SG de l’UGTA: «La justice sociale doit être au cœur de toutes les décisions économiques»
Le projet de loi de finances 2025 qui sera soumis au débat au parlement incessamment, a apporté des nouveautés sur le plan économique et social, dans un contexte marqué par la nécessité de relancer la croissance tout en préservant le caractère social de l’État. Le secrétaire général de l’Union Générale des Travailleurs Algériens (UGTA), Amar Takdjout a partagé son avis lors de son passage au Forum de la radio nationale, soulignant l’importance de concilier les réformes économiques avec une justice sociale qui protège les travailleurs et les citoyens, en particulier les plus vulnérables.
Le projet de loi de finances 2025 prévoit plusieurs mesures destinées à stimuler l’économie nationale. Amar Takdjout a déclaré que, bien que le projet comporte des éléments positifs, il est primordial d’évaluer leur impact sur la vie quotidienne des travailleurs. «Nous avons besoin de réformes qui ne soient pas seulement des mesures sur le papier, mais qui se traduisent par des améliorations concrètes pour les travailleurs», a-t-il affirmé. Il a également souligné que la création de richesses est indispensable pour améliorer la situation des travailleurs. «Il ne suffit pas d’introduire des changements structurels ; il est crucial que ces mesures permettent une relance effective de l’économie».
Toutefois, le SG de l’UGTA a critiqué certains blocages persistants dans le système économique algérien, tels que la bureaucratie excessive et la pression administrative. «Nous devons nous attaquer à ces entraves qui freinent notre développement», a-t-il insisté. Selon lui, la réussite de ces initiatives dépendra de la capacité des différents acteurs – politiques, économiques et syndicaux – à collaborer et à dépasser ces obstacles structurels. «Si nous ne travaillons pas ensemble, nous ne parviendrons pas à réaliser les objectifs fixés par ce projet de loi de finances », a-t-il ajouté.
Amar Takdjout a fermement rappelé que la priorité de toute réforme doit être l’amélioration des conditions de vie des travailleurs et des citoyens. «La justice sociale doit être au cœur de toutes les décisions économiques», a-t-il déclaré. Le projet de loi de finances doit, selon lui, préserver le caractère social de l’État en garantissant que les besoins des plus vulnérables soient pris en compte. Il a affirmé : «Nous devons nous assurer que chaque réforme réponde aux besoins quotidiens des citoyens, notamment les plus démunis».
L’augmentation du pouvoir d’achat des travailleurs figure parmi les préoccupations centrales du SG de l’UGTA, qui considère cette mesure comme essentielle pour renforcer la cohésion sociale. «Si nous voulons construire une société stable, nous devons veiller à ce que tous les travailleurs aient un pouvoir d’achat décent», a-t-il souligné. Par ailleurs, il a reconnu que le syndicat n’avait pas toujours été à la hauteur dans la défense des droits des travailleurs. «Nous avons parfois été trop focalisés sur des intérêts internes, et cela doit changer», a-t-il admis.
Un autre point essentiel de l’intervention d’Amar Takdjout concerne la pédagogie des réformes économiques. Il a souligné que la population doit être pleinement informée et impliquée dans le processus de réformes, afin de mieux comprendre les objectifs et les bénéfices attendus. «Il est crucial d’expliquer clairement les enjeux de chaque réforme, car cela facilitera leur acceptation par la population», a-t-il déclaré. Pour lui, une communication claire et transparente est essentielle pour assurer l’adhésion des citoyens et éviter les incompréhensions qui pourraient freiner le processus de changement.
Takdjout a insisté sur la participation active des citoyens dans la mise en œuvre des réformes, affirmant que «le développement du pays dépendra de l’engagement de tous». Il a également mis en garde contre le risque de perdre du temps si ces réformes ne sont pas accompagnées d’un effort pédagogique soutenu. «Sans une bonne communication, nous risquons de créer des frustrations et des résistances inutiles», a-t-il averti. Face à ces enjeux, le SG de l’UGTA a plaidé pour une plus grande collaboration entre les acteurs économiques et sociaux. «Nous devons travailler ensemble pour garantir que les réformes proposées par le projet de loi de finances 2025 se traduisent par des résultats tangibles pour la population», a-t-il affirmé. Selon lui, seule une coopération entre le gouvernement, les syndicats et la société civile permettra de garantir le succès des réformes. «L’unité est essentielle pour surmonter les défis que nous rencontrons», a-t-il insisté, en soulignant l’importance d’une approche équilibrée, alliant développement économique et justice sociale, pour assurer une prospérité partagée à long terme. «Si nous voulons un avenir meilleur pour notre pays, nous devons nous engager à créer des opportunités pour tous», a-t-il conclu.
Par Mourad A.