Salon national de la micro-activité: Le savoir-faire algérien à l’honneur
Que ce soit dans l’utilisation du bois, de la broderie, de l’élevage, ou dans d’autres domaines, la première édition du Salon national de la micro-activité, qui s’est déroulée depuis jeudi au Palais des expositions des Pins Maritimes à Alger et a clos ses portes hier dimanche, a permis aux micro-entreprises bénéficiaires de microcrédits de mettre en valeur leurs activités et de partager leurs expériences respectives.
Dédié aux jeunes de plus de 18 ans sans revenus et /ou disposant de petits revenus instables et irréguliers, le dispositif Angem a permis l’éclosion d’un savoir-faire ou la résurgence de métiers oubliés.
Tous les participants à ce salon, sont unanimes à reconnaitre, que sans l’aide de l’Angem, qui leur a proposé pour beaucoup d’entre eux, d’avoir un capital de 1 million de dinars, ils ne leur auraient pas été possible, car les financements, octroyés par l’Etat via l’Agence nationale de du micro-crédit (ANGEM), ont été un véritable levier pour ces entrepreneurs qui se sont imposés par la qualité de leurs produits et leurs services. Dans ce cadre, plusieurs artisans et entrepreneurs ont su tirer parti de ces soutiens financiers pour exceller dans leurs domaines respectifs.
Qu’il s’agisse de tenues traditionnelles qui font la fierté de nos régions, ou de ses artisans qui ont su et pu relever de mettre au goût du jour le travail du bois à travers tout un assortiment de vaisselle, le salon a permis de tisser des liens entres les différents exposants, de partager leurs expériences pour s’adapter à de nouvelles exigences de marché. Au-delà de cette manifestation, le visiteur a pu s’apercevoir que des métiers auxquels on ne s’y attendait pas été représentés.
A l’instar de ce forgeron artisan de Bou Saâda, qui a attiré beaucoup de personnes venues admirer ses épées et ses couteaux traditionnels, un réel héritage familial. Dans les travées de ce selon, Karima, une jeune couturière de 22 ans, nous a avoué qu’elle ne connaissait pas l’existence de ce dispositif, et que son intérêt ne se limiterait pas à observer les œuvres, mais à des engagements concrets pour bénéficier de ce dispositif. Plus en retrait, dans le hall d’exposition, un septuagénaire de Tamalous, dans la wilaya de Skikda propose une alternative écologique, au plastique et au verre avec de la vaisselle en bois. A son stand, on trouve des terrines, des assiettes, des mortiers et même des chopes à café. La tradition de la vaisselle en bois est de retour et cela contribue à pérenniser cet artisanat ancestral. Le salon recelait de ces métiers qui font notre diversité, notre culture, et notre résilience. A l’instar de cette fille de Tizi-Ouzou, qui après des études en hôtellerie, s’est adonnée à sa passion, qu’est l’élevage de lapins. Un savoir-faire hérité de sa famille, et qui lui permis de se lancer dans ce domaine.
« Mais le plus étonnant » nous dit un septuagénaire venu en curieux « ce salon a quelque chose de positif, car je pensais ne trouver que des métiers de vielles traditions, tels que la broderie, la couture et autres tapisseries. Il n’en est rien, j’ai découvert des métiers oubliés »
Le plus étonnant et admirable de ce salon, est de voir les exposants discuter entre eux de leurs expériences, de s’échanger des qui des tutos, qui des expériences.
Alors que l’on quitté les lieux, Sadek, un jeune homme de 25 ans, nous a apostrophé pour nous signifier sa joie et son engouement après avoir discuté avec des artisans, pour lancer sa micro-entreprise d’aide à domicile. Selon ses vœux, cela passera par toutes les aides à domicile, en matière de garde malade, de ménages ou de repassage de vêtements.
Par Réda Hadi