Royaume-Uni: Les finances publiques plombées en février par les aides à l’énergie
Les finances du Royaume-Uni ont été plombées en février par l’impact des aides publiques liées aux factures d’énergie des ménages, qui ont fait s’envoler l’emprunt public, a annoncé mardi l’Office national des statistiques (ONS). L’emprunt du secteur public en février a atteint 16,7 milliards de livres (19 milliards d’euros), davantage que les attentes des économistes et niveau le plus élevé pour ce mois depuis que les statistiques mensuelles ont commencé en 1993.
Après un mois de janvier qui s’était révélé meilleur que prévu pour les caisses de l’Etat, l’emprunt s’est envolé en février «en grande partie en raison des dépenses substantielles consacrées aux programmes de soutien à l’énergie», précise l’ONS dans son rapport mensuel. Le gouvernement britannique aide les ménages face à l’envolée des factures d’énergie dans la foulée de la guerre en Ukraine, qui alimentent une inflation à plus de 10% depuis des mois dans le pays.
2 507,3 milliards de livres de dettes
Le ministre britannique des Finances Jeremy Hunt a présenté mercredi un budget dans lequel il a notamment prolongé pour trois mois un plafonnement des factures d’énergie pour les ménages britanniques qui aurait dû être relevé au 1er avril. «Nous sommes déterminés à soutenir les ménages et les entreprises face à la hausse des prix et dépensons environ 1 500 livres par ménage» pour aider sur les factures d’énergie cet hiver, a fait valoir Jeremy Hunt mardi dans un communiqué.
Pour autant, l’emprunt public en cumulé depuis le début de l’exercice fiscal en cours (qui s’achève fin mars au Royaume-Uni) reste dans les clous des prévisions. Les analystes tablent sur une amélioration des finances publiques dans les mois à venir grâce au recul des prix de l’énergie sur les marchés internationaux. «Mais le grand risque est que les turbulences du secteur bancaire aggravent le ralentissement économique et que l’amélioration récente des finances publiques soit balayée», prévient toutefois Ruth Gregory, analyste chez Capital Economics.
Fin février, la dette du secteur public atteignait 2 507,3 milliards de livres, environ 99,2% du Produit intérieur brut (PIB), un niveau qui n’avait plus été vu depuis le début des années 1960.