18/09/2025
ACTUALITENATIONAL

Restitution des avoirs détournés: L’Algérie intensifie ses démarches

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Des efforts colossaux ont été consentis par l’Algérie pour la restitution des avoirs détournés à l’étranger de manière illégale, notamment par l’Issaba. En effet, selon les chiffres avancés par le ministre de la Justice, garde des Sceaux, M. Lotfi Boudjemaa, l’Algérie a transmis près de 335 demandes de coopération judiciaire à 32 pays pour tracer, geler et saisir les avoirs criminels, dans le cadre d’une vaste opération de récupération des fonds publics détournés à l’étranger.

Selon le ministre, 53 demandes de restitution d’avoirs ont également été adressées à 11 pays, dont un pays africain, et font actuellement l’objet d’un suivi rigoureux en coordination avec le Comité national d’experts chargé de la récupération des fonds transférés illicitement. Des réponses variables ont été enregistrées, a reconnu M. Boudjemaa, qui a néanmoins mis en avant les résultats concrets obtenus, notamment en matière de récupération de biens mobiliers, immobiliers et d’actifs financiers.

Dans son discours prononcé hier à Alger, à l’ouverture des activités de célébration de la Journée africaine de lutte contre la corruption, organisée par la Haute Autorité de transparence, de prévention et de lutte contre la corruption, sous le haut patronage du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, le ministre a souligné que « la restitution des produits issus des crimes de corruption constitue l’un des volets fondamentaux de la lutte contre ce fléau ».

Pour surmonter les obstacles liés à la diversité des systèmes judiciaires étrangers et à la complexité des procédures, l’Algérie s’appuie sur plusieurs réseaux internationaux spécialisés, notamment l’initiative STAR (Stolen Asset Recovery Initiative) de la Banque mondiale, le Forum mondial pour la restitution des avoirs (GFAR), l’ONUDC, le GLOBE NETWORK, l’IACCC ou encore l’Institut UNICRI, basé en Italie. L’adhésion récente de l’Algérie au réseau régional ARIN-MENA, dédié à la restitution des avoirs dans la région MENA, a, selon le ministre, « donné une nouvelle impulsion aux démarches de coopération », grâce à des réunions bilatérales et des échanges d’experts.

Dans ce contexte, M. Lotfi Boudjemaa a souligné les efforts du ministère de la Justice, qui organise des réunions périodiques en visioconférence avec les représentants des pays sollicités, et a indiqué que des délégations d’experts algériens se sont rendues dans plusieurs de ces pays, en plus des efforts diplomatiques visant à sensibiliser les autorités étrangères à l’importance de cette démarche. Ces efforts ont permis la récupération de nombreux biens, qu’ils soient immobiliers, mobiliers ou financiers, a-t-il affirmé.

Enfin, le ministre a évoqué les obstacles auxquels l’Algérie est confrontée dans ce domaine, notamment la spécificité des systèmes judiciaires des pays concernés, la complexité de leurs procédures, ainsi que la multiplicité des intervenants impliqués (autorités judiciaires, instances diplomatiques, etc.).

Une stratégie continentale impulsée par l’Algérie

De son côté, la présidente de la Haute Autorité, Mme Salima Mousserati, a salué le rôle de leadership joué par l’Algérie en Afrique dans la promotion de la transparence et de la lutte contre la corruption. Elle a rappelé que le président Tebboune avait érigé cette lutte en priorité nationale, soulignant que « la récupération des avoirs publics constitue un devoir souverain, non négociable ».

Mme Mousserati a également mis en exergue les initiatives africaines portées par l’Algérie depuis son adhésion à la Convention de l’Union africaine sur la prévention et la lutte contre la corruption, notamment le soutien à l’Association des autorités anti-corruption d’Afrique, l’échange d’expériences, le renforcement de la coopération judiciaire et la mise en place de mécanismes innovants de traçage des fonds.

Elle a plaidé pour une Afrique unie contre la corruption, appelant à ancrer durablement les valeurs de probité dans les sociétés africaines et à transformer les fonds récupérés en projets de développement au service des citoyens, condition essentielle pour rétablir la confiance dans les institutions de l’État.

À travers cette mobilisation, l’Algérie entend consolider les fondements d’un État de droit, où les principes de transparence, de justice et de redevabilité prévalent. Dans une conjoncture régionale et mondiale marquée par la montée des défis liés à la criminalité économique et financière, Alger se positionne désormais comme un acteur moteur de la coopération anti-corruption à l’échelle du continent africain et au-delà.

Par Sirine R.

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