Salon Batimatec: L’industrie des matériaux de construction en force
Le salon Batimatec est un rendez-vous incontournable pour les professionnels du bâtiment et une occasion pour présenter fabricants d’exposer leurs innovations et les nouvelles gammes de produits. Dans sa 26 éme édition, le salon a enregistré une participation record de pas moins de 900 exposants, dont 600 algériens et 200 autres étrangers de 14 pays, affirmé lundi, Raouf Stiti, DG de Batimatec Expo, en constant une forte présence de l’industrie des matériaux de construction.
Ceci prouve, dira-t-il, que le tissu industriel est en nette expansion dans notre pays. D’ailleurs, les capacités de production installées dépassent de loin les besoins du marché local et des excédents sont enregistrés dans plusieurs filières, notamment en ciment, acier, la céramique et autres.
S’agissant du ciment, l’intervenant a fait savoir que ce dernier est le matériau le plus important à l’export. Selon les chiffres avancés par le ministre du Commerce et de la promotion des exportations, Tayeb Zitouni, les exportations algériennes de ciment ont continué à augmenter pour atteindre les 747 millions USD en 2023. Un chiffre qui traduisait la dynamique que connaît le secteur des matériaux de construction en Algérie ces dernières années.
747 millions de dollars d’exportation de ciment en 2023
Les exportations algériennes de ciment ne dépassaient pas 60 millions USD en 2019, avant d’atteindre 747 millions USD en 2023, grâce à l’augmentation des capacités de production nationales de cette matière stratégique. Zitouni a fait savoir, dans une déclaration à la presse en marge de l’inauguration du salon Batimatec, que les capacités de production nationale des 18 cimenteries existant en Algérie ont atteint 39 millions de tonnes en 2022, mais ces capacités dépassent de loin les besoins du marché local, estimés à 21 millions de tonnes. L’Algérie est le deuxième exportateur mondial de clinker (produit utilisé dans la fabrication du ciment) après le Vietnam, avec une valeur totale estimée à 438,48 millions USD, a indiqué le ministre qui a souligné la nécessité de «passer de l’exportation du clinker en tant que matière première à l’exportation du ciment et à l’augmentation de la valeur ajoutée». Parmi les principaux pays importateurs de clinker, M. Zitouni a cité la France (172 millions USD), l’Italie (113 millions USD) et la Belgique (89 millions USD).
Le ministre, qui s’exprimait avant-hier en marge du salon, a salué, dans ce sens, les efforts des acteurs dans le secteur du ciment qui œuvrent à rendre les chaînes de production conformes aux normes environnementales, de manière à ce que les usines nationales «évitent les taxes appliquées sur les émissions de carbone afin de préserver leurs marchés et leur part dans le monde», et ce, dans le cadre de la production du «ciment vert», qui peut réduire les émissions de carbone de 40 à 50%.
L’augmentation des exportations dans le secteur du ciment reflète la dynamique que connait le secteur national des matériaux de construction en général, depuis la décision du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, en 2020, d’interdire l’importation de matériaux produits localement. Il a mis en avant, dans ce cadre, la qualité «élevée et la grande concurrence» des produits algériens, en particulier le carrelage, le ciment, la céramique, le rond à béton, les matériaux de revêtement et les décorations en plâtre, ce qui exige davantage d’efforts pour profiter de ce marché mondial prometteur. Dans l’ensemble, l’Algérie a exporté des matériaux de construction d’une valeur de 1,2 mds USD vers différents pays du monde en 2023, selon les chiffres avancés par le ministre, qui a rappelé que l’Algérie était autrefois un pays importateur de matériaux de construction de toutes sortes. Selon le ministre, l’Algérie occupe la troisième place en tant que principal exportateur de matériaux de construction vers le marché africain, avec des exportations estimées à 680 millions USD. En parelle de ces deux matériaux, d’autres produits comme la céramique peuvent rapporter de la valeur ajoutée à l’économie nationale. Avec des capacités de production très importante et une qualité aux standards mondiaux, «nos céramistes arrivent aujourd’hui à maitriser la technologie et travaillent beaucoup avec des partenaires étrangers sur le design et font en sorte que les modèles qu’ils mettent sur le marché peuvent être exportés pas uniquement vers l’Afrique mais aussi vers l’UE et les marchés de moyens Orient», a indiqué également notre intervenant. Outre la céramique, il y a également d’autres filières, à l’instar de la peinture et produits de décoration et revêtement muraux, qui peuvent contribuer à l’augmentation des exportations. Le secteur des services et prestations est un autre domaine à valoriser. Selon le même responsable, nos entreprises publiques et privées ont un capital d’expérience très important, à l’instar du groupe Cosider, en mesure d’aller sur des marchés à l’étranger et faire de réalisations.
Par Z R.