Résilience du secteur bancaire algérien: La bonne note du Fonds Monétaire Arabe
Le rapport du Fonds Monétaire Arabe (FMA) sur la stabilité financière pour 2024 met en lumière la robustesse du système bancaire algérien, qui a su éviter les crises financières grâce à des mesures d’atténuation efficaces. La Banque d’Algérie a axé ses efforts sur le développement global du secteur bancaire, intégrant la gestion des crises dans le cadre de la stabilité financière, tout en encourageant l’innovation et l’utilisation des technologies modernes.
Le secteur bancaire algérien se distingue par sa remarquable résilience. Grâce à une gestion rigoureuse des risques, les banques disposent de marges de sécurité confortables, avec un ratio de capital supérieur à 20,3 %, assurant ainsi la stabilité financière même en cas de chocs économiques modérés.
Toutefois, le rapport souligne certains défis, notamment la modernisation des infrastructures financières et la numérisation des services bancaires. Le développement de la finance mobile, bien qu’encore en phase d’expansion, montre des signes prometteurs pour améliorer l’inclusion financière, un domaine dans lequel l’Algérie doit encore progresser.En matière de gestion des crises, le cadre institutionnel s’est considérablement renforcé, notamment après les récents chocs économiques mondiaux. La Banque d’Algérie, en coordination avec le ministère des Finances, veille à une réponse rapide en cas de crises systémiques. Bien que le pays n’ait pas connu de crise majeure depuis 2023, il reste vigilant face aux risques potentiels. Le rapport recommande une révision des politiques macro prudentielles afin de mieux préparer l’Algérie aux défis à venir, notamment ceux liés à l’instabilité géopolitique et aux risques climatiques.
Malgré la baisse de ses réserves de change, l’Algérie parvient encore à soutenir sa monnaie nationale et à stabiliser ses échanges commerciaux. Dans le cadre de sa transition énergétique, le pays cherche à attirer des capitaux étrangers, particulièrement dans les secteurs des énergies renouvelables et des technologies. La réussite de cette transformation, essentielle pour la diversification économique, repose en grande partie sur les entreprises publiques, notamment celles du secteur de l’énergie, qui doivent surmonter des défis structurels pour améliorer leur compétitivité et leur efficacité. La Banque d’Algérie continue de jouer un rôle central dans la supervision du secteur financier, en mettant en place des mesures pour renforcer la surveillance et améliorer la transparence.
Sur le plan monétaire, l’Algérie fait face à des pressions inflationnistes persistantes, avec un taux d’inflation prévu à 9,3 % en 2024, similaire à celui de l’année précédente. Ces tensions s’expliquent à la fois par des facteurs externes, comme les perturbations des chaînes d’approvisionnement mondiales, et par des facteurs internes liés à la gestion des prix. Bien que la stabilité ait été maintenue dans des secteurs clés tels que les carburants et les produits de base, l’impact sur le pouvoir d’achat des Algériens reste préoccupant. Il est essentiel pour le gouvernement de continuer à surveiller ces pressions afin de protéger les couches les plus vulnérables de la population.
D’un point de vue économique, le rapport présente un tableau équilibré des défis et des opportunités auxquels l’Algérie est confrontée. La croissance économique prévue pour 2024 s’établit à 3,8 %, en légère baisse par rapport aux 4,2 % de l’année précédente, soutenue principalement par la stabilisation des prix du pétrole et du gaz. Toutefois, cette dépendance aux hydrocarbures rend l’économie algérienne vulnérable aux fluctuations des marchés mondiaux. La baisse des prix des produits agricoles affecte également la demande extérieure, réduisant ainsi la compétitivité de certaines exportations, notamment dans le secteur agricole. Cette situation souligne l’importance cruciale de la diversification économique, un objectif que le gouvernement continue de poursuivre, malgré des progrès lents.
Par Mourad A.
