L’Algérie multiplie ses investissements dans le dessalement
Pour pallier le manque d’eau dans les régions du nord du pays, l’Algérie a opté, depuis plus d’une décennie, pour la technique du dessalement d’eau de mer. Une option qui a fait ses preuves, puisqu’aujourd’hui, les stations réalisées assurent déjà 17% des besoins nationaux en eau potable. Pour faire face à ce stress hydrique, un programme d’urgence a été adopté pour trouver d’autres sources d’eau.
Ce programme comprend la mobilisation de ressources traditionnelles supplémentaires, ainsi que la réalisation de petites, moyennes et grandes stations de dessalement d’eau de mer. Selon le ministre de l’Energie et des Mines, Mohamed Arkab, son secteur contribue à la couverture de la demande en eau potable à travers la mise en œuvre du programme de dessalement, qui compte actuellement 14 stations en exploitation, avec une capacité de production de 2,3 millions de mètres cubes par jour.
Lors d’une journée parlementaire sur « le dessalement d’eau de mer en tant qu’option stratégique pour l’état – réalisations et défis », organisée par la Commission de l’Habitat, de l’équipement, de l’hydraulique et de l’aménagement du territoire, le ministre a indiqué que le président de la République a approuvé une stratégie de l’eau pour la période 2021-2030, qui prévoit de satisfaire les besoins de la population en cette ressource par l’eau de dessalement à hauteur de 60%.
C’est à cet égard, que le ministre a noté que le secteur de l’Energie et des Mines œuvre à couvrir la demande en eau potable, en particulier dans les wilayas côtiers à forte densité de population, en mettent en œuvre le programme de réalisation de 14 stations de dessalement d’eau de mer, pour une capacité de production de 2,3 millions de mètres cubes par jour, y compris les trois stations du « Bateau cassé à Mohammadia », Marsa, et Corso, récemment achevés dans le cadre du programme urgent approuvé par le président de la République en 2021 pour faire face à la pénurie d’eau.
Dans le même ordre d’idées, et lors de la même journée,Le ministre de l’Hydraulique, Taha Derbal, a rappelé que le programme adopté en la circonstance ,comprend la réalisation de cinq grandes stations de dessalement d’eau de mer d’une capacité de 300 000 mètres cubes/jour chacune, notamment à Cap Blanc(Oran), Cap Djenet 2 (Boumerdès), Fouka2 (Tipaza), Bejaia et El Taref, qui sont actuellement en cours d’achèvement.
Dans une seconde phase(2025), il est prévu la réalisation de six autres pour une production de 300 000 mètres cubes chacune, à Tlemcen, Mostaganem, Chlef, Tizi-Ouzou, Jijel et Skikda, en plus d’une station moyenne à Tizi Ouzou d’une capacité de production de 60.000 mètres cubes/jour.
Le ministre a ajouté que les projets de raccordement des stations en cours de réalisations aux réseaux d’adduction et de distribution d’eau, supervisés par le secteur de l’Hydraulique, sont en cours d’achèvement. Les entreprises de construction ont été sommées de respecter les délais et de travailler selon un rythme de 3 x 8 heures ou au moins 2 x 10 heures.
L’objectif de ces stations est d’assurer l’approvisionnement en eau potable des habitants des wilayas côtières et d’étendre l’approvisionnement à certaines wilayas situées à 150 kilomètres de la source de production d’eau.
Pour revenir aux propos de Mohamed Arkab, celui –ci a tenu a rappelé qu’actuellement les stations de dessalement ont permis d’augmenter la production, puisque le premier trimestre 2024 a connu une augmentation de la production d’eau de dessalement d’environ 13 %, par rapport à la même période en 2023. Elle a atteint 170 millions de mètres cubes, contre 150 millions de mètres cubes au cours du troisième trimestre.
Et de souligner qu’un programme complémentaire a également été lancé pour la construction de 05 nouvelles stations de dessalement d’eau de mer au niveau des wilayas de Tipaza, Boumerdas, Oran, Tarf, et Bejaia, pour une capacité globale de 1,5 million de mètres cubes. Ce qui permettra d’atteindre une production journalière de 3,8 millions de mètres cube, soit l’équivalent de 42% des besoins en eau potable à l’horizon 2025.
Le taux de réalisation de ces installations, qui a dépassé les 65 %, a toujours été assuré par des entreprises publiques nationales relevant du groupe Sonatrach (GTP, ENAC, SARPI, GCB et Cosider) .
Le ministre a expliqué que cette stratégie nationale de dessalement vise à satisfaire les besoins du pays en eau potable à hauteur de 60 % à l’horizon 2030, contre 18 % actuellement.
Le ministre a également souligné que le secteur de l’énergie et des mines a contribué à résoudre le problème de la pénurie d’eau en réalisant 80 forages au niveau de la capitale, Alger, et sa banlieue, avec une capacité totale estimée à 110 000 mètres cubes par jour.
Néanmoins, le ministre a souligné que le dessalement de l’eau de mer en Algérie est confronté à un certain nombre de défis, notamment les coûts de production élevés en raison du volume d’électricité consommé par ces usines. À cet égard, le ministre a indiqué que le secteur s’emploie à développer des technologies plus efficaces et à recourir aux méthodes, technologies et techniques les plus récentes pour dessaler l’eau de mer, grâce à l’intégration de l’électricité produite par l’énergie solaire et le renoncement aux énergies traditionnelles, tout en œuvrant pour la sécurité hydrique du pays à long terme.
Par Réda Hadi