Maroc: L’économie « fortement impactée » par la guerre en Ukraine
C’est le Haut-Commissariat au Plan qui dresse ce constat alors que le royaume chérifien doit faire face à plusieurs contraintes.
le monde est dans le flou, et le Maroc ne déroge pas à la règle. En effet, importateur de produits énergétiques et alimentaires, en particulier céréaliers, le royaume est « fortement impacté » par la guerre entre la Russie et l’Ukraine, avec une croissance au ralenti et une inflation exceptionnellement élevée, a averti le Haut-Commissariat au Plan (HCP).
Au contexte international marqué par les chocs de la crise du Covid-19 et du conflit entre la Russie et l’Ukraine, s’ajoute une sécheresse inédite, la pire depuis 40 ans, qui pèse « lourdement » sur l’économie du pays d’Afrique du Nord tributaire de son agriculture (14 % du PIB), a souligné le HCP dans un rapport présenté cette semaine aux médias. « Cette situation a perturbé la production et la consommation, entraînant une hausse importante des prix des produits de base », a constaté le HCP chargé des statistiques, des prévisions, et de la planification.
Hausse de l’inflation et ralentissement de la croissance
Ainsi l’inflation devrait atteindre « un seuil exceptionnel » de 4,9 % en 2022, « ce qui devrait affecter brutalement le pouvoir d’achat et peser sur la rentabilité de quelques secteurs productifs », avant d’être ramenée à 0,8 % en 2023, ajoute le HCP dans son « budget économique exploratoire 2023 ». « De ce fait, il serait rigoureux de prioriser le soutien au pouvoir d’achat dans les politiques publiques mises en place, et cibler les secteurs », préconise-t-il.
Quant à la croissance, elle devrait se situer à 3,7 % en 2023, contre 1,3 % en 2022, des prévisions toutefois « marquées par un niveau élevé d’incertitudes et des risques baissiers » liés notamment à la guerre en Ukraine, explique le Haut-Commissariat au Plan. Dans ses conclusions, il estime que « le Maroc devrait renforcer ses efforts dans le cadre de son engagement à atteindre les objectifs du développement durable […], notamment en matière de lutte contre les changements climatiques et leurs répercussions ».
Face à la crise, plusieurs aides ont été débloquées notamment au profit du secteur agricole (près d’un milliard d’euros) et des transporteurs routiers (200 millions d’euros). Le gouvernement a aussi doublé le budget consacré aux subventions pour le gaz butane, la farine et le sucre à hauteur de 32 milliards de dirhams (2,8 milliards d’euros).