Avec 18 types de risques naturels recensés: L’Algérie adopte une approche proactive et préventive
Selon les derniers diagnostics, les pertes dues aux catastrophes pourraient représenter en moyenne 0,7 % du PIB algérien. Or selon Abdelhamid Afra, délégué aux risques majeurs au ministère de l’Intérieur, notre pays est exposé à 18 types de risques, a-t-il indiqué, hier lundi à nos confrères de la radio nationale. Pour ce responsable, renforcer en la matière la résilience en Algérie est un objectif réalisable. Il faut pour cela que tous les acteurs se mobilisent pour mettre en œuvre des approches globales et intégrées.
Les leçons tirées des précédents désastres et les priorités fixées pour faire face aux catastrophes et aux défis climatiques offrent un aperçu des solutions à adopter pour bâtir un avenir où les Algériens seront plus en sécurité et mieux préparés aux aléas naturels. Aussi, l’Algérie a élaboré une stratégie et un plan pour faire face à ces risques et les gérer, a-t-il ajouté lors de son intervention sur les ondes de la Radio nationale.
Une stratégie fondée sur une approche proactive et préventive. Un plan basé « dans un premier temps, sur la veille, la prévention et la prévision avant de passer aux phases de l’intervention, de récupération et de retour à la normale doit être adoptée », a expliqué le locuteur.
Concernant le fonds spécial dédié aux catastrophes Abdelhamid Afra a révélé qu’une « proposition a été soumise pour créer un autre fonds » qui «financera toutes les activités de prévention avant et pendant les catastrophes», ajoutant que «l’investissement d’un dinar dans le processus de prévention permet d’économiser 15 dinars en intervention, ce qui en fait un investissement très rentable ».
Rappelant au passage les mesures proactives prises par le ministère de l’Intérieur pour faire face aux grandes catastrophes, notamment l’installation, le 27 février dernier, de la Commission nationale de protection des forêts (CNPF), outre l’installation, par la suite, des Commissions de wilaya, communale et de proximité.
A cet effet, une instruction a été adressée à tous les walis pour « préparer le plan de prévention et de lutte contre les incendies de forêts », rappelle Abdelhamid Afra.
D’autant, a révélé le représentant du ministère de l’Intérieur, que « cette année, la saison de prévention entrera en vigueur ce 1er mai au lieu du 1er juin », et que « le programme a été prolongé jusqu’en novembre au lieu d’octobre » soulignant que « toutes les ressources terrestres et aériennes sont mobilisées pour faire face aux catastrophes, en particulier les incendies de forêt ».
Les pouvoirs publics se sont donc appuyés dans leur stratégie face aux risques de catastrophes majeures sur une approche nouvelle basée sur certaines recommandations contenues dans le rapport de diagnostic sur la gestion des catastrophes naturelles en Algérie, élaboré depuis trois ans en coopération avec la Banque mondiale, notamment l’adoption d’actions proactives, l’alerte précoce et la préparation avant qu’une catastrophe ne survienne.
S’agissant de la modernisation de l’arsenal juridique et réglementaire pour faire face aux différentes menaces, le nombre de dangers majeurs auxquels l’Algérie estporté à 18, auxquels s’ajoutent la menace cybernétique liée à la sécurité de l’information, le danger acridien, le danger biotechnologique et le danger spatial, précise –t-il
M. Laafra a déjà souligné l’importance des investissements réalisés par l’Algérie, au cours des dernières années, dans le domaine de la résilience aux catastrophes, compte tenu des dommages importants et directs qu’elles peuvent causer et des sommes financières nécessaires pour les traiter, estimées à environ 32 milliards de dinars, en moyenne annuelle, sans compter les centaines de victimes entre morts et blessés et les dégâts matériels et naturels.
Par Réda Hadi