Transition numérique en Algérie: Une obligation de souveraineté nationale
L’Algérie veut réussir sa transition numérique. Quoi qu’encore titubante, les pouvoirs publics espèrent réussir au plus vite cette transition et certains spécialistes soulignent que c’est devenu une obligation de souveraineté nationale.
C’est dire qu’en ces temps ou les technologies de l’information et de la communication (TIC) sont devenues un secteur clé de l’économie mondiale. L’Algérie n’a d’autres choix que de conquérir sa souveraineté numérique.
C’est du moins l’avis de M. Djaoued Salim Allel directeur général de l’entreprise Adex Technology et fondateur d’Adex Cloud, lors de son passage dimanche à l’émission Invité de la Rédaction, de la Radio Algérienne.
Pour cet expert, l’Algérie accuse un grand retard dans la transformation numérique qui devient un grand enjeu de développement eu égard du règne du digital à l’universel. Et dans la foulée de cette métamorphose numérique l’Algérie se doit d’acquérir les outils de son indépendance numérique.
La souveraineté numérique est liée à l’indépendance numérique. L’expert ajoute à cet effet qu’il faut «héberger» nos sites localement, car notre souveraineté numérique est à la merci des grands mondiaux du numérique dont la stratégie est de collecter, vendre et revendre les données sans qu’on le sache et les exploiter sans les voir. « D’où l’impératif d’avoir des structures et des moyens pour les protéger en ayant nos propres plateformes, nos propres applications et nos propres logiciels.
En effet, si cet avis est partagé par tous, certains soulignent que le souci de l’Algérie est d’accélérer le processus de transition numérique dans divers domaines, car il s’agit d’une nécessité impérieuse pour réaliser la croissance socioéconomique. Ceux-ci précisent que la transformation numérique est la pierre angulaire d’une économie résiliente.
Au demeurant, la transformation numérique sert de base pour la transition vers l’économie numérique et la formation de la société de l’information. L’économie numérique, selon une définition de la Banque mondiale, est un ensemble d’activités économiques, sociales et culturelles fournies par les technologies de l’information et de la communication (TIC). Une société de l’information doit être comprise comme une étape de développement social à laquelle l’utilisation des TIC a un impact significatif sur les sphères fondamentales de la vie humaine et ses institutions socio-économiques, à savoir les secteurs économique, éducatif, de la santé, des transports, culturel, des services, et de l’administration publique. Le développement de la société de l’information est étroitement lié à la construction d’une économie numérique et à la robotisation générale.
Rejoignant l’avis du directeur général de l’entreprise Adex Technology , d’aucuns disent que l’économie algérienne ne peut plus se résoudre à rester en marge de l’évolution des technologies des connaissances du savoir, et que la transition numérique est une vision à construire.
Elle doit par conséquent s’inscrire dans la nouvelle vision qui consiste à intégrer le processus numérique avec tout ce qu’il sous-tend comme mutations et transformations, aussi bien au plan réglementaire et institutionnel, que celui des infrastructures de base, et des TIC, ou encore, de l’environnement macro-économique.
Dans cette optique, il s’agit pour les entreprises de se mettre au diapason des nouvelles technologies de l’information et de la communication, de les maîtriser pour une meilleure relation avec le client et une meilleure qualité de service à l’endroit de la clientèle.
Faut il rappeler qu’un rapport de la Cnuced, publié en 2019, confirme, en effet, que l’économie numérique a créé de la richesse et de la valeur ajoutée, mais qu’elle «a également créé de nouveaux risques, qui vont des failles de cyber-sécurité à la facilitation d’activités économiques illégales en passant par la remise en cause de la notion de vie privée.
La digitalisation est un mouvement, un état d’esprit, une culture et non une fin en soi. Elle se fait avec des forces vives convaincues de sa nécessité pour un meilleur rendement et un meilleur fonctionnement des services apportés aux citoyens», résument des experts.
Par Samir Chalabi