Recensement de la production nationale et sondage: L’informel une entrave problématique
L´opinion publique, les sondages comme instrument de mesure et d´information, sont une tâche ardue en Algérie, dans le sens où l’information est difficilement accessible, et acceptée par faute de paramètres mesurables, et cela nonobstant des problèmes exogènes et endogènes qui peuvent fausser les résultats. C’est du moins l’avis de Hassan Menouar président de l’Association « Al Aman » pour la protection des consommateurs, qui soulève la question de moyens et les problématiques liées à l’environnement économique, pour des résultats fiables. Certes en dépit de référents d’opinions par des instituts de sondage, l’association Al Aman, a lancé une campagne pour connaitre le genre de mode de consommation des algériens. Or selon Hassan Menouar, cette enquête d’opinion s’est trouvée un tant soit peu altérée et retardée, à cause principalement du marché informel.
Il faut savoir que le marché informel représente 40% des transactions commerciales, selon des chiffres avancés par les spécialistes. Il engendre une perte importante au Trésor public estimée à 2,6 milliards de dollars, suivant les statistiques officielles et à 400 milliards de dinars, selon les statistiques officieuses. Et c’est de cet aspect, que le président de cette association, s’est exprimé chez des confrères et a révélé que l’informel risque d’altérer les résultats du recensement de la production nationale et par la même connaitre les habitudes et le mode de consommation des algériens. Pour lui, le secteur de l’informel risque de fausser les données, et par conséquent les résultats, de l’opération de recensement de la production nationale, lancée le dimanche 29 décembre dernier, à titre pilote, dans la wilaya de Béjaïa. « L’informel a pris une grande place dans le marché et plus de 50% des produits consommés aujourd’hui proviennent de l’informel. Cela ne va pas être facile pour les pouvoirs publics de remettre de l’ordre dans ce secteur, ni pour les consommateurs qui doivent s’approvisionner ». « Ca va prendre du temps, mais le travail devrait être réellement serein, sérieux et efficace. Donc, il va falloir aller très fort et très loin dans la régulation des marchés », a-t-il ajouté. Selon lui, beaucoup de travail reste à faire pour réguler le marché, notamment en matière de traçabilité des produits et de visibilité sur la consommation.
« Nous attendons toujours la réalisation des infrastructures pour la régulation du marché, notamment, celui des produits alimentaires à commencer par les produits agricoles. Un travail a été fait, certes, mais en tant qu’association de protection des consommateurs nous devons parler de ce qu’il reste à faire », a-t-il déclaré.
Sur sa lancée, M. Menouar a ajouté que les Algériens sont dans l’attente de voir la numérisation prendre la place qu’elle devrait avoir pour une meilleure gestion de toutes les données. Il espère également voir la construction des centrales de distribution, des marchés de gros ainsi que des marchés de proximité.
De plus, il a appelé à la libération du foncier pour la réalisation des hypermarchés afin d’assurer la traçabilité des produits. Cela permettra, explique-t-il, de maitriser les coûts de vente, car une grande surface qui s’approvisionne directement chez le producteur évitera aux consommateurs tous les intermédiaires qui prennent chacun une marge, et parfois d’une manière informelle que même le trésor public n’en bénéficie pas.
Par Réda Hadi