53 morts en dix jours sur nos routes: Halte à l’hécatombe !
Malgré les nombreuses campagnes de prévention menées par la Direction générale de la protection civile, les accidents de la route continuent de faire des ravages en Algérie, en particulier durant le mois de Ramadan. Le colonel Farouk Achour, inspecteur à la Direction générale de la protection civile, a fait part de chiffres alarmants : au cours des dix premiers jours du mois sacré, 53 personnes ont perdu la vie et 1 557 ont été blessées dans 1 414 accidents. Ces bilans lourds et répétés soulignent la nécessité d’une mobilisation renforcée et d’une réflexion sur l’efficacité des dispositifs de sensibilisation.
Intervenant sur la « Chaîne III » de la radio nationale, le colonel Achour a exprimé son inquiétude face à cette situation dramatique : « Chaque année, notamment pendant le mois de Ramadan, nous constatons une recrudescence des accidents de la route. Rien que le premier jour du Ramadan, nous avons enregistré 15 décès, un chiffre extrêmement élevé par rapport à la moyenne journalière ». Ce phénomène persiste, malgré les efforts constants des autorités pour endiguer cette vague meurtrière. En 2024, les statistiques sont accablantes : 167 morts et 6 180 blessés. Les week-ends sont particulièrement meurtriers, avec 11 morts enregistrés lors du dernier week-end. « C’est inacceptable, d’autant plus que nous multiplions les campagnes de sensibilisation dans toutes les wilayas », a déploré le colonel Achour.
Les statistiques révèlent que les périodes précédant l’iftar, soit environ une heure avant la rupture du jeûne, ainsi que le créneau matinal entre 6h et 8h, sont particulièrement propices aux accidents. Les causes sont souvent les mêmes : fatigue, précipitation et non-respect du code de la route. « La sécurité routière repose avant tout sur le comportement des conducteurs. Nous lançons un appel à la vigilance, notamment durant ces créneaux horaires critiques. Il vaut mieux arriver en retard que de ne jamais arriver », a insisté le colonel Achour. Les types d’accidents les plus fréquents restent les collisions frontales, les renversements de véhicules et les piétons heurtés. Les chiffres de 2024 sont frappants : 65 950 accidents ont été enregistrés, causant 91 477 blessés et 1 951 morts. Parmi ces accidents, les collisions frontales sont les plus graves, avec 40 477 blessés et 915 morts, tandis que les renversements de véhicules comptent 29 837 blessés et 614 morts.
Face à ce constat accablant, la Direction générale de la protection civile ne reste pas inerte. De nouvelles stratégies sont en cours d’élaboration pour cibler plus efficacement les conducteurs. « Nous nous efforçons d’adapter nos messages et nos méthodes. Bien que la sensibilisation se fasse tout au long de l’année, il est évident que nous devons revoir nos approches pour toucher davantage les usagers de la route », a affirmé le colonel Achour. Parmi les mesures déjà mises en place, la formation constitue un pilier essentiel. En 2024, plus de 186 000 personnes ont été formées aux gestes de premiers secours pour encourager une réactivité citoyenne lors d’accidents. « Passer d’un citoyen spectateur à un citoyen acteur, voilà notre objectif. Nous incitons chacun à s’impliquer, car un geste simple peut sauver des vies », a-t-il souligné.
La protection civile a également développé une cartographie des risques pour déployer de manière optimale ses unités de secours. Des postes de secours routiers (PSR) ont été installés sur les axes les plus dangereux, et des équipes motorisées sont prêtes à intervenir rapidement. « Chaque seconde compte. Nos équipes sont formées pour réduire le temps de réponse et assurer une prise en charge médicale précoce ». Cependant, l’effort ne doit pas reposer uniquement sur les institutions. Le colonel Achour insiste sur la responsabilité partagée des conducteurs et des usagers de la route : « Respecter le code de la route est la seule garantie de sécurité. Nous appelons chaque citoyen à prendre conscience de l’importance de sa conduite et de sa vigilance sur les routes ».
Par Mourad A.