Projet du gazoduc transsaharien: Une grande contribution aux approvisionnements de l’UE
Le gazoduc transsaharien (dit aussi NIGAL, pour Nigeria-Algérie), plus dénommé par Trans-SaharianGas-Pipeline (TSGP), devrait relier à partir de 2027 le Nigeria à l’Algérie pour transporter du gaz naturel vers l’Europe.
L’Algérie ne ménage pas ses efforts pour le faire aboutir, et dans son allocution prononcée, avant-hier, lors des travaux de la 3e édition du Forum international « Vers le sud: la stratégie européenne pour une nouvelle saison géopolitique, économique et socioculturelle en Méditerranée », le Ministre l’Energie et des Mines, Mohamed Arkab, a réaffirmé, que «notre pays œuvre d’arrache-pied à renforcer le projet du gazoduc transsaharien reliant le Nigeria à la rive nord de la Méditerranée, via l’Algérie et le Niger, à travers le raccordement au réseau gazier algérien ».
Le ministre a soutenu que ce projet « apportera une grande contribution aux approvisionnements en gaz naturel de l’Europe, et renforcera ainsi la sécurité énergétique de la rive nord de la Méditerranée », et «soutiendra également le développement socioéconomique des pays de transit», a-t-il ajouté.
L’importance que l’Algérie accorde à celui-ci a été souligné, en octobre 2021, par Visio conférence, à la réunion de haut niveau de la Commission Africaine de l’Energie (AFREC) au cours de laquelle, il a été souligné l’attention particulière accordée par l’Algérie à la concrétisation du projet de gazoduc transsaharien (TSGP) reliant le gaz naturel nigérian à l’Europe via le réseau de gazoduc algérien.
Pour l’histoire, l’idée d’un gazoduc reliant le Nigeria à l’Algérie a germé dans les années 1980, mais l’accord concrétisant la mise en œuvre du gazoduc trans-saharien n’a été signé que le 3 juillet 2009 par les gouvernements du Niger, du Nigeria et de l’Algérie. L’Europe est favorable à la construction de ce gazoduc dans lequel elle voit une source de diversification de ses fournisseurs en gaz.
Le projet est si important que les pays concernés ne ménagent aucuns efforts pour le faire aboutir. C’est dans ce sens que me ministre nigérian des Affaires étrangères, Yusuf Tuggar dans une déclaration à la presse en marge du 10e séminaire de haut niveau sur la sécurité et la paix en Afrique, explique que le projet du Gazoduc transsaharien (TSGP) reliant le Nigeria et l’Algérie, en passant par le Niger, réalise des progrès significatifs et notables, dans les régions algérienne et nigériane.
Il a, en outre, rappelé que l’Algérie et le Nigeria sont considérés parmi les plus importants pays producteurs de gaz, ajoutant que l’Europe a besoin de cette énergie, ce qui constituait une opportunité pour l’Algérie, le Nigeria et le Niger. Sur un autre registre, le ministre a souligné également que l’Algérie prendra part au débat stratégique avec ses partenaires européens sur la création du Corridor sud H2, pour transporter l’hydrogène renouvelable produit en Algérie vers l’Allemagne, via la Tunisie, l’Italie et l’Autriche.
Au plan régional, Arkab a réaffirmé la volonté de l’Algérie est forte, d’établir «un partenariat régional solide et efficace » et de devenir « un pôle énergétique dans la région et un axe d’échange énergétique grâce à de nombreux projets dont la liaison électrique et le Corridor sud H2 entre l’Algérie et l’Europe à même de booster la transition énergétique et d’appuyer le développement commun dans le bassin méditerranéen et l’Europe », soulignant l’attachement de l’Algérie à participer activement aux initiatives internationales pour la réduction des émissions des gaz à effet de serre et du méthane.
Par la même occasion, le ministre a affirmé que ce mégaprojet requiert l’établissement de partenariats solides entre les secteurs public et privé, relevant que cette coopération permettra de mobiliser les grands investissements de partenariat requis pour le développement des infrastructures de production, de stockage et de transport de l’hydrogène.
Aussi, l’Algérie ne cache pas sa détermination à devenir le principal fournisseur dans le domaine de l’hydrogène, au regard des énormes capacités et avantages dont elle dispose lui permettent d’occuper une place pionnière dans ce domaine.
D’autres parts, le ministre de l’Energie a également évoqué l’un des projets phares de l’Algérie, en l’occurrence le développement de l’interconnexion électrique entre le Nord et le Sud de la Méditerrannée , auquel une enveloppe de trois (3) mds USD a été allouée.
Par Réda Hadi