18/09/2025
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Matériaux de construction: La nouvelle force de l’export algérien

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La 4ᵉ édition de la Foire commerciale intra-africaine (IATF), organisée à Alger, a mis en lumière le rôle croissant de l’Algérie dans le commerce continental, notamment à travers son secteur des matériaux de construction.

Devant un parterre d’acteurs économiques et institutionnels africains, le ministre du Commerce extérieur et de la Promotion des exportations, Kamel Rezig, a souligné l’importance stratégique de cette filière devenue un fleuron des exportations nationales.

L’Algérie est désormais un acteur incontournable sur le marché mondial des matériaux de construction. Le pays a su s’imposer, exportant son ciment, sa céramique, son acier, son marbre et son plâtre vers de nombreux pays. Cette transformation audacieuse, propulsant la nation du statut d’importateur à celui d’exportateur majeur, prouve la compétitivité et la qualité des entreprises algériennes. « L’Algérie est passée du statut de simple importateur à celui d’exportateur majeur de matériaux de construction », a affirmé le ministre en marge d’un atelier organisé par la Banque africaine d’import-export (Afreximbank), placé sous le thème « Autonomiser les entrepreneurs africains : accélérer le développement des infrastructures en Afrique ».

Cette dynamique s’inscrit dans une vision plus large portée par la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF). Pour Kamel Rezig, « l’intégration africaine passe d’abord par des infrastructures solides et modernes : routes, ports, lignes ferroviaires, aéroports, réseaux énergétiques et télécommunications ». Autant d’éléments indispensables pour fluidifier les échanges commerciaux et bâtir un marché africain compétitif. L’Algérie, a-t-il insisté, ne se limite pas à la seule production : elle investit également dans la formation d’ingénieurs et d’experts techniques dont le savoir-faire est sollicité à travers le continent. « Nos capacités ne se résument pas aux usines et aux chantiers. Nous exportons aussi de la compétence et de l’ingénierie », a précisé le ministre. La question du financement des projets africains a également été mise en avant. Dans ce domaine, le rôle de la Banque africaine d’import-export (Afreximbank) est jugé déterminant. Kamel Rezig a salué « une institution qui n’est pas seulement un acteur financier, mais un véritable partenaire stratégique », grâce à ses mécanismes innovants, ses plateformes techniques et son soutien aux entreprises africaines d’ingénierie et de construction.

Pour le ministre, l’IATF est bien plus qu’une foire : c’est « un espace de dialogue, d’échanges et de partenariats » qui ouvre de nouvelles perspectives pour le commerce intra-africain. Actuellement limité à 15 à 18 % des échanges du continent, ce commerce devrait connaître une forte expansion grâce à la ZLECAF et aux efforts conjoints des États africains. En accueillant cet événement, Alger s’affirme comme une capitale économique africaine et confirme son rôle de carrefour stratégique dans le développement des infrastructures et des échanges. « L’Algérie met toutes ses forces au service de la renaissance africaine », a conclu Kamel Rezig, réitérant l’engagement du pays à accompagner la mise en œuvre de projets structurants sur le continent.

Plus de 300 millions de dollars de contrats signés

Des accords ont été finalisés en marge de l’atelier. La journée a été marquée par la signature de plusieurs accords majeurs entre des entreprises algériennes et des partenaires africains, pour un montant global dépassant les 300 millions de dollars. La plus importante opération a été conclue par Madar Holding, qui a signé un contrat avec une entreprise libyenne pour l’exportation de sucre raffiné, d’une valeur de 180 millions de dollars. Cet accord confirme le rôle croissant de l’Algérie dans la sécurisation des approvisionnements alimentaires sur le marché régional.

Dans le secteur des matériaux de construction, le groupe Souakri a scellé une convention avec un partenaire libyen pour la fourniture de ciment, transporté par voie terrestre et maritime. Ce contrat, estimé à 51 millions de dollars sur une durée d’un an, illustre la compétitivité des produits algériens et leur attractivité sur les marchés voisins. De son côté, le groupe Condor a multiplié les engagements en signant six accords commerciaux avec des entreprises de Côte d’Ivoire, du Sénégal, d’Égypte, de Libye, de Tunisie et de Mauritanie. La valeur annuelle de ces partenariats est évaluée à 80 millions de dollars, témoignant de la stratégie offensive de ce leader algérien de l’électronique et de l’électroménager à l’international. En consolidant leur présence sur le marché africain, les entreprises algériennes confirment leur ambition de devenir des acteurs majeurs du commerce sud-sud. L’IATF 2025 apparaît ainsi non seulement comme un espace d’exposition, mais surtout comme un lieu où se scellent des partenariats stratégiques porteurs de croissance et de prospérité partagée.

Par Mourad A.

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