Saidal se dote d’un centre de bioéquivalence: 200 millions DA de bénéfices à dégager en 2024
Le premier centre de bioéquivalence en Algérie, dénommé « Equival Biocenter» a été inauguré dimanche dernier à Alger par le ministre de l’industrie et de la production pharmaceutique, Ali Aoun. Réalisé par le groupe pharmaceutique public Saidal, ce centre aura pour mission de réaliser des études permettant de prouver l’efficacité et la sécurité des médicaments génériques.
Par Sirine R.
En effet, la réalisation de ces études de bioéquivalences en Algérie permettra au Trésor public d’économiser des sommes importantes en devise. Selon le directeur du centre, Mourad Touati, le prix d’une étude de bioéquivalence au niveau d’Equival Biocenter se situerait entre 70.000 et 80.000 dollars, alors que l’étude est facturée jusqu’à 250.000 dollars dans certains pays.
Il a expliqué que le prix affiché par le centre algérien devrait baisser dès que le nombre d’étude augmentera. Dans une première étape, le centre est en mesure de réaliser 35 études de bioéquivalence au cours de la première année, 50 études au cours de la deuxième année et jusqu’à 100 études à partir de la troisième année, après avoir réalisé une extension, selon les explications du patron de Saidal, Ouacim Kouidri.
Ce centre proposera ses services aux laboratoires pharmaceutiques nationaux et internationaux qui souhaitent réaliser des études afin de prouver que leurs médicaments génériques sont équivalents aux médicaments de référence en terme d’efficacité et de sécurité et permettre ainsi leur interchangeabilité avec les médicaments de référence.
Il mettra ses services également au profit des autorités administratives chargées de l’enregistrement des produits pharmaceutiques, des sociétés de prestation de service dans le domaine des essais cliniques, des institutions de recherche dans le cadre de projets de recherches biomédicales ou encore des praticiens médicaux dans le cadre de la recherche clinique.
Equival Biocenter bénéficiera, pour cela, de l’expertise de quatre experts indiens ayant à leur actif plus de 900 études de bioéquivalence, et ce afin d’assurer le transfert technologique nécessaire au bon fonctionnement du centre, a-t-on expliqué lors de la cérémonie d’inauguration tenue, en présence du ministre de l’Industrie et de la Production pharmaceutique, Ali Aoun.
Le centre, qui est un investissement de Saidal d’un montant de 267 millions de dinars (sans le bâti), dispose déjà d’une banque de données de 500 volontaires sains prêts à participer aux essais cliniques. A cette occasion, M. Aoun a affirmé que «ce nouveau centre va permettre de renforcer le contrôle des produits pharmaceutiques en Algérie, pour garantir la qualité des médicaments fabriqués localement ou importés de l’étranger».
S’adressant aux responsables de ce centre, le ministre a mis l’accent sur la nécessité de maîtriser la durée de réalisation des études qu’ils seront chargés de réaliser, tout en les appelant à travailler en étroite collaboration avec l’Agence nationale des produits pharmaceutique (ANPP) pour l’enregistrement des médicaments.
M. Aoun a évoqué la possibilité que son département «propose un soutien» aux opérateurs désireux de réaliser une étude au niveau d’Equival Biocenter, afin d’ «attirer les opérateurs vers le centre de Saidal». Selon le ministre, Equival Biocenter devrait dégager en 2024 «autour de 200 millions de dinars de bénéfices si tout fonctionne bien au niveau de ce centre», ce qui reflète «l’importance de ce centre qui permettra à Saidal d’avoir des ressources complémentaires à ses ventes».
Le PDG a évoqué aussi l’intérêt d’un opérateur tunisien pour la réalisation d’études de bioéquivalence au niveau d’Equival Biocenter, tout en soulignant que le centre qui lancera sa première étude dans les prochains jours, «représente un apport considérable à l’industrie pharmaceutique en Algérie, en garantissant la qualité et l’efficacité des médicaments, et contribuant au renforcement du leadership de l’Algérie sur les plans continental et mondial». «La bioéquivalence représente un facteur clé qui confère aux médicaments produits localement une valeur ajoutée à l’international et ouvre des horizons prometteurs pour les partenariats, l’innovation et l’exportation, ce qui aura un impact positif sur l’économie nationale», a-t-il soutenu.