19/07/2025
ACTUALITEFINANCE

Réformes financières en Algérie: La numérisation progresse, la finance islamique s’impose

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Le secteur financier en Algérie connaît une dynamique marquée par l’accélération des réformes structurelles et la montée en puissance de la finance islamique. Le ministre des Finances, Abdelkrim Bouzred, a affirmé, lors de ses interventions devant le Conseil de la Nation et l’Assemblée populaire nationale, que les transformations en cours ont atteint un stade avancé, en particulier dans les domaines de la numérisation, de la modernisation des moyens de paiement et du développement de la finance participative.

Intervenant lors d’une séance plénière consacrée à l’examen du projet de loi de règlement budgétaire de l’exercice 2022, le ministre a indiqué que les réformes engagées couvrent plusieurs volets, notamment les administrations fiscales, le budget, le Trésor public et les douanes. La digitalisation des transactions financières constitue, selon lui, un axe central dans cette stratégie, avec pour objectif de réduire les paiements en espèces et d’ancrer les pratiques électroniques dans les échanges économiques. «La modernisation des moyens de paiement électronique est à un tournant décisif, surtout depuis la création du Haut-commissariat à la numérisation », a-t-il déclaré, en annonçant des avancées notables d’ici la fin de l’année. Concernant les marchés publics, le ministre a précisé que le texte d’application de la loi n° 23-12 est en cours de finalisation. Il visera à offrir davantage de souplesse dans la gestion des marchés, tout en répondant aux attentes des institutions concernées.

Face aux inquiétudes liées à la faiblesse du recouvrement fiscal en 2022, M. Bouzred a rappelé l’impact de la crise sanitaire sur l’activité économique, qui a entraîné des retards de paiement chez de nombreux opérateurs.

Il a également annoncé la mise en place prochaine d’un système numérique de suivi des projets structurants, qui permettra aux services du ministère – en lien avec les élus – de contrôler les délais et les coûts des projets en cours de réalisation. Ce dispositif est attendu dans un délai d’un mois et demi.

Finance islamique : plus de 500 milliards de dinars de dépôts

Autre fait marquant : la montée en puissance de la finance islamique. Selon les données communiquées par le ministre devant les députés, les dépôts bancaires issus de la finance islamique ont atteint 506 milliards de dinars, dont 437 milliards ont été réinjectés dans le financement de projets et d’opérations commerciales.

À ce jour, plus de 745 000 comptes ont été ouverts dans le cadre de ce mode de financement alternatif. Le réseau bancaire dédié s’est également étoffé : 12 banques offrent désormais des services de finance islamique, dont deux exclusivement spécialisées, avec 87 agences et 861 guichets, majoritairement au sein des banques publiques.

Cette dynamique devrait se poursuivre avec la création envisagée d’une banque publique exclusivement dédiée à la finance islamique, ainsi que le lancement futur de Sukuk souverains et la mise en place de compagnies d’assurance Takaful, afin de couvrir l’ensemble de la chaîne de valeur financière selon les principes islamiques.

Engagement contre le blanchiment d’argent

Interrogé sur la lutte contre les flux financiers illicites, Abdelkrim Bouzred a réaffirmé l’engagement de l’Algérie à se conformer aux normes internationales en matière de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme. Il a rappelé la création, en 2020, d’un comité national d’évaluation des risques, qui a contribué à la mise en œuvre des recommandations du Groupe d’action financière (GAFI) pour la région MENA, et à l’élaboration d’un rapport national qui sera soumis à cette instance.

L’ensemble de ces initiatives traduit une volonté claire des pouvoirs publics de moderniser l’architecture financière du pays, de renforcer la transparence dans la gestion publique et de diversifier les outils de financement. Si des défis persistent, notamment en matière de mobilisation de l’épargne et d’inclusion financière, les réformes amorcées offrent des perspectives de transformation structurelle à moyen terme.

Synthèse Selma R

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