08/12/2024
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Phénomènes météorologiques extrêmes: Un défi croissant pour l’Algérie

L’Algérie se trouve de plus en plus exposée aux phénomènes météorologiques extrêmes, une réalité mise en lumière par Said Chelmouni, chargé de mission à l’Office national de la météorologie (ONM). Selon lui, les quantités de pluie qui tombent sur le pays, bien que relativement concentrées sur de courtes périodes, sont désormais équivalentes aux précipitations annuelles, avec des intensités de plus en plus élevées, perturbant ainsi l’écosystème global.

Une tendance inquiétante se dessine particulièrement dans le Grand-Sud algérien, où une tropicalisation progressive semble s’opérer. Les pluies diluviennes, telles que celles qui ont frappé la région de Béchar en septembre dernier, en sont une illustration frappante. En quelques heures seulement, cette région a enregistré des quantités de pluie correspondant à une année entière de précipitations. « Ces événements extrêmes, bien que bénéfiques pour certains secteurs comme l’agriculture, soulèvent des défis considérables, notamment en matière de gestion de l’eau et d’infrastructures hydrauliques. Les barrages sont remplis, mais les cycles agricoles nécessitent un temps spécifique pour tirer pleinement parti de ces ressources », a précisé Said Chelmouni.

La mission de prévoir et de quantifier ces phénomènes devient de plus en plus complexe. L’invité de la « Chaîne III » de la Radio nationale a expliqué : « Malgré l’instauration en 2017 de cartes de vigilance et de systèmes d’alerte avancée pour mieux anticiper les conditions climatiques, la quantification précise des orages violents demeure un défi, en particulier lors des périodes de transition comme l’été ou l’automne. » Le système de prévisions à court terme, qui permet de détecter ces phénomènes une à deux heures avant leur arrivée, représente un progrès considérable, offrant un précieux délai pour alerter aussi bien les autorités que les citoyens, a ajouté l’intervenant.

Interrogé sur la rigueur de l’hiver à venir, Chelmouni a précisé que les prévisions saisonnières sont établies à partir de modèles climatiques basés sur des statistiques et des scénarios historiques. « Pour la saison 2024-2025, les prévisions annoncent un léger déficit de pluviométrie dans certaines régions du Nord de l’Algérie durant les mois de novembre, décembre et janvier, avec des probabilités estimées entre 50 % et 70 %. Une tendance similaire est attendue pour le Grand-Sud, où des déficits de pluie sont également envisagés. », a-t-il déclaré. « Par ailleurs, les températures devraient rester saisonnières, avec une légère hausse par rapport aux moyennes climatiques habituelles. », a-t-il ajouté.

L’intervenant a également souligné que l’Algérie fait face à une fréquence accrue de phénomènes météorologiques extrêmes. Le pays, situé dans une zone géographique vulnérable, subit de plus en plus l’impact de conditions climatiques extrêmes. « L’influence de la Méditerranée, connue pour sa cyclogenèse, ainsi que celle du climat tropical du Sud, contribuent à ces phénomènes, avec une élévation de la température moyenne de 1°C, correspondant à une augmentation d’environ 7 % de l’humidité dans l’atmosphère », a-t-il expliqué.

Face à ces enjeux, Chelmouni a annoncé qu’un projet de mise en place d’un système d’alerte précoce contre les inondations a été lancé, en collaboration avec diverses institutions telles que l’ONM, l’Agence nationale des ressources hydriques (ANRH) et l’Agence nationale de gestion des risques majeurs (ANRM). Ce système vise à mieux gérer les crises liées aux inondations et autres catastrophes naturelles, et à protéger les populations des conséquences dévastatrices de ces phénomènes.

Par Mourad A.

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