Traitements innovants contre le cancer: 2 000 milliards de centimes alloués par l’Etat
Pas moins de 47 000 nouveaux cas de cancer ont été enregistrés cette année. Un chiffre qui fait froid dans le dos, nécessitant la mobilisation de moyens conséquents pour la prise en charge des cancéreux et surtout la sensibilisation sur l’importance de la détection précoce de cette maladie.
Devant l’ampleur de cette pathologie, l ’Etat n’a pas lésiné de mettre le paquet. Selon le ministre de la santé, Abdelhak Saihi, plus de 2000 milliards de centimes ont été alloués aux traitements innovants pour lutter contre le cancer. Un montant qui témoigne sur l’intérêt qu’accordent les pouvoirs publics pour la prise en charge des malades, d’autant plus que les soins sont dispensés gratuitement aux hôpitaux et centres anti-cancer. S’y ajoute l’achat de médicaments au niveau des pharmacies centrales et des hôpitaux et qui constitue plus de 47% du budget alloué.
Supervisant l’inauguration de la 7e édition du Salon d’information sur le cancer, le ministre de la Santé a révélé qu’un certain nombre de patients se rétablissent après avoir suivi un traitement.
Dans son allocution, le ministre a estimé nécessaire de travailler côte à côte pour lutter contre le cancer », soulignant la nécessité de s’appuyer sur un travail de proximité et participatif avec de nombreux secteurs pour la sensibilisation et la prévention.
Le mode de vie, le manque d’activité sportive, le manque de sensibilisation, ainsi que l’obésité et les aliments nocifs sont parmi les causes principales du cancer. Donc, un grand travail de sensibilisation est plus que nécessaire pour réduire le nombre de cas de cette pathologie, dont la prise en charge des malades revient à l’Etat. L’Algérie dispose actuellement de « 21 centres de traitement du cancer » en attendant la réception prochainement de deux nouveaux centres implantés respectivement à Djelfa et à Chlef, annonce le ministre.
Le but étant, selon le ministre, de rapprocher le malade des spécialistes, garantir l’accessibilité aux soins, mais surtout rapprocher les délais des rendez-vous qui étaient éloignés. «Des salles de soins ont été transformées pour renforcer le dépistage précoce, et de nouveaux services ont été créés dans des hôpitaux», précise Saihi.
Mais pour le ministre, il faut lutter aussi contre les facteurs favorisants cette maladie, à l’exemple de la sédentarité, l’obésité et la mauvaise alimentation. «L’Etat veille à mettre sur le marché des produits de consommation avec des normes internationales, dont les boissons et certains aliments sucrés», affirme-t-il. Car selon lui, il faut imposer certaines normes, même si les études épidémiologiques montrent que le taux de patients atteints de cancer en Algérie est inférieur à celui enregistré dans d’autres pays. «Le citoyen algérien a pris conscience des dangers de cette maladie et a amélioré sa qualité de vie, en consommant sainement et en pratiquant du sport qui reste fondamental notamment dans les écoles», note le ministre. Pour lui, la loi de la prévention va renforcer le travail collectif et contribuer massivement à réduire le nombre de cas de cancer.
Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune avait annoncé en novembre 2023 que «le Fonds national de lutte contre le cancer bénéficiera de 30 milliards DA à partir de 2024 dans le cadre de la consolidation annuelle de ses ressources, en plus des autres affectations au titre du budget de l’Etat». Cette démarche permettra la réalisation de projets essentiels dans « les plus brefs délais» en faveur des «catégories les plus touchées» par cette maladie, a-t-il dit. Dans ce cadre, le Président Tebboune avait annoncé la «mise en place d’un vaste plan qui permettra, dans un premier temps, à plus de 2,2 millions de femmes âgées entre 40 et 45 ans de bénéficier d’un dépistage du cancer du sein», ajoutant que ces efforts se poursuivront au cours des trois prochaines années pour l’étendre aux autres tranches d’âge, d’autant que ce type de cancer est «le plus fréquent».
Cette stratégie, a-t-il expliqué, vise à en finir « définitivement » avec la pénurie et le manque de médicaments destinés à cette catégorie, ajoutant qu’un «système numérique sera mis en place pour définir les besoins en matière de médicaments et assurer une bonne distribution grâce à toutes les facilités prévues».
La 7e édition du Salon d’information sur le cancer se poursuivra à la Safex jusqu’au 5 février courant. Afin de lutter contre cette maladie, il sera procédé, lors de ce salon, à la définition des caractéristiques épidémiologiques du cancer en Algérie, ainsi que les facteurs de risque, basés sur les résultats du Réseau national des registres de cancer pour l’année 2020 publiés en 2023.
Par Sirine R