07/06/2025
ACTUALITENATIONAL

Rencontres périodiques du Président avec la presse: Les annonces de Tebboune

Comme c’est de tradition, le Président Tebboune a rencontré des membres des médias. Lors de cette rencontre, retransmise ce samedi par la télévision algérienne, le Président a fait beaucoup d’annonces. Aussi bien sur des questions économiques que sur celles liées à la diplomatie et à la politique étrangère. C’est dans un climat serein, le Chef de l’Etat, sans ambages a répondu aux questions, et remis de l’ordre sur certains sujets.

A la question de son éventuelle candidature, qui taraude toutes les sphères politiques, il affichera un large sourire pour dire qu’il ne répondra pas à cette question, laissant entendre que « chaque  chose en  son temps. Avant l’heure, ce n’est pas l’heure…», dit-il.

Cependant, le contenu de cette rencontre aura le mérite de laisser entrevoir plusieurs points qui clarifient la situation actuelle. Politique et économique.

Sur l’essentiel, Tebboune a expliqué sa vision et a notamment clarifié les motifs à l’origine de la décision d’anticiper les présidentielles. Il s’agit de « considérations purement techniques. Le mois de décembre n’a jamais été une date officiellement inscrite pour les élections…» Et d’ajouter que l’organisation des élections fixée au 7 septembre convient mieux aux citoyens et répond à ces seules motivations qui s’articulent autour du retour des périodes de vacances. Une date qui pourrait donc s’avérer plus appropriée. Le président Tebboune signalera au passage l’emballement de certaines voix qui se sont investies dans une campagne de propagande visant à suggérer l’existence d’un malaise au sein des centres de décision du pays.

Au registre économique, Tebboune aura été particulièrement confiant et sûr de ses prévisions. Il a notamment projeté l’Algérie sur une embellie à court et à moyen terme avec des chiffres aussi précis qu’éloquents.

Pour le premier magistrat du pays, à l’horizon « 2026, vers le premier trimestre, le PIB de l’Algérie atteindra les 400 milliards de dollars ». Pratiquement, d’ici là le PIB aura doublé, actuellement il est autour de 220 milliards de dollars.

Il cite également au chapitre des progrès le taux de croissance qui touche les 4,2%, tout en indiquant qu’en 2026, l’Algérie pourra être fière de se voir considérée comme « un pays émergent et non plus un pays en voie de développement ».

Le président rappelle que ces chiffres sont authentiques et parfaitement certifiés par les instances internationales tels la banque mondiale et le FMI.

Autant de projections que Tebboune construit sur des données actuelles qui suggèrent le démarrage d’une machine dont les résultats deviendront économiquement perceptibles à l’horizon 2026.

Cette même année qui verra l’augmentation des salaires atteindre sa maturation , c’est à dire qu’ils seront doublés à la faveur du complément des 53% de valorisation attendue.

Dans cette rencontre avec la presse, le président de la république a laissé se décliner non pas un programme d’action mais plutôt une échéance de récolte attendue des « 6000 dossiers d’investissements enregistrés et des efforts entrepris pour maîtriser la facture d’importation tout en travaillant à la réévaluation du dinar qui a subi une chute consécutive à la planche à billets dont les effets inflationnistes continuent de peser sur l’économie du pays ».

Reste que le point nodal de cette rencontre, est l’affirmation de Tebboune de faire se retrouver la grandeur de l’Algérie. Son objectif suprême, dont les contours commencent à se dessiner, est que l’Algérie retrouve la grandeur qui lui a permis d’accomplir de nombreuses réalisations par le passé, se réjouissant de la satisfaction manifestée par les Algériens à l’égard du développement en cours dans leur pays.

Le président de la République a affirmé qu’il avait une affection particulière pour le peuple et les jeunes en particulier, soulignant que l’expression «Aami Tebboune» (oncle Tebboune) affectionnée par le peuple algérien traduit un «grand respect et une relation paternelle» dont il est fier.

Le président de la République a également souligné que la confiance qu’il a placée dans les jeunes avait permis à l’Algérie de devenir un leader dans la création de start-up en Afrique, rappelant qu’il était «le candidat des jeunes» lors de la Présidentielle de 2019.

Au volet socio-économique, le président de la République a affirmé que les mesures prises à l’avance par l’Etat pour assurer la disponibilité de différents produits de consommation avaient permis de garantir la stabilité des prix pendant le mois de Ramadhan, se félicitant de l’adhésion des commerçants et des industriels aux mesures prises à cet effet.

Il a en outre fait savoir que la valeur de la production agricole nationale était de 35 milliards USD, soit 18% du produit intérieur brut (PIB), contre plus de 5% pour le secteur industriel.

Pour le président de la République, la comptabilité économique nationale est une preuve de la croissance économique que connaissent plusieurs secteurs économiques, ajoutant que ce qui prouve notre optimisme est le fait que pour la première fois, les chiffres annoncés par l’Algérie ne sont pas en contradiction avec ceux des organismes internationaux, notamment le FMI et la Banque mondiale.

Dans ce sens, le président Tebboune a souligné que cette démarche nous oblige de poursuivre les efforts pour « arriver à la fin de 2025 et le début de 2026, probablement le premier semestre, à un PIB dépassant les 400 milliards de dollars ».

3 axes pour préserver le pouvoir d’achat

Dans cette même lancée et concernant les salaires et la préservation du pouvoir d’achat, le chef de l’Etat a déclaré : « On va essayer d’arriver en 2026-2027 à doubler les salaires. C’est-à-dire, on est à 47% et on va leur rajouter 53% », soulignant qu’il s’agissait d’indice de développement. A ce propos, M. Tebboune a indiqué que dans l’objectif de protéger le pouvoir d’achat des citoyens, l’Etat a tracé trois axes, dont le premier est social et qui concerne la hausse des salaires et l’allocation chômages, etc. et le deuxième concerne la protection de la valeur du dinar. Sur ce point, le Président a affirmé qu’il faudrait augmenter la valeur de la monnaie nationale avec des mécanismes au niveau de la Banque centrale. Pour le troisième axe, il concerne la lutte contre l’inflation qui tourne autour de 7 et 8%, et « qui doit baisser à un maximum de 4% », a-t-il insisté.

Outre ces investissements, le chef de l’Etat évoque aussi les investisseurs étrangers dont le nombre dépasse les 80 qui veulent lancer des projets en Algérie.

Un projet d’agriculture saharienne de 100 000 hectares

Concernant le secteur agricole, le Président a affirmé que le développement de ce secteur n’est pas la tâche uniquement du ministère de l’Agriculture, mais c’est un domaine qui demande de l’initiative. Il a fait rappeler sur cet axe l’importance des statistiques et de la numérisation pour lancer de réels projets d’investissement.

Dans ce même contexte, M. Tebboune a mis en avant l’importance de l’agriculture saharienne qui dispose, selon lui, d’une superficie qui est proche des 3 à 3,5 millions d’hectares, en plus de l’abondance de l’eau et de plusieurs avantages naturels, alors que depuis des années, cette région est restée à seulement 100 000 hectares. Dans ce sens, le Président a souligné la nouvelle politique de l’Etat visant à intégrer le secteur industriel avec celui de l’agriculture, à travers des usines agroalimentaires pour réduire les importations et entrer dans une politique réelle d’agriculture.

Dans ce sens, le chef de l’Etat a indiqué que l’Algérie est actuellement en contact avec un partenaire arabe pour un contrat d’investissement sur un projet de 100 000 hectares dans la wilaya d’Adrar pour produire pour la première fois de la poudre de lait en Algérie.

Par Réda Hadi  

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