production nationale, ne peut se contenter de l’intégration et elles devront passer à l’innovation pour durer. Ceci est particulièrement vrai pour les secteurs clés et d’avenir sur lesquels misent l’État et les industriels, comme l’électronique, ou l’automobile.
Pour ce responsable, l’entreprise algérienne doit intégrer dans son plan de charge la recherche scientifique, car celle-ci est garante de sa pérennité à l’heure, où, les défis sont grands pour l’Algérie.
Et de ce fait, il juge nécessaire, voire vital pour l’entreprise, l’apport des chercheurs et des développeurs et autres porteurs de projets innovants. Il énumère en filigrane les moyens de financement adaptés à ce type d’approche susceptible de créer des milliers d’entreprises innovantes pour relever le challenge des nouveaux choix économiques.
Les centres de recherche et les différents laboratoires relevant du ministère de l’Enseignement supérieur développent des inventions pour «pratiquement tous les secteurs», tout en précisant que «la priorité est accordée aux secteurs stratégiques, à savoir la sécurité alimentaire, les énergies renouvelables et la santé des citoyens». Selon ce même responsable, les travaux de recherche sont valorisés et la parole est donnée aux scientifiques. Il cite à ce propos une cinquantaine de travaux de recherche qui ont déjà été communiqués aux différents secteurs en vue de les rentabiliser. Il évoquera les innovations proposées au secteur de l’agriculture et portant sur l’amélioration et la conservation des céréales et servant à sélectionner les meilleures semences résistantes aux changements climatiques. Il précise aussi que les essais de la culture du Safran, sont remarquables et les qualités produites sont autant meilleures que celles de l’Iran. IL ajoute aussi et surtout, que ces résultats, n’ont été obtenus que grâce à la recherche et l’innovation sur des méthodes d’irrigation, crées par nos chercheurs, et ce dans 13 wilaya, et dans le Sud algérien.
Il a néanmoins déploré le manque d’implication des entreprises dans le développement de la recherche scientifique et l’absence d’intérêt des investisseurs pour les produits proposés par les chercheurs.
«C’est pour cette raison que nous encourageons, aujourd’hui, nos chercheurs à créer leurs propres entreprises et développer des produits finis qui constitueront une valeur ajoutée à l’économie nationale», a-t-il indiqué. Rappelons que les spécialistes appellent à hisser, sans plus tarder, le niveau de financement de la recherche scientifique.
Par Réda Hadi