Régulation des produits agricoles: Création de la SARPA
Les hausses ponctuelles et insensées des produits agricoles, ont amené les pouvoirs publics à créer une société de régulation de ces produits.
Le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, a annoncé, à Alger, la naissance de la Société algérienne de régulation des produits agricoles « SARPA », conformément aux directives du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, visant à réguler l’approvisionnement en produits de large consommation et orienter l’excédent vers l’export.
Selon la même source, la société algérienne de régulation des produits agricoles (SARPA) a été créée, dans le but de réguler la production pour approvisionner le marché national en produits agricoles de large consommation dont les légumes et les fruits stockables, tout en orientant l’excédent vers l’exportation en coordination avec le ministère du Commerce
Dans une première étape, il sera procéder à la prise en charge des besoins du marché local, puis vers l’exportation, en ce sens il a été ouvert la voie à toutes les entreprises publiques ou privées, pour peu qu’elles se conforment au cahier des charges et qu’elles soient qualifiées pour toutes les étapes administratives, techniques et sanitaires
Il faut se rappeler que le président de la République, avait ordonné, lors d’une réunion du Conseil des ministres tenue fin avril dernier, la création d’un office chargé de l’achat, auprès des agriculteurs de tous les produits de large consommation.
La naissance de cette société, qui n’ a pas été appréciée évidement par les spéculateurs, a fait réagir des économistes et des ingénieurs agronomes.
Les économistes qui approuvent cette création, soulignent tout de même la forte réactivité de l’État qui a tranché avec les principes d’organisation économique antérieurs.
Mais ils précisent aussi, que face à l’instabilité des prix, il existe deux grandes catégories d’instruments de régulation : les instruments qui se proposent de limiter les effets négatifs de l’instabilité : instruments favorisant l’accès à l’alimentation des populations vulnérables
Les instruments qui cherchent à réduire les fluctuations de prix en elles-mêmes : on y distingue les instruments qui résultent d’une action collective mobilisant principalement des acteurs privés et les instruments qui relèvent de l’action publique.
L’insistance avec laquelle nombre d’observateurs reviennent depuis peu, de façon récurrente, sur l’indispensable régulation des marchés agricoles s’inscrit dans une conjoncture scientifique et politique, dans laquelle les déclarations ne prennent pas toujours de forme concrète. D’abord en raison du caractère fondamentalement polysémique de la notion de régulation. Ensuite, parce que les thuriféraires du marché libre continueront d’œuvrer pour moins de transparence.
Pour les agronomes, cette société ne peut d’utilité publique, que si elle est gérée par des professionnels, au faite de la question, et dont la probité ne peut souffrir d‘aucun éclat. L’enjeu est de taille, car le marché agricole est toujours sous l’emprise des spéculateurs, qui détournent les lois et s’en servent.
Ils précisent aussi, qu’il faut considérer les prix dans leur globalité de production, un paramètre que cette société ne doit pas négliger.
Pour eux, le rôle informationnel des prix ne tient pas si on ne prend pas en compte la diversité des causes de l’instabilité des prix. Outre l’instabilité d’origine « naturelle » (due aux aléas naturels affectant la production comme la pluie ou les attaques de criquets), l’instabilité des prix peut en effet être « endogène », c’est-à-dire être générée par le fonctionnement des marchés agricoles eux-mêmes. La tache s’avère rude, mais faisable.
Par Samir Chalabi